Un avenir sous le signe du développement durable

Dans le cadre de la Semaine de l’innovation, le pôle plasturgie APAF organisait une matinée d’échanges sur la plasturgie de demain. Recyclage, design et plastiques biosourcés : autant de sujets qui ont animé les échanges.

Les industriels de la plasturgie ont participé en nombre à cet matinée d’échanges.
Les industriels de la plasturgie ont participé en nombre à cet matinée d’échanges.
D.R.
Richard Wojcieszak, président de l’APAF, a introduit les ateliers.

A l’invitation de l’APAF (Action plasturgie Artois Flandres), chefs d’entreprise, porteurs de projet, représentants de centres techniques mais également membres de collectivités territoriales se sont retrouvés au CRITT M2A de Bruay-la-Buissière, le 20 novembre dernier, pour une matinée déclinée sur le thème suivant : «La plasturgie et demain ?».

Une des tables rondes a été consacrée au recyclage et a été animée par le CREPIM, laboratoire spécialisé dans les tests relatifs à l’ignifugation des matériaux. Ont été évoqués au cours de cet échange les déchets d’équipements électriques, électroniques, un axe sur lequel le CREPIM travaille actuellement. La problématique est de savoir que faire de ces matériaux ignifugés qui arrivent en fin de vie au bout d’une décennie. Leur utilisation s’est considérablement développée au cours de ces dernières années et la question de leur recyclage va se poser inexorablement avec de plus en plus d’acuité.

Toujours en matière de devenir des déchets, la société Coenmas, basée à Béthune, est venue apporter son témoignage sur le lancement d’une unité de recyclage de câbles électriques. L’opération consiste à offrir  une seconde vie à la gaine qui recouvre le métal. A court terme, le procédé envisagé vise à récréer une masse lourde à partir de ces matériaux. Ces derniers sont envoyés et transformés en Angleterre.          

 

D.R.
Les industriels de la plasturgie ont participé en nombre à cette matinée d’échanges.

Des débouchés dans le domaine médical… Parallèlement, ce spécialiste béthunois du recyclage réfléchit à des solutions s’inscrivant sur du long terme et réfléchit à cette question en compagnie du CREPIM.

Les matières biosourcées ont également été abordées par des intervenants. Parmi eux, le professeur Nicolas Joly et le docteur Lucie Duchatel, qui sont issus de l’IUT de Béthune et qui sont “incubés” à EuraTech, ont parlé de leurs recherches dans ce domaine. Ils ont notamment mis au point des prototypes en polymères, à partir de déchets de paille et de bois, qui pourraient être utilisés dans le secteur médical, avec notamment  la confection d’implants, de prothèses…

Toujours en  ce qui concerne les matières biosourcées, cette rencontre matinale a permis de présenter le fruit d’une collaboration entre diverses entreprises et l’APAF. Bruno Moura, dirigeant de la société Elyse, se trouve à l’origine de cette initiative. Son entreprise est spécialisée dans la collecte de papier, cartouches, gobelets, cannettes métalliques ou encore de bouteilles en plastique. Il a ainsi souhaité se doter de réceptacles et corbeilles pour ces éléments collectés, qui soient respectueux de leur environnement.

mais aussi dans l’esthétisme, le design d’intérieur. Il a confié la création de ces objets au designer Philippe Stark. La matière première retenue pour la réalisation est le gaialène, composé d’amidon de maïs. Il est produit par Roquette à Lestem. Une fois les plans dessinés, la fabrication a été assurée par l’entreprise Gallez, implantée à Douvrin. 

«Cette collaboration démontre l’étendue des savoir-faire régionaux dans le domaine de la plasturgie», explique Thibaut Defever, chargé de mission au sein de l’APAF.  

Quatre modèles ont été conçus et devraient bientôt être usités dans le cadre de l’activité d’Elyse.

Le plastique semble promis à un bel avenir en matière d’esthétique et les designers d’intérieur, de mobilier ou encore de décoration ne s’y sont pas trompés. Ainsi, certains d’entre eux commencent à employer cette base pour décliner de nouvelles collections et modèles. Charles Kaisin fait partie de ces professionnels qui ont intégré les plastiques dans leurs travaux et réflexions. Ses réalisations ont été présentées aux participants de cette matinale. «Notre objectif est aussi de donner des idées, d’ouvrir des horizons et de proposer d’éventuels débouchés peu explorés jusque-là. Les gens confrontent leurs points de vue et, parfois, ils peuvent monter des projets communs», explique Thibaut Defever.

Pour l’APAF, ces ateliers représentaient le dernier grand rendez-vous de l’année 2012. Toutefois, 2013 s’annonce tout aussi riche en événements pour l’association qui regroupe les professionnels de la plasturgie du Nord-Pas-de-Calais. Ainsi, des journées thématiques sont d’ores et déjà programmées sur différents sujets tels que le composite, l’innovation des process ou encore le design, qui a décidément la cote. De quoi conforter le Nord-Pas-de-Calais dans le peloton tête des régions plasturgistes de France.