Un an de prison ferme pour l'agression d'une médecin à son cabinet marseillais

Une jeune femme a été condamnée jeudi à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour des violences sur une médecin généraliste des quartiers Nord de Marseille...

Une jeune femme a été condamnée jeudi à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour des violences sur une médecin généraliste des quartiers Nord de Marseille qui lui avait refusé une ordonnance © JEFF PACHOUD
Une jeune femme a été condamnée jeudi à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour des violences sur une médecin généraliste des quartiers Nord de Marseille qui lui avait refusé une ordonnance © JEFF PACHOUD

Une jeune femme a été condamnée jeudi à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour des violences sur une médecin généraliste des quartiers Nord de Marseille qui lui avait refusé une ordonnance.

La partie ferme de la condamnation sera exécutée à domicile sous surveillance électronique avec l'obligation de travailler ou de suivre une formation et de se soigner, a précisé le tribunal.

Accompagnée d'une enfant de 11 ans, la jeune femme de 20 ans s'était présentée le 12 août au cabinet médical de La Viste (15e arrondissement), dans les quartiers Nord de la ville, paupérisés et manquant fortement de médecins, afin d'obtenir pour la mère de son compagnon une ordonnance pour une prise de sang.

En l'absence de la patiente, la médecin avait opposé un refus, qui lui a valu de ce que le procureur Pierre-Yves Pezzino a qualifié de "véritable passage à tabac". 

Morsure au dos, ecchymoses, contractures, abrasions: la victime s'était vu prescrire une interruption totale de travail de trois jours, puis un arrêt de travail de trente jours par un psychiatre en raison d'un fort retentissement psychologique.

La jeune femme, qui s'était rendue à la police après avoir été recherchée pendant deux semaines, a maintenu face au tribunal ne "pas l'avoir touchée".

Plusieurs versions

Selon elle, la médecin aurait commencé à rédiger l'ordonnance en précisant: "C'est la première et la dernière fois." Elle aurait ajouté au sujet de la patiente absente: "Elle ne va pas mourir si elle se déplace." 

"C'est vrai, j'ai été un peu hautaine", reconnait l'auteure des faits, qui avait été placée le 29 août en détention provisoire aux Baumettes, où elle a appris sa grossesse.

Selon elle, la médecin aurait déchiré une ordonnance qu'elle avait commencée et l'enfant mineure aurait été chargée de la récupérer dans la poubelle de la salle de consultation.

Lors de l'enquête, l'enfant avait pris sur elle les violences commises, la prévenue ne concédant au tribunal qu'"un petit coup au torse (de la médecin) pour les séparer". L'enfant est convoquée en novembre chez un juge des enfants.

Présente à l'audience, la médecin s'en est remise à la plaidoirie de son défenseur Me Mokhtar Abdennouri, qui a pointé "un nombre incalculable de versions qui ne tiennent pas la route", dénonçant "la salade que nous sert la prévenue".

"On ne juge pas des statistiques d'agressions de médecins" mais une personnalité et un "parcours de vie qui n'a pas été facile", a de son côté insisté l'avocat de la jeune prévenue, Me Karim Bouguessa.

Évoquant les coups réguliers infligés dans son enfance par son père et ses placements dans de nombreux foyers, il a invité le tribunal à prononcer "une sanction qui l'aide, lui permette d'être surveillée, accompagnée et suivie sur le plan psychiatrique".

Prenant cette agression pour exemple, dix syndicats de médecins libéraux avaient dénoncé en août une hausse "alarmante" et "inacceptable" des violences envers les praticiens, appelant l'exécutif à prendre "des mesures urgentes pour les protéger".

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