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Hôtellerie - cafés - restauration : la Préfecture de la Somme présente les dispositifs de soutien

Durement touchées, les entreprises du secteur hôtellerie – cafés – restaurants ont vu leur chiffre d'affaires chuter depuis le début de la crise. Les services de l'État, l'Umih 80 et le Tribunal de commerce déploient des aides, parfois méconnues, pour les soutenir.

Les acteurs économiques se sont réunis pour évoquer les aides de soutien au secteur de l'hôtellerie - cafés - restauration.
Les acteurs économiques se sont réunis pour évoquer les aides de soutien au secteur de l'hôtellerie - cafés - restauration.

« Seuls 52% de nos chefs d'entreprises bénéficient du fonds de solidarité. J'aimerais que les 48% restants soient aussi inclus dans les dispositifs. Il ne faut laisser personne sur le bord de la route, y compris ceux qui ne sont pas adhérents chez nous », a indiqué Christophe Duprez, président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) de la Somme et restaurateur à Amiens, lors d'une présentation, par les services de la Préfecture, des dispositifs d'aide mi février dans les locaux du Tribunal de commerce d'Amiens.

Un lieu symbolique puisque comme l'a rappelé son nouveau président, Jean-Luc Seigneur, le Tribunal de commerce joue également un rôle important dans le contexte actuel : « La prévention des difficultés est très importante. Il ne faut pas avoir peur de venir nous voir, ce n'est pas une punition, au contraire ! »

Prévention et écoute

La démarche peut d'ailleurs se faire après une convocation ou sur la base du volontariat. Elle permet de « démystifier » le tribunal et de « dresser un état des lieux », comme le précise Gérard Diruy, ancien président du TC d'Amiens qui salue le travail des huit juges de cette cellule dont le nombre de dossiers a explosé en 2020, passant de 117 à 212, soit une hausse de +82%, tous secteurs d'activités confondus.

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Sur les douze derniers mois, les restaurants et bars ont été fermés sept mois. (c)AdobeStock

Face à la persistance de la crise, les services de l'État restent eux aussi très mobilisés. « Le soutien de l'activité économique est l'une de nos priorités », a rappelé Fabrice Neveu, récemment nommé sous-préfet à la relance. « Dans la Somme, ce sont 907 millions d'euros d'aides de l'État qui ont été versés depuis le début de la crise, dont 5 millions rien qu'en Prêt garanti par l'État (PGE), qui est prolongé d'une année. Le Fonds de solidarité a quant à lui bénéficié à plus de 10 000 entreprises pour un montant total de plus de 70 000 euros »

« Au-delà de l'aspect économique, le volet psychologique est lui aussi à prendre en compte »

Des aides précieuses compte-tenu de la situation. Car toujours selon la Préfecture, en fonction de leur typologie, le chiffre d'affaires des entreprises samariennes du secteur Hôtellerie – cafés – restaurants a chuté de 10,8% à 43,82% entre 2019 et 2020. « Au-delà de l'aspect économique, le volet psychologique est lui aussi à prendre en compte. Sur les douze derniers mois lissés, nos établissements ont été fermés sept mois. Le manque de visibilité peut être très anxiogène pour certains chefs d'entreprises », a soulevé Christophe Duprez. « C'est également l'une de nos priorités », a promis Fabrice Neveu. A ce titre, une cellule d'écoute et de soutien a d'ailleurs été mise en place sur le plan national à travers le numéro vert 0805 65 50 50 accessible sept jours sur sept. 

Le volet psychologique, c'est aussi la priorité d'Apesa 80 (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe), association constituée par Gérard Diruy pour venir en aide aux chefs d'entreprises en détresse en leur proposant une prise en charge totalement gratuite grâce à un réseau de partenaires. « En fonction du besoin, la personne, prise en charge dans un délai très rapide, de cinq jours maximum, peut bénéficier jusqu'à cinq consultations. Elle fait ensuite l'objet d'un suivi. On sait que la santé du chef d'entreprise est un élément facilitateur du redressement de son entreprise. C'est pourquoi il est si important de traiter la souffrance psychologique », a résumé Gérard Diruy.

Des délais rallongés à cause d'abus

Jusqu'à la fin de l'année 2020, le Fonds de solidarité était automatiquement versé quelques jours après la demande. « Des montants considérables ont été versés », précise Nathalie Biquard, directrice départementale des Finances publiques. Mais puisque des abus (dont la part n'a pas été communiquée) ont été constatés, les versements se font désormais après quelques vérifications de la part de l'administration. « Nous nous sommes aperçus qu'il y avait parfois un décalage entre le chiffre d'affaires déclaré et les montants que nous avons à notre connaissance. Nous avons aussi une mission de protection envers les fonds publics, c'est pourquoi nous avons mis en place un système de filtrage. Les délais de versement sont donc un peu plus longs, mais ces contrôles, qui sont légitimes, sont globalement assez bien compris ».