Trois cents cadres et patrons découvrentquelques stratégies gagnantes

Rencontres et échanges ont été au programme le 13 juin à la première Soirée à la carte autour des nouveaux business models innovants à la CCI Grand-Lille.

Etienne Mourmant, trésorier de la CCI Grand-Lille : “L’innovation c’est vraiment de regarder ailleurs, pas uniquement dans son métier.”
Etienne Mourmant, trésorier de la CCI Grand-Lille : “L’innovation c’est vraiment de regarder ailleurs, pas uniquement dans son métier.”

 

Etienne Mourmant, trésorier de la CCI Grand-Lille : “L’innovation c’est vraiment de regarder ailleurs, pas uniquement dans son métier.”

Etienne Mourmant, trésorier de la CCI Grand-Lille : “L’innovation c’est vraiment de regarder ailleurs, pas uniquement dans son métier.”

Un parfum de réussite dès l’ouverture de la première Soirée à la carte à la CCI Grand- Lille. “Nous n’espérions pas autant de monde”, s’est réjoui Etienne Mourmant, trésorier de la CCI Grand-Lille. La chambre consulaire attendait 150 participants. Ce nombre a été quasiment doublé. L’agence territoriale Lille 1 de la CCI Grand-Lille voulait favoriser les échanges entre participants pour favoriser ce qu’Etienne Mourmant appelle le “réseautage”. Ce qui s’est le plus échangé le 13 juin dernier, ce sont les cartes de visite, en particulier sur l’espace consacré au speed dating où chaque chef d’entreprise a pu rencontrer pas moins de 25 autres dirigeants lors de face-à-face de cinq minutes chacun. Peu avant, les participants ont tiré quelques enseignements sur la mise en oeuvre de l’innovation lors d’un atelier sur le thème des nouveau business models. “L’innovation peut naître en écoutant sa propre inspiration, en suivant ses rêves”, explique Fabien Derville, directeur général de Mobivia Groupe, maison mère de Norauto, un spécialiste de l’entretien automobile qui affirme vouloir inventer des solutions de mobilité plus économiques et plus écologiques. L’innovation jaillirait d’idées lumineuses qui n’ont pas de lien direct avec la rationalité. Fabien Derville a émis une réflexion sur l’innovation qui, de prime abord, a pu provoquer un choc chez les esprits non avertis. “Les nouveaux business models innovants peuvent se créer sans forcément écouter les besoins du client”, a-t-il affirmé.
Interrogé sur l’innovation au début du XXe siècle, Henry Ford, le pionnier de l’automobile moderne, n’avait-il pas fait une déclaration tout aussi surprenante. “Si au XIXe siècle j’avais demandé aux ‘clients’ ce qu’ils voulaient de nouveau pour améliorer leur transport, ils m’auraient répondu ‘des chevaux plus rapides’.” Henry Ford n’a pas écouté les “clients” et il a inventé la Ford T, contribuant ainsi à démocratiser l’automobile. Et Frédéric Bouchez, patron de Learning Drip, concepteur lillois de supports de traduire, d’ajouter : “En fait, il faut savoir écouter les non-dits. Le client ne sait pas forcément exprimer ses besoins. L’innovation naît de la volonté de répondre aux frustrations ressenties par le client.” En clair, innover ce n’est pas suivre les besoins du client, c’est les anticiper, voire les créer. Comme Steve Jobs qui a suscité le désir et le besoin de l’i-Phone.

Sortir du cadre de son métier. Les participants, la plupart des dirigeants de PME, ont été probablement soulagés d’apprendre que la taille modeste de leurs entreprises n’a pas que des inconvénients mais peut constituer un atout dans la mise en oeuvre de l’innovation. “Dans un grand groupe il est difficile de changer les habitudes, affirme Philippe Mougin, directeur des analyses et des stratégies régionalisation chez Bayer France à Loos. Pour mettre en place des évolutions il faut de nombreuses réunions, réaliser des dossiers de plusieurs pages, etc.” Autre enseignement sur les nouveaux business models innovants : l’innovation naît aussi en sortant du cadre de son métier. Fabien Mougin pense même qu’en particulier les innovations de rupture passent par ce chemin – “on crée des choses nouvelles avec des gens qui sont extérieurs à son quotidien” –, le détour par d’autres secteurs d’activité pour créer de la nouveauté. Innover c’est donc tout sauf avoir le nez dans le guidon. D’où la volonté de l’agence territoriale de la CCI Grand-Lille, organisatrice de la Soirée à la carte, de souligner l’objectif de cette opération : favoriser les rencontres et les échanges entre chefs d’entreprise. “L’innovation c’est vraiment de regarder ailleurs, pas uniquement dans son métier”, affirme Etienne Mourmant. Et l’élu de la CCI Grand-Lille d’ajouter : “Nous avons voulu mettre dans cette soirée de la convivialité. Faire des jeux ensemble permet de partir dans des discussions qui ouvrent l’esprit.” Car les chefs d’entreprise ont pris part à des parties de poker, à des jeux virtuels, etc. De nouveaux business models innovants naîtront-ils de la Soirée à la carte ? Trop tôt pour le dire… Mais il est d’ores et déjà question d’une possible 2e édition l’année prochaine.