Tribunal de commerce de Val-de-Briey: Audience entre émotion, passation et détermination

Jean-Marie Michel (assis au centre) est le nouveau président du Tribunal de commerce de Val-de-Briey.
Jean-Marie Michel (assis au centre) est le nouveau président du Tribunal de commerce de Val-de-Briey.

Passage de relais à l’occasion de l’audience solennelle de rentrée du Tribunal de Commerce de Val-de-Briey le 22 janvier. Marie-Hélène Naillon a «remis les clés de la juridiction» au nouveau président Jean-Marie Michel dans un climat où l’incertitude économique demeure de mise.

«Monsieur Michel, c’est en totale confiance que je vous remets les clés de cette juridiction !» Le moment est presque solennel, il l’est d’ailleurs ce 22 janvier du côté du Palais de Justice de Val-de-Briey lors de l’audience solennelle de rentrée du Tribunal de commerce. Marie-Hélène Naillon réalise son dernier discours en qualité de présidente après quatorze années de dévouement à la juridiction «qui resteront pour moi un honneur et une expérience particulièrement gratifiante. À cet instant mon cœur est lourd de vous quitter.» L’année judiciaire 2020 commence avec beaucoup d’émotion et de détermination. Le nouveau président, Jean-Marie Michel est une figure de l’entrepreneuriat de la région et il est bien connu dans l’univers de la juridiction commerciale. «Il est un chef d’entreprise d’expérience, un homme dévoué, engagé et aux valeurs solides. Je sais que ses qualités feront de lui un président apprécié et respecté.» La juridiction commerciale de Briey se trouve dans de bonnes mains et ses troupes peuvent également compter sur un renforcement de leur effectif avec l’élection de deux nouveaux juges. Si les chiffres fournis pour l’année écoulée démontrent par rapport à 2018 une diminution significative de l’ordre de 30 % du nombre d’ouvertures de redressements judiciaires, il n’en demeure pas moins que le nombre d’ouvertures de liquidations judiciaires affiche une hausse de 8 %.


Difficultés récurrentes

«Par rapport à 2018, la tendance s’est inversée. 2018 s’était achevée sur une augmentation globale du nombre de procédures collectives et notamment une très forte hausse du nombre d’ouvertures de redressements judiciaires», précise Marie-Hélène Naillon. «Les difficultés des entreprises se sont nécessairement et malheureusement traduites par la mise en œuvre de licenciements, 130 contre 69 pour l’année 2018, 42 de ces licenciements étant directement consécutifs à l’arrêt du site de la société SKTB de Gorcy.» Le climat des affaires et la santé des entreprises affichent toujours une certaine fébrilité «avec des difficultés récurrentes dans le commerce (…) les services d’aide à la personne et dans le secteur industriel où la tension reste soutenue en particulier dans le domaine des industries sous-traitantes du secteur automobile, activité par ailleurs fort représentée sur notre territoire.» Côté prospective, l’aujourd’hui ancienne présidente ne se voile pas la face : «le retour vers un cycle conjoncturel défavorable est dans tous les esprits. Nul ne peut aujourd’hui ignorer les problématiques que nous devrons affronter au cours des prochaines années. Notre société est à l’aube de profonds changements, nous n’aurons d’autres choix que de nous y soumettre. Ils seront dictés à l’humanité par le défi écologique, le réchauffement climatique, le défi digital, l’intelligence artificielle, le tout dans un contexte de mondialisation dont nous percevons bien l’extrême complexité.» C’est dans ce contexte «qui reste, vous le comprenez, bien difficile» que l’année judiciaire 2020 s’est ouverte du côté de la justice commerciale de Val-de-Briey.

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