En première ligne sur la route pendant le confinement histoire de livrer en temps et en heure, fortement sollicitées pendant le déconfinement et aujourd’hui à la poursuite de l’activité perdue, les équipes des Transports Schlichting de Velaine-en-Haye sont toujours sur le front s’adaptant à la crise actuelle. Cela tombe bien, le pilote de l’entreprise, Didier Schlichting est un homme de défis.
«Je ne considère pas que j’ai des concurrents, je n’ai que des défis !» Le ton est donné, ce n’est pas une crise sanitaire qui va bloquer la bonne marche de son entreprise. Didier Schlichting, le PDG des sociétés Schlichting transports & STH manutention (dont le siège est désormais à Bois-de-Haye) et ses équipes (sur la route et sur sites) l’ont pris comme, tout le monde, en pleine face mais la réaction a été un peu différente par rapport à d’autres secteurs d’activité. «De mars à avril, nous avons été les mercenaires de la route. Nous avons travaillé avec quasiment rien. Les transporteurs ont été les grands oubliés de cette crise ; ils ont été maltraités et les conditions d’exercice de leur métier plus que mises à mal (pas de restauration, pas de sanitaires). J’ai la chance d’avoir des conducteurs et des collaborateurs pro-entreprises. Leur mobilisation a été générale, ils étaient sur le front.» Un front aujourd’hui un peu plus ouvert et dégagé mais où des nappes brumeuses persistent.
Nouvelle offensive
Après avoir fait 25 % de son chiffre de mars à juin, obtenu un PGE (Prêt garanti par l’Etat) «signe que nous sommes en bonne santé», ce professionnel du transport routier (notamment exceptionnel qui représente 50 % de son activité) joue aujourd’hui l’offensive même si l’activité est loin d’être revenue à son maximum. «Il existe deux raisons principales à cela ! Tout d’abord, certains de nos clients ont du mal à retrouver une vitesse de croisière du fait des mesures sanitaires et certains chantiers n’ont pas encore redémarré.» Deuxième raison, et elle est récurrente dans le temps : la difficulté de recrutement. «Notre volet de commandes nous permet d’embaucher mais le souci est de trouver les bons candidats. Pour en trouver un bon qui colle à notre philosophie d’entreprise, j’en vois passer vingt.» Les conducteurs et techniciens de la team Schlichting se doivent «d’être autonomes, impliqués et capables de prendre des missions variées», à l’instar des autres collaborateurs de l’entreprise (une cinquantaine au total). Un ADN affirmé et présent depuis la genèse de l’entreprise, il y a maintenant plus de soixante ans (voir encadré). «Nous nous adaptons sans cesse en nous spécialisant dans les missions complexes et délicates. Rien n’est impossible tant que vous avez les hommes avec vous.» Avec ses «guerriers» de la route, «La route vers le futur» apparaît toute tracée pour Didier Schlichting.
Troisième génération en vue…
Morgane, la fille de Didier et Agnès Schlichting, est la troisième génération à opérer au sein de l’entreprise familiale. La reprise apparaît assurée. Fondée en 1957 par Louis Schlichting (avec un simple fourgon bâché), l’entreprise a monté en puissance pour s’afficher aujourd’hui comme une des références dans l’univers des transporteurs. En 1965, Louis Schlichting (disparu en février 2016) crée la plus grosse benne en Europe et conçoit une remorque plateau qui porte aujourd’hui son nom. Aux commandes depuis 2006, son fils Didier pilote la société en la développant au fil du temps avec notamment la création de la filiale STH (Schlichting transport hi-tech) spécialisée dans la manutention. Membre de Flo Groupement, groupement de professionnels de transports et de la logistique indépendants, lui permettant d’étendre sa gamme de services, le capitaine de flottes entend bien poursuivre sa route avec ses valeurs où l’homme avec un grand H prend toute sa place.