Traconord : bâtir un avenir durable

L'histoire de Traconord est avant tout transfrontalière : en 1930, le Belge Charles Valcke crée Valcke, fabricant de petits produits en béton : tuiles, tuyaux, citernes, poteaux... L'entreprise, rebaptisée par la suite Valcke Prefab Beton, comptera, dans les années 60, une centaine d'employés. Pour se développer sur le territoire français, le dirigeant décide de créer une entité dans les Hauts-de-France : Traconord (Travaux & Construction du Nord), à Armentières. Aujourd'hui, c'est l'arrière petit-fils du fondateur, Charles Valcke, qui est à la tête de Valcke Prefab Beton et de son «entreprise soeur», Traconord, dont Evy Symoen est la directrice générale depuis 2019.

Les deux entités, à peine distantes d'une quinzaine de kilomètres, travaillent quotidiennement ensemble puisque tout le béton utilisé par Traconord est fabriqué à Vlamertinge, chez Valcke Prefab Béton, dans une gigantesque usine de... 250 000 m². Chaque année, ce ne sont pas moins de 60 000 m³ de pièces de béton (poteaux, poutres...) représentant 150 000 tonnes, qui sortent de l'usine. «Ici à Steenvoorde, nous réalisons les études de prix, la gestion de projets et le montage, des fondations jusqu'aux finitions. Toute la production et l'ingénierie d'exécution sont réalisées à Vlamertinge», complète la directrice générale.

Des chantiers majoritairement en Hauts-de-France

Extension de l'usine Bic-Conté à Samiers, création d'un site de stockage et de bureaux pour LFB à Athies, d'un entrepôt pour STDN à Arques... Traconord ne travaille qu'en B to B et parfois sur de très importants chantiers, à l'image des 57 000 m² de plateformes logistiques pour Lidl, à Saint-Augustin dans le Pas-de-Calais ou encore d'un centre commercial de 12 000 m² à Fourmies. Sur ces chantiers, Traconord va par exemple assembler les poteaux – qui peuvent aller jusqu'à 33 mètres de hauteur ! – et s'occuper de l'ossature du bâtiment, des cages d'ascenseur ou encore des escaliers. «Nous avons essentiellement des chantiers sur les Hauts-de-France et c'est une vraie volonté car le coût du transport sur notre secteur d'activité est important. Traconord a notamment réalisé une partie de la charpente béton de l'usine Verkor à Dunkerque, ou l'ensemble du béton préfabriqué de Clarebout à Loon-Plage», ajoute Evy Symoen.

Vers un béton plus écologique ?

Évidemment, le secteur du bâtiment et donc, du béton, fait face à de nouveaux défis, avec des processus de construction qui se veulent de plus en plus durables. Le groupe s'y est bien sûr attelé, avec par exemple la création, sur le site de Valcke Prefab Beton, d'un réservoir d'eau de 7 millions de litres pour réutiliser l'ensemble des eaux usées et recycler des déchets de béton en nouveaux granulatx. «Le béton écologique existe mais il est plus long à fabriquer et donc, plus cher. Il y a encore des progrès à faire», conçoit Evy Symoen.

En attendant que la filière se développe davantage, Traconord et Valcke se mobilisent pour rendre leur fabrication plus durable : substituts de ciment à faible émission de CO₂, panneaux solaires, bornes de recharge, parc de recyclage... Avec l'objectif de «proposer des constructions neutres en CO₂ d'ici 2025». En 2023, l'émission totale du groupe s'élevait ainsi à 3 900 tonnes de CO₂, : avec comme principal poste consommateur, le matériel roulant – et un parc de camions très énergivore puisque la majorité d'entre eux sont destinés au transport lourd, jusqu'à 40 tonnes. «Les éléments qui participent à la création du béton sont locaux : l'eau, le ciment, le sable et les cailloux proviennent tous d'un proche périmètre. C'est indispensable». Avec un chiffre d'affaires de 24  millions d'euros en 2024 (sur un chiffre global du groupe aux alentours des 78 millions) et ses 48 salariés, Traconord veut continuer de mettre son ingénierie au service de chantiers régionaux, tout en mettant l'environnement au coeur de sa stratégie.