Industrie textile et commerce

Tourcoing : Blancheporte a réussi son tournant numérique

Après deux années marquées par la Covid-19, l’enseigne tourquennoise vogue, depuis six ans maintenant, sur une croissance sans faille. Point sur l’activité et les perspectives de cette société aux 204 M€ de chiffre d’affaires.

L'équipe dirigeante de Blancheporte. De g. à dr. : Salvatore Spatafora, Caroline Lemaire, Franck Duriez et Corinne Devroux. © Aletheia Press/E. Chombart
L'équipe dirigeante de Blancheporte. De g. à dr. : Salvatore Spatafora, Caroline Lemaire, Franck Duriez et Corinne Devroux. © Aletheia Press/E. Chombart

Dans l’entrée, du linge de maison, des morceaux de tissu, de foulards et de vêtements pour femme : pas de doute, on est bien au siège de Blancheporte à Tourcoing. L’enseigne de textile, aussi vieille soit-elle, porte bien ses 215 ans. Rachetée en 2016 par quatre salariés, l’entreprise vient d’achever la première étape de son «retournement». Deuxième étape : le développement.

«Sur ces six années, nous avons retravaillé la stratégie de l’entreprise, mais aussi le management, pour que, dès 2017, la structure soit rentable», introduit Franck Duriez, président de Blancheporte. L’enseigne a investi 10 millions d’euros entre 2019 et 2021, pour notamment parfaire son système d’information. «La période de Covid-19 nous a permis de nous adapter, on a décidé de mettre en vente une collection de linge de maison, des pyjamas… Ce dont on avait besoin pendant cette période confinée», note Corinne Devroux, directrice associée achats et communication. Et ça a marché… Au premier semestre 2022, Blancheporte est déjà classée 9e site e-commerce français dans la mode.

Une stratégie 2.0

Cette période de pandémie a également permis à Blancheporte de prendre un train d’avance sur le volet numérique. Voyant ses ventes en ligne augmenter avec le temps, (+27% en 2021) Blancheporte a misé sur sa plateforme numérique avec l’aide de l’éditeur de logiciels Salesforce. Avec 12 fonctionnalités supplémentaires, un gain de fluidité et une IA qui permet une hyper-personnalisation de la cliente, ce site 2.0 porte déjà ses fruits. «Depuis son lancement en avril dernier, on a fait +11% de visiteurs web», précise Salvatore Spatafora, directeur associé marketing et client chez Blancheporte. Aujourd’hui, l’entreprise réalise 65% de ses ventes sur le web.

Néanmoins, ce n’est pas pour autant que l’enseigne abandonne sa distribution de catalogues. Pendant sa période de bascule, Blancheporte a réfléchi sur la façon de garder ce mode de fonctionnement en créant une passerelle avec le numérique. «On voulait réduire le papier en lui donnant un autre rôle, non seulement pour l’environnement mais aussi à cause de la hausse du prix du papier», insiste Salvatore Spatafora. Alors, à défaut de recevoir un catalogue complet des 5 000 références que possède la marque, la cliente abonnée recevra, à son nom, une dizaine de pages de produits mis en avant.

Blancheporte a créé un système de mode à la demande au travers de l’Atelier agile, basé à Roubaix. © Aletheia Press/E. Chombart

RSE et développement international

Toujours dans cette optique vertueuse, Blancheporte continue de travailler sur sa politique RSE. Cela passe par la compensation à 100% de ses émissions de CO2, dues principalement à ses livraisons, d’ici 2030. A plus courte échéance, c'est l’objectif zéro plastique d’ici 2025. Au-delà de ces projets, Blancheporte souhaite s’internationaliser davantage. Alors qu’elle réalise déjà 15% de son chiffre d’affaires en Europe (Belgique, Espagne), la marque aimerait partir à la conquête de nouveaux marchés comme l'Italie et le Portugal. «Pour développer tous ces sujets, nous allons investir 2 à 3 millions d’euros par an», assure, en guise de conclusion, le président, Franck Duriez.