Thierry Bonneaux, nouveau directeur du conservatoire de la Baie de Somme

Thierry Bonneaux est le nouveau directeur du conservatoire de la Baie de Somme, arrivé à Abbeville fin octobre. Il ne tarit pas d’éloges sur la structure inaugurée en juin 2022, ni sur ses équipes. Il présente ses ambitions.

Un directeur de conservatoire heureux des enjeux qui l’attendent. © Isabelle Boidanghein
Un directeur de conservatoire heureux des enjeux qui l’attendent. © Isabelle Boidanghein

Quel est votre parcours ?
J’ai 56 ans et je suis natif de l’est de la France. Je suis percussionniste avec un cursus classique. Très vite, j’ai fait des travaux dans le jazz. Je suis devenu batteur et vibraphoniste de jazz. Je joue depuis 24 ans avec Daniel Goyone, compositeur qui a écrit pour le chanteur Claude Nougaro. J’ai également été directeur musical pour les cirques Zanzibar et Fratellini avant de prendre la direction de l'école de musique de Vitry-le-François puis du conservatoire de Saint-Dizier.

Qu’est-ce que qui vous a séduit dans cette nouvelle aventure ?
Ce qui était intéressant c’était l’équipement récent. C’est un très très beau bâtiment. Je le trouve très fonctionnel. Il n’y a aucune faute. Notre atelier, c’est l’auditorium qui est bien pensé car il y a toutes les pièces à côté. Mais surtout, j’ai été séduit par le discours qu’a pu avoir Pascal Demarthe, le maire d’Abbeville et président de l’agglomération de la Baie de Somme. Son ambition est de générer un lien fort entre la pédagogie et l’artistique. C’est une balance juste et très importante de créer un geste artistique pour tous les usagers, qu’ils viennent apprendre des choses ou simplement assister à des représentations.

Le conservatoire été inauguré en juin 2022. © Isabelle Boidanghein

Avez-vous été surpris par toutes les disciplines enseignées ?
J’en suis heureux. Nous dispensons musique classique, jazz, musiques actuelles, musique baroque, chant, chant lyrique, danse classique, danse contemporaine et danse jazz. Nous offrons aussi des cours de break danse ! Chacun peut s’épanouir avec la musique et la danse. Ces disciplines vont les accompagner, leur donner de la joie tout au long de leur vie et quelque soit leur âge. Certains vont en faire leur métier. Nos plus belles pépites sont les 0-3 ans. Ils ont la chance d’être sensibilisés très tôt à la musicalité. Ce sont des êtres en devenir. Il ne faut pas se tromper.

Combien comptez-vous d’élèves ?
Musique et danse, ils sont 574. C’est un chiffre en légère augmentation. Il y a surtout la volonté de décentraliser sur les harmonies et écoles de musique de Saint-Blimont, de Saint-Valery-sur-Somme et de Cayeux-sur-Mer. Il y a beaucoup à construire. Le choeur de la baie de Somme, lui, répète à Hallencourt. Toutefois, certaines évènements ne pourront se dérouler que dans l’auditorium de 252 places.

Cet auditorium ne fait pas que d’accueillir des spectacles ?
Nous y organisons aussi des conférences. C’est très important pour la simple et bonne raison que les gens doivent comprendre que le conservatoire est le lieu de plusieurs prismes d’activités. On est dans la vie normale et pas sacralisée, conservatrice… C’est tout l’inverse et, là encore, j’en suis heureux.

Vous aimez en effet dire que le conservatoire est ouvert à tout le monde ?
Oui. Nos élèves ont de 0 à plus de 80 ans ! Nous avons des parents modestes qui inscrivent leurs enfants car ils veulent leur offrir le meilleur. Les tarifs sont en fonction des revenus. Cela démarre à 100 euros pour l’année. C’est abordable et il est possible de régler en plusieurs fois. Cours d’instruments et collectifs, formation musicale, atelier jazz… Ils ont accès à tout. Je revendique cela. Nous sommes agréés. Après leur cursus à Abbeville, ceux qui le veulent peuvent intégrer le conservatoire national régional à Amiens puis le conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

Thierry Bonneaux est très sensible à l’éducation musicale des plus petits. © Isabelle Boidanghein

Parlez-nous de vos enseignants ?
Je peux compter sur une équipe d’une quarantaine de professeurs diplômés d’Etat en musique, formation musicale et danse. Ils enseignent dans les cursus diplômants et non diplômants. Chaque élève choisit sa vitesse. Ils ont l’habitude de monter des projets transversaux comme dans le cadre de l’EAC (Education artistique et culturelle). Toute l’année, nous intervenons dans les écoles de l’agglomération… ce dispositif permet de lutter contre l’inégalité culturelle. Nous recevons aussi des classes à horaires aménagés musique qui entrent dans les cursus de l’Education nationale. Nous comptons une enseignante référente musique et handicap et allons développer plusieurs projets… Parmi nos élèves, nous avons une jeune fille aveugle qui joue du clavecin et de la flûte. Elle va passer son certificat d’études musicales. C’est une belle réussite.

Quels sont vos projets ?
Nous allons bientôt commencer à préparer la saison 2025/2026 toujours portée sur l’axe pédagogie / artistique. Personnellement, je suis très épanoui à Abbeville. Il y a la volonté d’aller au meilleur, les gens sont accueillants et c’est une belle ville.