Terrorisme islamiste: "Il faut le cibler sans opérer d'amalgame" affirme Ruffin
"L'ennemi, c'est le terrorisme islamiste. Il faut le cibler sans opérer d'amalgame", a estimé François Ruffin dimanche, deux jours après l'assassinat d'un enseignant à Arras...
"L'ennemi, c'est le terrorisme islamiste. Il faut le cibler sans opérer d'amalgame", a estimé François Ruffin dimanche, deux jours après l'assassinat d'un enseignant à Arras (Pas-de-Calais) par un ancien élève radicalisé.
"Il faut cibler ceux qui causent du tort à la République", a martelé sur BFMTV le député de la Somme, potentiel candidat LFI à la présidentielle de 2027, estimant que la famille de l'assaillant d'Arras, bien connue des services de renseignement, "ne devait plus être en France".
Outre l'expulsion pour radicalisation du père de la fratrie vers la Russie en 2018, le frère aîné de l'assaillant a été condamné il y a quelques mois à cinq ans de prison ferme pour son implication dans un projet d'attentat visant l'Élysée et pour apologie du terrorisme.
"Quand le CV est de cette nature-là, oui, il n'y a pas de doute pour moi que c'est le haut du spectre de la radicalisation", a relevé François Ruffin.
L'assaillant d'Arras "a été vu la veille par la DGSI. J'aimerais bien qu'on enquête un peu plus et savoir s'il y a eu une faille ou pas. Est-ce que le suivi a été de bonne qualité ? Ça pose question", a estimé de son côté la députée insoumise Clémentine Autain, au grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a demandé samedi l'"expulsion systématique de tout étranger (...) considéré comme dangereux par les services de renseignement".
Du côté des écologistes, Sandrine Rousseau a souligné sur radio J que "l'expulsion n'est pas la réponse à tout". C'est "une manière trop simple de poser le problème. En plus, il (Gérald Darmanin, NDLR) sait qu'il n'est pas capable de le faire". Il faut en revanche, selon elle, augmenter les effectifs du service de surveillance des fichés S.
La France insoumise est au centre des polémiques depuis l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre par le Hamas contre Israël, certains responsables du mouvement, dont Jean-Luc Mélenchon, ayant refusé de qualifier directement l'organisation islamiste palestinienne de "terroriste". François Ruffin n'a lui pas hésité à employer ce terme.
Clémentine Autain a répété dimanche que son parti avait commis une "faute politique" en refusant de parler de "terroriste". "Je vous le dis droit dans les yeux, à La France insoumise, personne ne soutient le Hamas", a-t-elle ajouté.
Dans un entretien à Mediapart, le député insoumis Eric Coquerel explique que LFI n'a pas accepté le terme d’organisation terroriste, parce que "nous refusons la caractérisation politique que Nétanyahou veut absolument imposer. Il veut laisser penser que ce conflit est le même que contre l'organisation État islamique, et qu’il est donc logique de défendre Israël sans conditions".
Préférer parler d’"actes de terreur" ou de "crimes de guerre" du Hamas, "en quoi est-ce minorer la forme d'attaque du Hamas ?", a-t-il interrogé.
François Ruffin a demandé au président de la République Emmanuel Macron d'"appeler à un cessez-le-feu" au Proche-Orient.
"J'ai condamné dès les premiers instants les massacres commis par le Hamas, mais nous ne devons pas être dans une demi-cécité" a-t-il estimé, alors qu'Israël poursuit ses préparatifs en vue d'une offensive terrestre dans le nord de la bande de Gaza.
"Le droit de défendre sa sécurité, ce n'est pas le droit à la violence aveugle", a ajouté Clémentine Autain. "Israël s'est engagé dans des crimes de guerre en chaîne", a-t-elle assuré.
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