Tenter, créer et innover

Vivre d’un métier d’art n’est pas chose aisée en période de crise. La céramiste Mary Laly surmonte cette période en diversifiant ses créations et en prônant un rapprochement avec d’autres artisans.

Mary Laly exerce un métier qui rime avec passion.
Mary Laly exerce un métier qui rime avec passion.
D.R.

Mary Laly exerce un métier qui rime avec passion.

A mi-chemin entre art et artisanat, Mary Laly a créé son activité de céramiste il y a quelques années à Tilloy-les-Hermaville, implantant son atelier dans une dépendance de la demeure de ses grands-parents. «C’est un métier passion. J’ai toujours apprécié les activités manuelles. Après le bac, j’ai intégré l’école d’art Olivier-de-Serres et j’ai obtenu un BTS de céramiste. Après avoir travaillé en Bretagne puis sur la Côte d’Opale, j’ai décidé de m’installer à mon compte, encouragée par ma famille», explique-t-elle.

La jeune femme s’est notamment spécialisée dans la réalisation d’objets de décoration tels que les luminaires, pots, vases, photophores…  

Le créneau de Mary Laly reste de produire de ses mains des choses originales qu’on ne retrouve pas chez monsieur Tout-le-monde. «Je fabrique en petites séries à partir de moulages. Chaque pièce est quasiment unique. Je sais m’adapter et il m’arrive de réaliser du sur-mesure suite à des discussions avec des clients», souligne Mary Laly. Crise oblige, elle a dû axer ses créations vers des objets de petite taille, qui s’avèrent moins coûteux pour le consommateur.

Elle touche une clientèle de particuliers mais il lui est également arrivé de collaborer avec des boutiques de décoration. Travailler avec des architectes d’intérieur et des décorateurs constitue une piste de développement que Mary Laly ne néglige pas.

Celle-ci a développé sa notoriété avec le web, via les réseaux sociaux et son site internet, mais surtout en participant à des salons et foires.

 

Un savoir-faire remarquable. Elle organise aussi deux portes ouvertes chaque année, à l’occasion des journées consacrées aux métiers d’art, comme elle le confie : «Ces opérations représentent des instants privilégiés au cour desquels on peut exposer son savoir-faire et expliquer aux gens comment on travaille. Je leur présente le processus de fabrication, le moulage puis la cuisson et enfin la manière dont j’effectue l’émaillage.» La céramique demeure un art qui ne laisse pas de place au hasard. Entre minutie, précision, créativité et rigueur, Mary Laly laisse parler son inspiration et son talent. Au fil du temps, elle avoue avoir évolué. En effet, elle ne produisait à l’origine que des pièces à surface lisse pour tendre ensuite vers d’autres effets.    

L’intéressée regarde d’un bon œil la structuration sur le Bassin minier d’un cluster consacré aux métiers d’art, appelé IMAP. Ce dernier devrait voir le jour non loin du Louvre-Lens et devrait permettre de réunir sur un même site un panel complet de professionnels. «Il s’agit d’une opportunité de faire connaître nos métiers et d’attirer de nouveaux clients. Il est aussi possible d’échanger avec des confrères évoluant dans le domaine des métiers d’art», précise Mary Laly. Cette dernière  participe également sur Arras à des discussions afin de monter un collectif qui rassemblerait des créateurs.