Symone voudrait transformer la circulation sur autoroute

Imaginez-vous passer des heures sur l’autoroute sans subir la fatigue de la route, l’agacement de la circulation et d’une queue de poisson… La jeune entreprise Symone, installée à Marsannay-la-Côte, travaille à concevoir un bus non polluant capable de transporter les véhicules d’un côté et leurs occupants dans le meilleur confort.

Un prototype du bus Symone pourrait circuler dès l’été 2024 pour profiter de la mise en lumière des jeux olympiques. (© Symone)
Un prototype du bus Symone pourrait circuler dès l’été 2024 pour profiter de la mise en lumière des jeux olympiques. (© Symone)

En 2016, Yoann Lacombe et Romain Coispine rentraient d’un congrès dans le sud de la France après avoir longuement travaillé et festoyé. En plein mois de juillet, les bouchons et la chaleur étaient au rendez-vous. « On a pensé, si seulement on pouvait se faire transporter et en profiter pour dormir ou travailler » souligne Yoann Lacombe, cofondateur de Symone. Les deux hommes ont étudié les alternatives existantes pour éviter cette perte de temps et réduire le trafic.

Si le train semble apporter une réponse, il n’est pas adapté à tous les trajets et certains n’ont d’autres choix que d’utiliser leur voiture. L’objectif fixé de Symone, créée en février 2021, consiste à répondre à une problématique de pollution des transports sur l’autoroute, à renforcer la sécurité routière, à pouvoir utiliser autrement le temps normalement passé derrière un volant ou le guidon d’une moto. « Nous n’avons pas identifié de solutions qui répondent à toutes ces problématiques, transformant le véhicule en bagage, à part l’autotrain, jusqu’en 2019. »

Tranquillité et durabilité

Symone entend également développer une solution de mobilité durable en utilisant des infrastructures existantes et sécurisantes : les autoroutes. « On se plug sur l’existant donc c’est plus facilement faisable » souligne Yoann Lacombe. Symone prendrait alors la forme d’un autocar articulé sur deux niveaux. En bas, un espace tout confort susceptible d’accueillir jusqu’à 20 passagers dans un premier temps. « Quand les gens partent en vacances, ils doivent les débuter dès le transport, et en voiture, ce n’est pas toujours le cas. » En haut, une plateforme pour installer entre cinq et dix véhicules selon leur gabarit, plus s’il ne s’agit que de motos.

Les voyageurs de Symone seront confortablement installés au 1er niveau, sous leurs voitures. (© Symone)

« Nous devrions avoir un prototype pour l’été 2024 et les jeux olympiques » espère le cofondateur. Le premier bus Symone roulera au bioGNV avant de profiter des stations à hydrogène qui verront le jour sur l’autoroute. « C’est un projet citoyen qui intéresse les autoroutes qui veulent se décarboner mais aussi les élus pour désenclaver les territoires. » Côté budget, les dirigeants veulent que leur solution ne revienne pas plus cher que le train ou leur voiture en prenant en compte le carburant, l’usure du véhicule et le péage.

En constante évolution

Depuis le mois de mai 2023, Symone a lancé une expérimentation dédiée aux motards avec un succès qui devrait se traduire par une deuxième navette. « Nous avons également lancé une campagne de financement participatif sous forme d’actions et une communauté de motards a déjà adhéré. » La jeune entreprise de Marsannay-la-Côte a également noué un partenariat avec la branche moto de BMW, traduisant l’engouement pour son idée. Le concept, novateur, a par ailleurs été retenu parmi les 100 solutions répondant aux enjeux de transition écologique de l’Union Européenne. « C’est gage d’une idée réalisable et viable. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert