Strivee répond aux amateurs de CrossFit
Pratiquant de CrossFit, il manquait à Kevin Boirel un outil pour suivre ses performances. Il l’a donc imaginé. Strivee accompagne les salles autant que les pratiquants et les coachs indépendants. La start-up dijonnaise prépare une levée de fonds pour accélérer son développement.
« Je notais mes performances sur un fichier de notes sur mon téléphone. Les outils existants ne s’adressent qu’à des disciplines précises comme le vélo, la natation… » se souvient Kevin Boirel, fondateur de Strivee. Étudiant en master IAE autour de l’entrepreneuriat à Lyon, il imagine sa solution en 2018 alors qu’il est encore sur les bancs de l’école et créera son entreprise en 2021. Strivee se destine aux salles de CrossFit en leur apportant un outil pour fédérer les sportifs et engager leur communauté avec un outil de suivi. « Un agenda permet de rentrer les entraînements afin que les clients connaissent les activités proposées, car chaque jour, il y en a une différente. »
Le CrossFit consiste en plusieurs composantes pour apporter une discipline globale qui touche-à-tout. Un entraînement peut aussi bien porter sur les abdominaux, le cardio, la charge, la course… « On peut tout imaginer en CrossFit ce qui rend difficile le suivi. » Kevin Boirel trouvait par ailleurs dommage de croiser, chaque jour aux mêmes horaires, la même dizaine de visages quand sa salle compte des centaines de membres. « Le CrossFit porte une forte dimension communautaire, avec de la cohésion. Je me souviens que la salle notait les progrès de chacun sur un tableau blanc qu’elle prenait en photo le soir pour la partager à tous sur Facebook. » Autant de constats qui ont donné naissance à Strivee.
Une solution, mais deux services
Pour faire connaître son outil, Kevin Boirel l’a d’abord offert à l’essai, sans engagement, à plusieurs salles pendant le Covid avant tout pour les aider à conserver leurs communautés en créant du lien pendant l’isolement. « Ça s’est révélé un pari gagnant, car elles ont joué le jeu et l’ont adopté après le covid. » Sa solution connecte la salle aux athlètes puis les sportifs entre eux. « C’est du B to B to C ! » Pour se démarquer, les salles offrent gratuitement l’accès à Strivee avec leur abonnement. Aujourd’hui, 150 salles en France et en Belgique utilisent l’application.
En parallèle, plusieurs coaches indépendants ont sollicité Kevin Boirel pour lui faire part de leur problématique de gestion des plannings et du suivi des paiements et des facturations. En réponse, Strivee a développé une offre dédiée aux coachs. En France et à l’international, 500 professionnels ont recours à l’offre de la start-up dijonnaise. « Désormais, le coach se concentre sur son coaching et non plus sur l’administratif. Strivee optimise son planning, son site internet avec des solutions pour le paiement ou pour leur programme. »
Grandir pas à pas
Après une première levée de fonds de 500 000 euros, la start-up qui compte sept salariés en mène une nouvelle qu’elle espère clôturer en fin d’année. « Notre projet est de développer la partie consacrée aux salles en répondant à un besoin de nos clients qui réclament une solution tout en un pour gérer les abonnements et les créneaux. » Pour autant, en chef d’entreprise avisé, Kevin Boirel ne se précipite pas. « Il y a aussi des améliorations à apporter sur l’existant. On ne veut pas tout faire d’un coup, mais être expert sur les différents points, petit à petit, pour avoir une solution performante. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert