Implantée à Pitgam, près de Dunkerque

STC Courtois change de business model à la faveur de la crise sanitaire

L’entreprise familiale créée en 1948 à Pitgam, près de Dunkerque, historiquement spécialiste de l’assainissement, des travaux fluviaux et de la VRD a revu complètement son modèle économique. Poussée dans ses retranchements à cause de la crise sanitaire, elle a opéré une diversification à laquelle elle pensait depuis quelques années : la pose de piscines privées et de l’aménagement de jardin. Avec succès.

Sophie et Bertrand Van Ryssel gèrent l'entreprise familiale STC Courtois à Pitgam depuis 2003.
Sophie et Bertrand Van Ryssel gèrent l'entreprise familiale STC Courtois à Pitgam depuis 2003.

«Tout n’a pas été négatif dans la crise sanitaire de 2020. La preuve, elle m’a obligé à me botter les fesses et à concrétiser un projet auquel je pensais depuis plusieurs années sans aller au bout. Mis au pied du mur avec un chiffre d’affaires en baisse de 40%, j’ai foncé et cela m’a plutôt réussi», pose Bertrand Van Ryssel, gérant avec son épouse, Sophie, de STC Courtois, une entreprise familiale créée par son beau-père en 1948 à Pitgam.

En 2020, l’entreprise emploie une trentaine de salariés. D’abord entreprise de travaux agricoles, elle s’est diversifiée dans les travaux fluviaux, puis l’assainissement et l’aménagement paysager. Lorsque Bertrand Van Ryssel la reprend en 2003, il stoppe définitivement les travaux agricoles, jugés trop peu rentables, développe fortement l’assainissement et les travaux fluviaux et amorce une nouvelle activité : la VRD (Voirie et Réseaux Divers). «Juste avant la pandémie, je suis à la tête d’une belle entreprise qui travaille à plus de 95% pour les collectivités et les entreprises, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres autour de Pitgam avec une activité VRD qui représente 55 % du chiffre d’affaires», résume le gérant. 

Une gamme d'activités plus équilibrée

Or, de son aveu même, la VRD, secteur fortement concurrentiel dont les chantiers sont régulièrement impactés par les intempéries, s’avère de moins en moins rentable. Arrive la pandémie et le premier confinement. «Le 16 mars 2020, tout s’arrête brutalement. Une fois la sidération passée, je me suis dit que je ne pouvais pas subir sans rien faire. J’ai repensé à mon idée de diversification dans la filière des piscines privées, j’ai commencé les démarches commerciales pour la concrétiser et cette fois, je suis allé au bout», se satisfait Bertrand Van Ryssel.

Se lancer dans l’installation de piscines privées à l’extrême Nord de la France, finalement l’idée n’est pas si bête. «Avec les effets du réchauffement climatique et les étés très chauds que nous avons eus ces dernières années, le marché s’est bien développé sous nos latitudes», affirme le gérant qui compte aussi sur l’intérêt accru pour le bien-être et le jardin, suite à la crise sanitaire. 

Depuis trois ans, STC Courtois est donc installateur exclusif pour la marque française de piscines haut-de-gamme en béton «Magilin» sur un vaste secteur qui va de Dunkerque à Boulogne-sur-Mer en passant par Saint-Omer et Hazebrouck/Bailleul. «Nos salariés, après formation, nous ont suivis, certains avec un peu d’appréhension mais finalement contents de voir l’entreprise réussir ce tournant», précise Bertrand Van Ryssel, dont l’épouse a pris les commandes de «Archizen by Courtois», une marque créée spécialement dans la foulée pour réaliser des aménagements paysagers de jardin et de terrasses, en complément de la pose de la piscine. 

Le défi du recrutement

Bilan : Les particuliers représentent aujourd’hui 50% de la clientèle et le secteur de la VRD n’atteint plus que 15% du chiffre d’affaires. «La gamme d’activités de l’entreprise est ainsi beaucoup plus équilibrée. Avec toujours l’assainissement et les travaux fluviaux, des activités à forte valeur ajoutée, sur lesquels nous avons un vrai savoir-faire et une technicité reconnue et qui restent des secteurs importants de STC Courtois», commente le gérant.

Depuis un an, l’entreprise a ajouté une nouvelle corde à son arc en ouvrant une franchise «Déco Vrac» sur un terrain voisin de ses locaux. Sur 5 000 m², le magasin propose aux particuliers comme aux professionnels des matériaux et éléments de décoration de jardin, en vrac. «Galets, gravier, paillage, bordures… Nous avons un stock de 250 produits en magasin, 1 000 sur le site de vente en ligne. «Vrac, réduction des déchets, anti-gaspillage… Avec cette enseigne, première du genre sur le territoire, nous sommes vraiment dans l’air du temps», assure Bertrand Van Ryssel qui sait devoir s’atteler prochainement à un nouveau défi, comme l’ensemble de ses confrères, patrons de PME : Réussir à recruter et à retenir les salariés à l’heure où, en raison de sa réindustrialisation, le territoire s’apprête à accueillir des poids-lourds de l’industrie qui auront de solides arguments en terme de salaires et d’avantages sociaux.