Sous bonne sécurité…

«Sur le Tour de France, nous n’avons pas le droit à l’erreur.», confie Benjamin Antoine, le pilote d’Agir Protection Surveillance.
«Sur le Tour de France, nous n’avons pas le droit à l’erreur.», confie Benjamin Antoine, le pilote d’Agir Protection Surveillance.

«Sur le Tour de France, nous n’avons pas le droit à l’erreur.», confie Benjamin Antoine, le pilote d’Agir Protection Surveillance.

Des Villages départ à sécuriser et à surveiller à l’occasion du prochain Tour de France et peut-être une fan zone à Lille pour l’Euro 2016, pas mal pour une PME nancéienne spécialisée dans la sécurité. Agir Protection Surveillance, pilotée par Benjamin Antoine s’offre une jolie vitrine de notoriété et de crédibilité hors de ses terres dans un secteur où les vrais pros sont de plus en plus recherchés, état d’urgence et sûreté nationale obligent.

Son début d’été, il va le passer à bord d’un camping-car avec six personnes de son équipe à sillonner les routes de France pour suivre les étapes de la Grande Boucle mais pas vraiment comme les aficionados de la petite reine. Du 2 au 24 juillet, Benjamin Antoine, le patron de la société de sécurité, Agir Protection Surveillance, va suivre le Tour de France pour sécuriser et assurer le gardiennage de la vingtaine de Villages départ de l’événement sportif. Un joli marché pour la société nancéienne créée en 2011 et qui s’est fait un nom (et une place) dans l’univers de la sécurité des manifestations sportives régionales (qui représente près de 15 % de son activité, le reste étant porté par la grande distribution, les discothèques et les manifestations de diverses collectivités territoriales). «Il est certain que d’être missionné pour un événement comme le Tour de France met un peu la pression. Nous n’avons pas le droit à l’erreur.» Benjamin Antoine y met un point d’honneur, surtout que c’est le groupe France Télévision (qui assure les directs sur les Villages départ) qui l’a appelé. «L’an passé, j’avais déjà postulé en y allant au culot, sans avoir été retenu. Cette année, je n’avais même pas l’intention de retenter le coup. Ce sont eux qui sont venus me chercher.»

Investissement calculé

Belle preuve d’une reconnaissance acquise dans le secteur. Avec ses quatrevingt agents (dont la moitié en CDI) Agir Protection Surveillance affiche un visage aux antipodes des stéréotypes collant à la peau des agents de sécurité. «Il n’y a pas de Rambo chez nous. Nous n’avons pas de tenues de combat ni d’accessoires, tout est dans la tête et un peu dans les muscles.» À l’heure où les demandes explosent (climat lié à l’état d’urgence post-attentat), Benjamin Antoine renforce la formation de ses agents pour anticiper le marché «et leur permettre de développer leurs compétences et par extension leur donner l’occasion de bâtir un plan de carrière.» Un investissement calculé à l’image d’un futur stage en septembre au Maroc à Marrakech pour former une partie de ses troupes à la sécurité physique des personnes sous la houlette d’un ancien officier du Raid. Sur le feu également, l’éventualité d’aller assurer (avec d’autres sociétés) la sécurité sur une des fan zones de l’Euro 2016 à Lille. «Nous sommes sur le coup. Pour le moment rien n’est encore fait. On pèse le pour et le contre. Les fan zones, c’est du lourd et ma politique est de toujours permettre à mes équipes d’assurer leur travail en toute sécurité.» Pas des Rambo chez Agir Protection Surveillance mais des gars raisonnés, réfléchis et fiables en toutes circonstances, histoire de canaliser proprement les éventuels débordements. Un peu de finesse et de psychologie dans un monde de brutes.

emmanuel.varrier