Soupçons d'abus de biens sociaux: Arnaud Lagardère au tribunal pour être entendu
Arnaud Lagardère, PDG du groupe éponyme, soupçonné d'avoir puisé dans les comptes de ses sociétés pour financer son train de vie, est au tribunal de Paris lundi pour être interrogé par une juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en...
Arnaud Lagardère, PDG du groupe éponyme, soupçonné d'avoir puisé dans les comptes de ses sociétés pour financer son train de vie, est au tribunal de Paris lundi pour être interrogé par une juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen, a-t-on appris de source proche du dossier.
L'homme d'affaires de 63 ans est arrivé peu après 9H00, accompagné de son avocat, Me Sébastien Schapira, a constaté l'AFP.
Il est interrogé dans le cadre d'une information judiciaire pour, entre autres, abus de biens sociaux et présentation de comptes inexacts, ouverte par le Parquet national financier (PNF) en avril 2021 sur la base d'une plainte d'Amber Capital, d'un signalement de l'Autorité des marchés financiers (AMF) ainsi que d'un signalement du Haut conseil du commissariat aux comptes (H3C, devenu La Haute autorité de l'audit, H2A), selon une source judiciaire.
A l'issue de son interrogatoire, le PDG sera soit mis en examen, soit placé sous le statut plus favorable de témoin assisté.
Arnaud Lagardère, qui a hérité de l'empire bâti par son père Jean-Luc Lagardère à son décès en 2003, est soupçonné d'avoir "fait financer son train de vie et ses dépenses personnelles en puisant dans les fonds des sociétés Lagardère SAS et Lagardère SCM", a détaillé la source judiciaire.
Pendant plusieurs années, ces sociétés "auraient notamment pris en charge des dépenses liées aux immeubles qu'il occupe ainsi qu'une créance successorale, et par de nombreuses avances en compte courant", a-t-elle ajouté.
En novembre 2019, La Lettre (ex-Lettre A) avait révélé que M. Lagardère refusait de publier les comptes de sa holding personnelle, Lagardère Capital & Management (LCM), pour ne pas "rendre publique sa situation financière personnelle, en particulier son niveau d'endettement".
Selon le quotidien numérique, le PDG recourait à des "flux financiers opaques" pour "résorber sa dette personnelle". Et, selon La Lettre, "à plusieurs reprises", les actions du groupe détenues par M. Lagardère ont atteint une valeur inférieure à celle de sa dette, "créant une situation financière délicate vis-à-vis des créanciers".
Selon une source proche du dossier, l'affaire repose sur des irrégularités comptables, qui sont restées dans le périmètre des sociétés personnelles d'Arnaud Lagardère, et qui n'ont pas entraîné de préjudice financier pour le groupe Lagardère.
Par ailleurs, deux commissaires aux comptes ont été mis en examen en mars pour complicité d'abus de biens sociaux, ont indiqué à l'AFP deux autres sources proches.
34QD8KV