Soufflet alimentaire, l'industriel qui se cache dans nos assiettes

Ses gros silos font partie du décor valenciennois. Soufflet alimentaire transforme et conditionne du riz et des légumes secs. Son directeur général, Thierry Liévin, dévoile les conditions de production.

Soufflet alimentaire, l'industriel qui se cache dans nos assiettes

Les visites du site de Soufflet alimentaire, au bord de l'Escaut à Valenciennes, sont rares. Thierry Liévin, son directeur général, a ouvert ses portes à la presse un peu plus d'un an après un incendie accidentel qui avait ravagé 8 000 m² de stockage. Des travaux sont en cours pour retrouver cette même capacité d'ici fin décembre. «Nos activités ont repris huit semaines après l'incident. Ce, grâce à de gros mouvements de solidarité, notamment de la part de nos fournisseurs d'emballage : une grande partie de nos stocks avaient brûlé», se souvient-il.

Car l'usine collecte, transforme et conditionne des céréales et légumes secs à destination d'industriels, de grandes surfaces ou de restaurateurs.

Le groupe Soufflet réalise un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros et emploie 7 000 personnes.

«A Valenciennes, nous sommes spécialisé dans la transformation du riz, des légumes secs et des mélanges de graines. Depuis une douzaine d'années, nous nous sommes lancé sur la transformation humide : au vu de la demande croissante de plats préparés, nous produisons à présent des poches micro-ondables.» Ainsi, c'est un chiffre d'affaires de 166 millions d'euros qui est généré sur ce site où travaillent 259 employés.

1 500 références et 3 marques propres

Peu le savent, mais Soufflet alimentaire se trouve derrière des marques telles que Sodebo, Reflets de France et bien d'autres noms qui remplissent nos assiettes. En tout, le site dénombre 1 500 références et produit 169 000 tonnes chaque année ; 28% de cette production sont consacrés à l'export.

La filiale du groupe Soufflet a à cœur de s'adapter à la demande du consommateur. Elle a observé que la consommation de produit carnés en Europe avait diminué de 12% ces dix dernières années. C'est pourquoi, outre le riz, l'usine se penche plus particulièrement sur la transformation de protéines végétales. «La lentille verte représente 80% de la consommation de légumes secs. Depuis dix ans, nous renforçons notre production de lentilles françaises. Nous l'avons multipliée par quatre, au détriment de nos importations du Canada», indique Thierry Liévin. Le respect des agriculteurs locaux fait en effet partie des engagement du groupe. Bien que présent à l'étranger (l'Ethiopie est le 20e pays où Soufflet est représenté), le groupe travaille avec quelque 420 agriculteurs français et tient à leur juste rémunération.

Les préparations sont dédiées à la grande distribution pour les marques de distributeur, pour les industries alimentaires qui confectionneront leurs propres recettes à partir des matières premières, ou pour la restauration hors foyer. Pour cette dernière, «la loi Egalim impose que 50% des produits présents dans l'assiette soient issus de produits durables et de qualité. Ce que nous proposons», rappelle le directeur général.

Thierry Liévin, directeur général de Soufflet alimentaire, et Amaury Demeestere, directeur adjoint, ventes BtoB.

Soufflet alimentaire a également ses marques propres : «Vivien Paille», pour des légumineuses 100% made in France, «Yorokobi» pour un riz spécial sushi cultivé en Camargue, et, dernièrement «VP Ingredients», lancée en 2019 : «VP pour Vivien Paille ou Vegetal protein, traduisez comme vous le voulez...» Autant d'ingrédients utilisés dans les produits simili carnés, produits laitiers, pains, ou spécialisés dans la nutrition sportive..

L'entreprise confie ne pas avoir été particulièrement touchée par la crise : «Certes, nos clients en restauration hors foyer étaient absents, mais nous nous sommes rattrapé sur la vente en grandes et moyennes surfaces. Nous en concluons que la diversification, si elle reste bien équilibrée, est très importante.»