Sophie Warot-Lemaire, première présidente de Pas-de-Calais tourisme

Elle revendique la féminisation de sa fonction. Mais elle préfère "présidente de Pas-de-Calais tourisme" à "présidente de l’Agence de développement et réservation touristiques". Peu importe le sigle ! Depuis le 30 juin 2015, elle est la patronne du tourisme 62 et s’investit avec gourmandise et enthousiasme dans sa mission. Interview et portrait.

Sylvie Warot-Lemaire à la Maison du Marais.
Sylvie Warot-Lemaire à la Maison du Marais.

 

ML

Sylvie Warot-Lemaire à la Maison du marais.

La Gazette. Quel parcours depuis septembre 2014 !

Sophie Warot-Lemaire. Oui ! En juin 2014, Bertrand Petit, que je ne connaissais pas, me demande d’être son binôme pour les élections départementales. Fin septembre, après avoir bien réfléchi avec mon mari, formateur et DRH à Auchan, et mes deux fils Jules 16 ans et demi (il rentre en terminale S) et Gaspard 14 ans (il rentre en 3e), j’accepte la proposition. L’aventure commence…

Un parcours semé de pétales de roses…

Eh oui ! (sourire). Le 22 mars, nous avons été le seul binôme départemental élu au premier tour. Bertrand me suggère de lui succéder au Tourisme. Après trois mois d’imprégnation et de formation (plusieurs réunions), je présente ma candidature au bureau de Pas-de-Calais Tourisme le 16 juin. Mon élection est entérinée par l’assemblée générale, le 30 juin dernier. Entre-temps, j’avais signé mon premier acte officiel, le “contrat de destination” accordé au Pas-de-Calais.

C’est-à-dire ?

Le gouvernement a ciblé 20 destinations d’excellence parmi les 80 dossiers présentés. Ce choix dépend de l’existence et de la pertinence d’une “marque phare” selon la terminologie officielle. Pour le 62, la figure de proue du vaisseau amiral tourisme, si vous m’autorisez cette métaphore navale, se nomme Louvre-Lens. C’est une des facettes de l’opération “Atout France”, initiée par les services de Laurent Fabius, au ministère des Affaires étrangères et du développement international. En l’occurrence, un investisseur  privé, Esprit France, a présenté le projet d’hôtellerie 4 étoiles à partir des habitations minières en vis-à-vis du musée. Cette implication forte du privé a retenu l’attention des décideurs.

Le tourisme départemental ne se résume pas au seul Louvre-Lens… 

Naturellement non ! La Côte d’Opale et toute la façade maritime attirent de nombreux touristes français et étrangers, plaisanciers, automobilistes, campeurs… Et entre la mer et Lens, il y a le “cool tourism” ou tourisme vert. Ce sont d’abord nos amis britanniques que nous cherchons à séduire à travers différentes campagnes de promotion, notamment avec l’excellent film La Belle Vie. Et, aussi, vous connaissez comme  moi l’attractivité du marais audomarois et de ses nombreux labels : Ramsar 2008, Unesco 2013… J’y suis viscéralement attachée.

Récemment, dans un aparté, vous évoquiez votre intérêt pour l’opération “Villes et villages fleuris”.

Vous avez raison, c’est un dispositif qui me tient à cœur et j’aimerais le mener à bien. De quoi s’agit-il ? Mettre en valeur nos communes, grandes et petites, par le fleurissement et d’autres atouts. Les communes candidates reçoivent la visite de conseillers techniques de l’ADRT qui leur décerneront le Bouquet or, ou le Bouquet argent ou encore le Bouquet bronze. L’enjeu pour le département est simple − enfin, si on veut… − : quand un tiers des communes auront une de ces trois distinctions, le département aura droit au label «Département fleuri ». Or, 170 de nos 900 communes sont identifiées “Villes ou villages fleuris”. Il en manque 130 à l’appel. Ne pas confondre cette opération avec le concours régional qui attribue une, deux ou trois fleurs aux cités distinguées.

En conclusion ?

Je conclurai cet entretien en précisant mes attributions au sein du Conseil départemental. Je travaille au sein de la 3e commission, présidée par Annie Brunet, d’Outreau. Son champ d’expertise – politique éducative, collèges, culture, citoyenneté, parentalité… –  colle parfaitement avec mes priorités dans la vie et complète bien mon action touristique. Action touristique que je peaufine, que j’enrichis par ma présence au Parc naturel, à Eden 62, à la Coupole d’Helfaut, etc.