Sommet UE-USA: s'afficher unis face aux multiples crises

Le président Joe Biden a accueilli vendredi à la Maison Blanche les dirigeants de l'Union européenne, Charles Michel et Ursula von der Leyen, pour un sommet entre UE et Etats-Unis censé livrer un message d'unité sur Gaza comme sur l'Ukraine, mais qui ne devrait...

Le président américain Joe Biden (d) rencontre la président de la Commission européenne Ursula von der Leyen (2e g) et le président du Conseil européen Charles Michel (3e g), lors d'un sommet UE-USA à la Maison Blanche, le 20 octobre 2023 à Washington © OLIVIER DOULIERY
Le président américain Joe Biden (d) rencontre la président de la Commission européenne Ursula von der Leyen (2e g) et le président du Conseil européen Charles Michel (3e g), lors d'un sommet UE-USA à la Maison Blanche, le 20 octobre 2023 à Washington © OLIVIER DOULIERY

Le président Joe Biden a accueilli vendredi à la Maison Blanche les dirigeants de l'Union européenne, Charles Michel et Ursula von der Leyen, pour un sommet entre UE et Etats-Unis censé livrer un message d'unité sur Gaza comme sur l'Ukraine, mais qui ne devrait pas déboucher sur un accord sur les différends commerciaux.

La rencontre au sommet survient sur fond d'une multiplication des crises dans le monde, dont la guerre entre Israël et le Hamas palestinien. Les dirigeants américain et européens ont à coeur d'afficher un front uni, plaidant le renforcement de leur "partenariat stratégique".

Le président du Conseil européen Charles Michel est arrivé à la Maison Blanche suivi par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. M. Michel et Mme von der Leyen s'entretiennent avec Joe Biden séparément. Les discussions devaient être suivies d'un communiqué commun mais aucune conférence de presse n'est prévue. 

Tout comme le président Biden, Ursula von der Leyen a lié la guerre menée par la Russie en Ukraine et celle du Hamas contre Israël, estimant dans un discours jeudi que "ces deux crises, aussi différentes soient-elles, appellent l'Europe et l'Amérique à prendre position et à prendre position ensemble" afin de "protéger nos démocraties".

Européens et Américains cherchent aussi à éviter l'ouverture d'un deuxième front avec le Hezbollah libanais et, au-delà, une escalade régionale aux ramifications imprévisibles.

"Il est particulièrement important que nous redoublions d'efforts des deux côtés de l'Atlantique pour veiller à ce que ce conflit ne s'étende pas au-delà de ses frontières", assurait à des journalistes avant le sommet un responsable européen sous couvert d'anonymat.

Selon lui, le sommet donne l'occasion "d'envoyer des messages clairs et unifiés à toutes les parties au conflit": à savoir soutien à Israël et à l'envoi d'aide humanitaire aux Palestiniens bloqués à Gaza.

Rassurer

Mais il leur faut mener plusieurs fronts et l'un des enjeux du sommet est aussi d'afficher un soutien continu fort à l'Ukraine, au moment d'un certain flottement à Washington en raison de la crise qui paralyse le Congrès américain.

Le président américain, tout juste rentré d'une visite périlleuse en Israël mercredi, s'est justement adressé jeudi soir aux Américains leur disant que les Etats-Unis seraient davantage en sécurité "pour des générations" s'ils soutenaient à la fois Israël et l'Ukraine.

Il demande au Congrès une rallonge budgétaire de 105,85 milliards de dollars pour aider ces deux pays, tenir tête à la Chine et répondre aux arrivées de migrants à la frontière sud des Etats-Unis.

L'enjeu est de taille, car l'aide est otage de cette paralysie parlementaire et les Etats-Unis se dirigent tout droit vers une nouvelle crise budgétaire, le "shutdown" le 17 novembre.

M. Biden multiplie les gages envers ses partenaires européens pour les rassurer à cet égard.

Les Européens préparent eux un paquet d'aides à long terme en soutien à l'Ukraine de 50 milliards d'euros.

A l'agenda aussi, la question sensible visant à impliquer davantage les pays tiers, via lesquels la Russie s'efforce de contourner les sanctions internationales.

Pas d'accord en vue

Ces crises dominent largement ce sommet transatlantique, qui ne devrait pas déboucher, comme espéré par les Européens, sur un accord sur les contentieux commerciaux entre les deux blocs, les négociateurs ne parvenant pas à s'entendre.

Cela concerne en particulier les importations américaines d'acier européen, cibles de droits de douane imposées en 2018 par la présidence Trump.

Suspendus en 2021, ceux-ci pourraient être réactivés si aucun accord n'était trouvé avant la fin de l'année.

L'UE espérait aussi un accord concernant les minéraux essentiels, nécessaires à la transition énergétique, mais là non plus les discussions n'ont pas encore abouties, selon une source proche du dossier.

Il s'agit de supprimer des éléments discriminatoires présents dans le grand plan climat américain (IRA) voté à l'été 2022.

Les Européens avaient affiché l'espoir qu'un accord entre l'UE et les Etats-Unis sur l'acier et l'aluminium ainsi que sur l'approvisionnement en minéraux essentiels pourrait être annoncé lors du sommet.

Enfin, face à l'urgence climatique, l'UE entend faire pression sur Washington, incitant les Etats-Unis à en faire plus. 

"Nous insisterons également sur le fait que l'un des principaux ordres du jour sera de pousser les Etats-Unis à agir sur le climat", a dit le responsable européen.

Les Vingt-Sept se sont accordés à ce que l'UE défende, à la prochaine COP28 début décembre à Dubaï, l'élimination des combustibles fossiles brûlés sans captage du CO2, avec un pic de leur consommation mondiale dès "cette décennie".

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