Sommet sur l'IA à Paris: avant les chefs d'État, place aux experts

Devenir la figure de proue de l'IA en Europe, promouvoir les usages concrets de cette technologie... Les ambitions françaises sont nombreuses pour le sommet mondial organisé à Paris les 10 et 11 février, qui s'ouvre jeudi avec...

Le sommet mondial sur l'intelligence artificielle organisé à Paris s'ouvre jeudi avec deux journées où des experts échangeront sur cette technologie qui, en moins de deux ans, a bouleversé de nombreux secteurs © Kirill KUDRYAVTSEV
Le sommet mondial sur l'intelligence artificielle organisé à Paris s'ouvre jeudi avec deux journées où des experts échangeront sur cette technologie qui, en moins de deux ans, a bouleversé de nombreux secteurs © Kirill KUDRYAVTSEV

Devenir la figure de proue de l'IA en Europe, promouvoir les usages concrets de cette technologie... Les ambitions françaises sont nombreuses pour le sommet mondial organisé à Paris les 10 et 11 février, qui s'ouvre jeudi avec deux journées d'échanges avec des pointures du secteur.

Le programme de cet événement, porté depuis des mois par le président Emmanuel Macron qui a convié Donald Trump et le propriétaire de X Elon Musk, s'étale sur six jours et devrait rassembler des milliers de participants. 

Le sommet, co-présidé avec l'Inde, débute jeudi à l'école Polytechnique avec des tables rondes aux sujets pointus. Il y sera question de recherche scientifique, mais aussi de questionnements sur la confiance dans l'IA et les dangers potentiels de cette technologie qui suscite des inquiétudes. 

Après avoir dîné mercredi soir avec une vingtaine de chercheurs renommés, le président Macron s'entretiendra jeudi avec le président des Émirats Arabes Unis, Mohamed Bin Zayed Al-Nahyan, a annoncé jeudi l’Élysée. Avec probablement des annonces à la clé.

Les ambitions françaises sont nombreuses: élaborer une "cartographie" de la gouvernance de cette technologie, faire valoir la vision d'une IA plus "éthique", "accessible" et "frugale", et promouvoir la souveraineté européenne en la matière.

Les rencontres se poursuivront samedi et dimanche avec deux journées consacrées à l'IA dans la culture, avant une journée de rencontres diplomatiques lundi et mardi et un "business day" mardi à la Station F, l'incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, lui-même acteur de la tech. 

Trois prix Nobel

Alors que la participation d'une centaine de pays est annoncée, la liste des représentants politiques a commencé à se préciser: le vice-président américain J.D. Vance représentera les États-Unis, tandis que seront également présents le vice-Premier ministre chinois Zhang Guoqing, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.

L'incertitude persiste toujours sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l'Elysée a indiqué être en "discussions". 

De nombreux chercheurs se retrouveront jeudi et vendredi pour le volet scientifique avec une conférence organisée à l'école d'ingénieurs Polytechnique. 

Au programme des tables rondes, autour du thème "IA, sciences et société", des interventions des Français Yann LeCun (Meta) et Joëlle Barral (Google DeepMind), mais aussi de chercheurs américains tels que Michael Jordan, professeur à Berkeley en Californie.

En parallèle de ces échanges, trois prix Nobel, Geoffrey Hinton, Maria Ressa et Joseph Stiglitz, se retrouveront pour une conférence organisée par l'Association internationale pour une IA sûre et éthique, créée en 2024.

Centres de données

Paris, qui a déjà attiré les laboratoires de recherche en IA de plusieurs géants de la tech, tels que Google, Meta ou OpenAI, espère réaffirmer le potentiel national dans le domaine. 

Le choix de Polytechnique, symbole de l'excellence française dans la formation scientifique, ne doit rien au hasard.

"Ce sommet doit vraiment être un moment où on peut positionner Paris comme la capitale mondiale de l'IA", avait affirmé Clara Chappaz, ministre française chargée de l'Intelligence artificielle, auprès de journalistes de l'AFP.

Face à l'irruption de l'IA chinoise DeepSeek, qui a stupéfié la Silicon Valley par sa capacité à égaler ses concurrents américains à un coût très inférieur, et la puissance de frappe des États-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d'investissements pour développer des infrastructures dans l'IA, il s'agit pour la France de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l'IA, avec ce sommet.

Paris espère des annonces d'investissements "massifs", notamment pour de nouveaux centres de données en France.

L'entourage d'Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur "au moins" comparable à celui du sommet annuel Choose France. Vitrine annuelle de l'attractivité française avec ses centaines de patrons étrangers invités, ce sommet avait attiré 15 milliards d'euros d'investissements en 2024.

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