Emploi

Somme : VLM Tradition innove pour recruter des bouchers

Vincent Dufrenoy, responsable de sept boucheries samariennes, a promis une prime de 1 000 euros à la personne qui lui permettra d’embaucher un chef boucher. Une méthode qui fonctionne mais qui révèle d’une véritable crise du recrutement.

Dans la Somme, Vincent Dufrenoy, responsable de VLM Tradition, a trouvé une idée originale pour recruter un chef boucher. ©Aletheia Press/ L.Saleur
Dans la Somme, Vincent Dufrenoy, responsable de VLM Tradition, a trouvé une idée originale pour recruter un chef boucher. ©Aletheia Press/ L.Saleur

Trouver des salariés dans les métiers de bouche relève du défi. Les candidats ne courent pas les rues. Certains chefs d’entreprises décident donc d’innover dans leurs méthodes de recrutements. À Montdidier, Vincent Dufrenoy, dirigeant de sept boucheries dans la Somme, a eu une idée originale. Il offre une prime de 1 000 euros à la personne qui lui trouvera un chef boucher expérimenté pour son établissement situé à Villers-Bocage. « Il faut savoir se remettre en question tous les jours. J’ai déposé une annonce dans un journal local et sur mes réseaux sociaux fin janvier 2024 », atteste Vincent Dufrenoy.

La démarche s’avère payante puisque de nombreux médias comme TF1, BFMTV, Europe 1 ont relayé l’annonce et l’histoire de la boutique. Résultat : le poste a trouvé preneur. « Il y a une dizaine de jours, on a trouvé un boucher confirmé. C’est sa belle-mère qui lui a parlé de l'annonce », explique le responsable de VLM Tradition sans donner plus de détails.

« Un bon salarié n’est jamais trop cher »

Vincent Dufrenoy ne veut pas se hâter. En effet, pour bénéficier de cette prime, la tierce personne devra attendre que le nouvel employé passe sa période d’essai. « Elle dure un mois. Je ne vais pas donner 1 000 euros à chaque individu qui va me trouver un potentiel candidat », précise Vincent Dufrenoy.

Ce dernier entend pérenniser le salarié avec un salaire fixé à 2 500 euros nets et la garantie de deux jours de repos par semaine, sans compter les jours fériés. « Un bon salarié n’est jamais trop cher », renchérit le dirigeant qui emploie plus de 45 personnes dans ses magasins. Il mise aussi sur l’esprit familial de l’entreprise. « Il y a des employés qui sont là depuis une dizaine d’années sur toutes mes boutiques : Ham, Villers-Bocage, Montdidier, Corbie, Amiens, Rivery et Roye », assure le chef d’entreprise qui a repris ces boucheries en 2016.

Selon la Confédération française de boucherie (CFBT), il manquerait plus de 5 000 bouchers en France chaque année.©Aletheia Press/ L.Saleur

5 000 bouchers manquent à l’appel

Face à des départs à la retraite, le dirigeant a été contraint d’utiliser ce système de prime trois fois, entre janvier 2023 et janvier 2024. « Sur le marché du travail, il y a plus d’offres que de demandes. Très peu de candidats se présentent pour des postes », observe l’homme de 52 ans. Ce qui pourrait à long terme avoir un impact sur le développement de VLM Tradition. « Pour le moment, je ne souhaite pas m’étendre ailleurs. Mais un jour, cela va peut-être me bloquer. »

Selon la Confédération française de boucherie (CFBT), il manquerait plus de 5 000 bouchers en France chaque année. Boucher depuis ses 15 ans, Vincent Dufrenoy, qui accueille régulièrement des apprentis, note un changement d’état d’esprit dans les générations actuelles. Pourtant le secteur offre de belles opportunités. « Je suis persuadé qu’avec du courage et du bon vouloir, des candidats trouveront toujours du boulot dans les métiers de bouche », conclut-il.