Pôle emploi

Somme : le Contrat d’engagement jeune fête son premier anniversaire

Le dispositif, en vigueur depuis le 1er mars 2022, propose un accompagnement renforcé pendant six mois minimum à des jeunes de 16 à 25 ans. Dans la Somme, 2 620 demandeurs d’emploi ont intégré ce parcours.

Benoît Petit, Pôle emploi Aisne-Somme, Étienne Stoskopf, préfet de la Somme, et Thomas Lhermitte, Mission locale du Grand Amiénois. (c)Aletheia Press/ DLP
Benoît Petit, Pôle emploi Aisne-Somme, Étienne Stoskopf, préfet de la Somme, et Thomas Lhermitte, Mission locale du Grand Amiénois. (c)Aletheia Press/ DLP

« Nous connaissons actuellement un marché de l’emploi particulièrement dynamique, puisque nous avons pu observer cette dernière année une baisse de -9,5% des demandeurs d’emploi et une hausse de 8% des demandes préalables à l’embauche », se félicite Benoît Petit, directeur territorial Aisne-Somme de Pôle emploi, ce 13 avril à Amiens. Une bonne nouvelle qui ne touche cependant pas tous les publics. « Le nombre de jeunes inscrits à Pôle emploi a connu une baisse plus légère de 5,6% sur un an, d’où l’importance de la mise en place de dispositifs spécifiques comme le Contrat d’engagement jeune », poursuit Benoît Petit.

Lancé le 1er mars 2022, ce programme vient remplacer la Garantie jeune portée par la Mission locale. Ce dispositif, d'une durée de six mois, s'adresse aux jeunes âgés de 16 à 25 ans/ 30 ans pour les personnes en situation de handicap. Ceux-ci bénéficient d’un accompagnement renforcé pour travailler leur autonomie, lever les freins qui les empêchent de décrocher un emploi ou encore intégrer une entreprise le temps d’un stage ou d’une immersion. Pendant ce temps, le jeune perçoit une allocation maximum de 530 euros.

Des parcours sur mesure

« L’objectif est de proposer un cursus sur mesure où l’on prend le temps de travailler avec le jeune aussi bien sur son projet professionnel que sur sa stratégie de recherche d’emploi que sur des problématiques plus sociales. C’est quelque chose d’intensif qui nécessite entre 15 et 20 heures de mobilisations par semaine », détaille Benoît Petit. Dans la Somme, 2 620 jeunes ont signé un CEJ (sur plus de 7 500 jeunes demandeurs d’emploi) dont 851 personnes sur le territoire d’Amiens Métropole.

« En 2023, 39% ont décroché un emploi de plus de six mois, en plus des retours en formation ou des CDD d’une durée plus courte, c’est très encourageant », souligne Thomas Lhermitte, président de la Mission locale du Grand Amiénois. Lequel insiste sur l’importance du partenariat entre Pôle emploi et la Mission locale. Pour maximiser les chances de réussite, trois parcours CEJ ont été imaginés : le premier est dédié aux jeunes les plus précaires, le second à l’alternance et le dernier aux personnes ayant un projet professionnel plus avancé.

Christian Baana, Ignacio Robert et Nathalie Dubois, de Keo Energies. (c)Aletheia Press/ DLP

Ces cursus doivent ensuite favoriser l’insertion professionnelle des volontaires au sein d’entreprises du territoire. Keo Énergies, spécialisée dans le développement des énergies renouvelables, fait partie des structures à avoir des jeunes sous CEJ. « Nous connaissons une croissance très importante et nous avons besoin de renforcer nos équipes », explique Christian Baana, fondateur de Keo Énergies. « Au départ nous étions plus à la recherche d’un alternant, mais Pôle emploi nous a proposé d’accueillir deux jeunes le temps d’une immersion. C’est une très bonne formule parce que cela donne le temps d’apprendre à se connaître », note de son côté Nathalie Dubois, office manager chez Keo Énergies.

Une période longue qui offre la possibilité d’aller au-delà d’un entretien parfois décevant. « Au départ, avec Ignacio, cela a été un peu compliqué, mais il fallait aller au-delà de la première impression et de nos préjugés. Aujourd’hui, il s’est révélé et c’est un très bon élément », sourit Christian Baana qui a finalement recruté en CDI Ignacio et Hourria, autre candidate en CEJ.

Si certaines entreprises ont compris la nécessité de faire évoluer leurs attentes en matière de recrutement, d’autres ont cependant encore du mal à sortir de leurs habitudes. « Nous n’hésitons plus à leur tenir un discours de vérité, à pointer des éléments bloquants comme les conditions de travail, le niveau de diplôme demandé ou la rémunération. Nous les aidons à voir les choses autrement », confie Benoît Petit.