Inclusion

Somme : Han’direct, un temps d’échange inédit pour évoquer l’inclusion du handicap dans la société

Dix-huit ans après l’entrée en vigueur de la loi de 2005, les acteurs institutionnels de la Somme ont dialogué avec des personnes en situation de handicap, des associations et des aidants pour faire le point sur la mise en pratique de ce décret, qui avait pour objectif d’instaurer l’égalité pour tous. Des échanges qui doivent également nourrir la préparation de la Conférence nationale du handicap qui se tiendra au printemps 2023.

 Le préfet Étienne Stoskopf, Stéphane Haussoulier, Raphaël Muller et Gilles Neuviale. ©Aletheia Press/ D.La Phung
Le préfet Étienne Stoskopf, Stéphane Haussoulier, Raphaël Muller et Gilles Neuviale. ©Aletheia Press/ D.La Phung

À l’occasion du 18e anniversaire de la loi de 2005 visant à atteindre l’égalité des droits et des chances des personnes en situation de handicap, la préfecture de la Somme, le Département, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), l’Agence régionale de santa (ARS) et l’académie d’Amiens ont organisé une matinée d’échanges avec des personnes en situation de handicap, des professionnels du secteur, des associations et des aidants. « Nous nous rassemblons ici à la demande du Gouvernement qui nous a demandé d’aller à votre rencontre. Nous avons fait le choix d’un dialogue libre où l’on peut tout se dire, lance Stéphane Haussoulier, président du Département de la Somme. Notre ambition est de faire en sorte que nous puissions tous vivre en société, sans cloisonner, sans enfermer, les gens dans des cases », ajoute-t-il avant de laisser la parole à Raphaël Muller, recteur de l’académie d’Amiens. « La loi de 2005 a été une rupture dans l’histoire de l'Éducation nationale puisque notre objectif est d’aller vers l’inclusion de tous les enfants », explique-t-il. S’il reconnaît des difficultés, il pointe cependant les progrès massifs accomplis ces dernières années. « Chaque année, nous accueillons 10% d’enfants en situation de handicap en plus dans nos établissements », souligne-t-il.

Un système complexe

Sous la forme du "Papotin", les élus et représentants présents ont été interrogés par les participants. Comme Charles, 8 ans qui a demandé ce qu’était le handicap et comment il était possible de vivre avec. « Ma raison d’être aujourd’hui est que tous les enfants partent avec les mêmes chances, même s’ils rencontrent des difficultés », répond Stéphane Haussoulier qui évoque notamment le dispositif ULIS [ndlr, Unités localisées pour l'inclusion scolaire] qui offre une organisation pédagogique adaptée. « Nous avons vu une évolution très importante de Florian lorsqu’il a intégré ce programme, il veut s’orienter aujourd’hui vers la logistique et fait tout pour y arriver. Mais il y a un réel manque de choix dans l’orientation », regrette sa maman. Une réalité reconnue par le recteur qui rappelle que l’offre de formations doit s’élargir rapidement.

Han’direct a permis aux participants d’interroger les acteurs institutionnels. ©Aletheia Press/ D.La Phung

« L’année prochaine, il y aura un CAP Agent de sécurité, un sur les métiers de la logistique et un autre encore pour devenir équipier polyvalent dans le commerce », abonde Gilles Neuviale, directeur académique des services de l’Éducation nationale de la Somme. Au-delà des problématiques de choix, plusieurs aidants ont évoqué la difficulté à obtenir des réponses rapidement, la complexité des démarches administrative ou encore le manque de professionnels. « Nous sommes parfaitement conscients de cela, en 2023, nous allons particulièrement travailler sur l’attractivité des métiers », répond Pauline Vermeirsch, directrice de la MDPH de la Somme.

Faire la transition vers l’économie classique

L’emploi était également au cœur de cette matinée d’échanges. Plusieurs personnes comme Sébastien, en ESAT à Abbeville ont confié leur souhait de rejoindre l’économie classique. Une envie rendue possible par le Dispositif d’emploi accompagné (DEA) qui donne la possibilité aux personnes en situation de handicap de bénéficier d’un suivi médico-social tout en étant en emploi. Les entreprises peuvent elles aussi solliciter ce dispositif pour accompagner l’insertion professionnelle d’un salarié ou permettre un maintien dans l’emploi.