Sodepac : l’humidité c’est son affaire !

Que ce soit pour les climats humides – dont le Nord-Pas-de-Calais fait bien entendu partie ! – ou les milieux fermés comme les bateaux ou les caravanes, l’absorbeur d’humidité s’avère rapidement utile pour un environnement sain… et sec ! A l’origine de ce produit, une entreprise d’Hallennes-lez-Haubourdin, Sodepac, qui fournit la majorité des enseignes françaises.

Gérard Vasseur, dirigeant de Sodepac, et son fils Etienne.
Gérard Vasseur, dirigeant de Sodepac, et son fils Etienne.
Gérard Vasseur, dirigeant de Sodepac, et son fils Etienne.

Gérard Vasseur, dirigeant de Sodepac, et son fils Etienne.

C’est Jean Vasseur qui, pour protéger le sucre avec lequel il travaillait en tant que chimiste, invente en 1978 le premier absorbeur d’humidité. Son fils Gérard dirige aujourd’hui cette société de 37 salariés. «Je dois avouer que je n’avais jamais mis les pieds dans l’entreprise. On l’a mise en ordre pour la vendre au décès de mon père  et, avec mes sœurs, on s’est finalement rendu compte qu’on était capables de la faire fonctionner», se souvient Gérard Vasseur.

Procédé d’absorption.

Dernier investissement : un silo de 75 tonnes.

Dernier investissement : un silo de 75 tonnes.

«Le chlorure de calcium absorbe l’humidité au-delà de 40% de taux d’hygrométrie. Il arrive sous une forme instable et lorsqu’il pompe l’humidité, il devient liquide. Nous pouvons accueillir jusqu’à 75 tonnes de chlorure de calcium dans nos trois silos», explique Gilles de Tomasi, directeur d’exploitation. S’ensuit un procédé chimique : l’humidité, absorbée par le sachet de chlorure, se transforme en saumure, autrement dit en eau et en sel. Cette dernière coule dans le bac de l’absorbeur, jusqu’à épuisement total du chlorure de calcium. Et comme vider ce bac n’est pas ce qu’il y a de plus appétissant, l’entreprise a imaginé SekoBag®, un absorbeur troisième génération sans rejet d’eau. «Nous croyons beaucoup en ce produit et avons investi dans une machine unique en France», poursuit-il.  Depuis 2009, Sodepac propose aussi des recharges sous forme de galets.

Mais les absorbeurs d’humidité ne sont pas utiles qu’à la maison. Ils le sont aussi dans les containers, pour protéger des cartons ou, plus gourmands, du cacao, des noix de cajou ou du café, un marché sur lequel Sodepac est leader. Le marché du B to B représente un quart de l’activité de l’entreprise. Mais non sans efforts en recherche et développement : «nos équipes ont mis trois ans pour développer le SekoDry®, des sachets qu’il est possible d’accrocher verticalement dans un camion. Avec eux, on est passés de 60% de capacité d’absorption à 400% ! Personne ne propose cela sur le marché», se réjouit Gérard Vasseur. Un sac de 300 grammes à peine absorbe ainsi 1,2 litre d’eau.

Croissance annuelle : 20% depuis 2010. Sodepac fabrique 800 000 absorbeurs chaque année. Un volume colossal pour une PME d’à peine 40 salariés et dont le pic d’activité se situe de juin à janvier. «Les consommateurs s’équipent à l’automne, quand ils rentrent de vacances. Les grandes surfaces font les promotions sur les absorbeurs en septembre, alors que c’est utile tout au long de l’année», explique Gilles De Tomasi. Pour trouver d’autres ressources, Sodepac s’est diversifiée en lançant une gamme liquide, vendue essentiellement au printemps −: anti-mousses, détergents… − : on reste bien entendu dans le traitement de l’humidité. Conséquence : une croissance de 45% en deux ans, un agrandissement de l’usine en 2007 puis en 2011, tant et si bien que l’équipe commence même à se sentir à l’étroit et qu’un stockage à l’extérieur ne semble pas exclu ! «Sodepac se place au second rang sur le marché européen de l’absorption de l’humidité, juste après le groupe Henkel», détaille Gérard Vasseur. Présente dans 28 pays, dont 12 d’Europe,  l’entreprise réalise 25% de son chiffre d’affaires à l’export. A fin juin 2014, Sodepac affichait un chiffre d’affaires de plus de 4 millions d’euros. Chaque année, entre 400 000 et 500 000 euros sont investis en recherche. Dernier investissement en date, un nouveau silo d’une capacité de 75 tonnes et de 14 mètres de hauteur. Plus de 800 000 absorbeurs et 7 200 000 recharges pour le marché grand public ont été produits en 2013. Avec un petit plus marketing savamment pensé : «nos recharges sont universelles et peuvent aller dans un absorbeur concurrent. Alors que l’inverse n’est pas le cas. C’est notre stratégie», affiche le dirigeant. Le spécialiste du traitement de l’humidité s’est lancé un autre challenge : le lancement d’une nouvelle gamme d’absorbeurs et d’une gamme liquide pour l’entretien extérieur des toitures et des terrasses notamment.