SNAPb fédère des technologies pour toute la filière BTP

 

Architecte de formation, David Deliers a roulé sa bosse un peu partout avant de concevoir, en 2011 SNAPb, outil multi-facettes destiné à une meilleure information en continu des acteurs du chantier. Ces années l’ont amené à mieux connaître le monde de l’entreprise et la gestion des hommes via D.D architecte à la vocation multidisciplinaire dont, déjà, des logiciels et systèmes d’information. En 2002, il poursuit dans la même veine consistant à concilier web et architecture et il obtient le feu vert de l’ordre des architectes pour concevoir, sans commercialiser, www.summmerhouse. fr, permettant au client d’actionner une soixantaine de fonctions pour gérer à distance son projet (le choix des matériaux par exemple). Puis, en 2007, après avoir tout revendu, il rejoint Campus audace et délaisse cette expérience commerciale pour se tourner vers Nexity George V où, à 37 ans, il occupe le siège de directeur technique régional. C’est lors de cette mission qu’il conçoit subitement SNAPb, une solution informatique intelligente “pour les chantiers les plus périlleux” (et aujourd’hui les autres).

Informations en temps réel. Retour donc au monde du chantier pour ce jeune architecte doté, cette fois, d’une solide formation entrepreneuriale et humaine. Le principe de l’innovation est simple : fournir un service à l’acteur de chantier capable de relayer différentes informations d’un chantier et d’encadrer l’humain par des transferts de données, et ce, en continu puisque SNAPb informe sur l’avancée du chantier en temps réel, ce qui facilite son avancement, par exemple en débloquant des livraisons en retard ou en résolvant un problème de sécurité subitement survenu.
L’outil de base sera donc lui aussi up to date puisqu’il s’agit de la tablette tactile fournie aux maîtres d’oeuvre et conducteurs de travaux, une application iPhone étant aussi un moment étudiée pour les maîtres d’ouvrage et promoteurs. Fin 2010, il rassemble autour du projet des acteurs partenaires techniques tels que fastPilote, Microsoft Biz Spark, SFR Businessteam, OVH.com, Mapreuve, Bison futé, Kyyple, Locam, Zebra- Technologies, Bluetooth et Motion Computing. Des partenaires institutionnels aussi : LMI innovation, réseau Entreprendre Nord, Plaine Images, Oséo, l’Union européenne par “L’Europe s’engage en Nord-Pas-de-Calais”. En 2011, David Deliers commence à faire connaître son service mais cherche aussi à le développer en étoffant ses réseaux d’accès dans le monde du BTP et surtout du côté des maîtres d’oeuvre. Il entre alors dans le domaine toujours délicat mais incontournable de la communication. Lors du dernier Nordbat à Lille, SNAPb n’a pas été proposé au concours de l’innovation alors que, selon son concepteur qui avait néanmoins loué un stand, il est parmi les premières solutions de suivi de travaux assisté par ordinateur en Europe.

Un outil évolutif. Trop tôt, trop pointu, bref trop nouveau ? Pour David Deliers, le concept arrive trop tôt et menace de révolutionner bien des habitudes, il faut donc qu’il se faufile et s’insinue dans les pratiques de chantiers pour convaincre les acteurs. L’objectif de facilitation de l’organisation et de la tenue du chantier implique un certain nombre d’obligations : la tenue du délai, l’obtention de la qualité et la réduction du coût administratif. La méthode consiste donc à réunir les responsables d’un projet autour d’un outil commun qui facilite les organisations respectives et améliore leurs échanges en raccourcissant les délais. La solution est donc un outil évolutif dont l’impact sur le projet grandit avec le nombre de ses participants. En clair, trois services à la location, distincts et complémentaires, sont proposés : Immothep (outils de pilotage), Eiffel (outils de supervision) et Rogers (outils de diffusion). Les locations vont de six à neuf mois minimum ou sous licence annuelle.
Le premier, Immothep (STAO – suivi de travaux assisté par ordinateur) est un suivi de travaux assisté par l’ordinateur avec fastPilote. Il permet (3G) l’envoi, l’export de listes et l’édition de comptes-rendus. Puis l’impression de listes (support adhésif) et la tablette de co-écriture (droits alternés/ dossiers) avec l’accès à toutes pièces, la gestion activité TCE (programmation au planning et repérage sur plans) et des associations possibles (photos, croquis et plans annotés). Il permet de revisiter la gestion du maître d’oeuvre.
Le second, Eiffel (GPS – gestion de programme sécurisée) est un outil de supervision (3G) avec tableaux de bord smartphone (infos diverses en rapport avec le chantier) grâce à fastObserver, sms Info/Planning et Internet client final (hébergement, archivage, aide à la programmation, certif ications possibles). En fait des données sont remontées vers un serveur qui génère une application pour les maîtres d’ouvrage qui suivent l’avancement des travaux sur smartphone, avec données extérieures comme la météo. Rogers (OET – organisation des équipes et travaux) est un outil de diffusion avec fastConseil (3G) ouvrant aux rapports illustrés, SMS contraintes météo, SMS recalages de dates, SMS tâches associées. Services infos, pack crédits alertes et certificats avec tablette de relecture de tous les éléments d’un dossier. Là, tous les matins on a accès à des informations grâce à un serveur qui a digéré celles des uns et des autres.

Risques et ambition, une démarche de vrai entrepreneur. Ces trois programmes sont autant de technologies mixées, les nomades sont très récentes, ce qui fait dire à David Deliers qu’il n’a pas “choisi la facilité”… “C’est vrai, sourit-il, j’ai voulu cibler tout le monde d’entrée : l’entreprise, le maître d’ouvrage et le maître d’oeuvre. Je pense que la locomotive du développement passera d’abord par le dernier cité. Commercialement, puisque je loue ces technologies, je mise sur toute la filière BTP, c’est assez risqué car je connais le milieu et je sais que je risque de me heurter au conservatisme. Il me faut aussi m’adresser à un marché national, donc je dois créer mon marché. Je serai bientôt à EuraTechnologies pour présenter cette plate-forme, je pense que les deux leviers médiatiques passent par des réseaux professionnels et les architectes. Pour l’instant, je suis dans cette phase de communication tous azimuts mais déjà j’ai quelques contacts avancés avec Vilogia, Nexity, Urbaxim, Salad&co, Norpac, etc.”
Ce marché ne peut se limiter à la région Nord-Pas-de- Calais même si le concept est né dans une charmante fermette de Camphin-en-Pévèle. David Deliers va jusqu’au bout de sa logique et confesse de vraies ambitions : “une agence à Paris, d’autres sur le territoire hexagonal. Je vise haut avec une société qui, à terme, doit atteindre une taille de 300 collaborateurs en passant d’abord par un mini-groupe régional d’ici trois ans. Sur un plan personnel, je veux me montrer manager avant tout !”.