Six lauréats à la Serre numérique

La Serre numérique de Valenciennes offre un microclimat favorable aux jeunes start- up du numérique. Depuis son ouverture en 2015, dix-neuf entreprises y ont déjà pris racine, pour un total de 70 emplois. Les créateurs trouvent ici un environnement favorable à leur développement. Le 30 juin dernier, sixe ses locataires étaient distingués par l'organe consulaire.

« Les lauréats, les candidats et les organisateurs du concours ».
« Les lauréats, les candidats et les organisateurs du concours ».
CAPresse 2016

Parmi les six lauréats du concours, Stéphane Roger, créateur d'un logiciel d'aide à la décision collaborative.

 La Serre réunit en un même lieu trois écoles Rubika à réputation internationale pour les formations aux métiers de l’image et de la création numérique, un centre de recherches appliquées, des espaces de travail collaboratifs dotés d’équipements de pointe (studio, imprimante 3D, etc.). A quoi s’ajoutent un incubateur pour les jeunes pousses en phase de création et une pépinière où les jeunes entreprises peuvent s’installer pour développer leur activité. La recette semble au goût de tous. Pour sa deuxième édition, le jury du prix «Creative Startup» a reçu 27 dossiers de candidature ; 14 d’entre eux ont été retenus dans une première sélection pour six prix décernés. Il faut dire que l’enjeu est de taille : les lauréats se partagent 350 000 euros de prix, sous forme de dons ou de prêts d’honneur, un coup de pouce appréciable pour de jeunes créateurs. Mais surtout ils bénéficient d’un accompagnement de qualité au sein de la CCI Grand-Hainaut et des sponsors, à quoi s’ajoute un accueil possible dans la Serre numérique, un endroit idéal pour peaufiner un projet numérique, rencontrer des spécialistes et recruter parmi les jeunes formés au sein des écoles.

CAPresse 2016

Les lauréats, les candidats et les organisateurs du concours.

Piloté par la CCI Grand-Hainaut. Le jeu est tout autant gagnant pour les responsables de la Serre valenciennoise. L’édition 2015 avait reçu 37 projets, au total les projets soumis ont abouti à la création de dix jeunes entreprises, dont certaines se sont installées au sein de la grande maison de verre et de béton dans le quartier des Rives-Créatives-del’Escaut. C’est le président de la CCI Grand-Hainaut, Francis Aldebert, qui a présidé à la remise des prix aux lauréats. La Chambre de commerce est à l’origine de la création de l’équipement. Miser sur le numérique était un pari gagnant pour les élus consulaires. Deux ans après sa création, la structure prend forme et vie. Le succès du prix, qui a reçu des candidatures de porteurs de plusieurs pays, d’Allemagne ou du Maroc, apporte la preuve de ce que la réputation de la Serre et de tous ses occupants a largement dépassé les frontières de la seule région des Hauts-de-France. Six projets se sont partagé les 350 000 euros de dotation des divers sponsors du Valenciennois. Les propositions étaient variées : création de bijoux sur une imprimante 3D, lancement de jeux vidéo, logiciels d’apprentissage des langues par la vidéo, outils de e-learning… L’imagination et la créativité des porteurs était sans limite et nul ne s’en plaint. Premier prix, Stéphane Roger propose un logiciel d’aide à la sélection multicritère d’images. Il est déjà à la recherche d’un partenaire pour aider au développement de sa future société.

Encadré :

 «Ici on trouve tout ce dont on a besoin»

Patrick Zoch Alves et Clément Torki sont deux jeunes ingénieurs. L’un travaille à Lille, l’autre à Bruxelles, et ils se sont rencontrés à Marseille. «Nous avons l’un et l’autre la passion des jeux vidéo, et nous avions envie de créer un jeu ‘sur canapé’ comme on dit. C’est-à-dire un jeu auquel on peut jouer à plusieurs ensemble, assis sur le même canapé.»  “Klustergamme” répond à ce souhait. «Il y a effectivement beaucoup de jeux sur la marché, mais aucun qui répondait à notre envie.» Quatre personnes peuvent s’y affronter en même temps. «Pour gagner il faut éliminer les autres, mais nous avons essayé de ne pas y mettre trop de violence.» Mais le bonheur a un prix. Les deux associés partagent la même envie de création d’entreprise. «Je travaille dans une grosse société nationale. Je m’y sens un peu limité dans mes initiatives. Ici, si je peux, je me sentirais libre.» Le concours est une opportunité formidable, estiment-ils. «Ce n’est pas tellement l’argent, même si un chèque de 15 000 euros, doublé d’un prêt d’honneur du même montant, représente une aide appréciable. Ce qui nous a motivés c’est surtout l’accompagnement qui nous est proposé. Nous manquons d’expertise dans le domaine du marketing. Quelques conseils juridiques nous seront utiles et c’est ce que nous apprécions le plus.» Mais le plus beau des prix pour les deux créateurs, qui travaillent encore chez eux et échangent à distance, c’est la perspective de s’installer au sein de la Serre numérique, dans l’incubateur, et, si ça marche, dans la pépinière. «Ici, il y a tout : des enseignants spécialistes du numérique, des outils, des espaces de travail, des étudiants bien formés…»

Régis VERLEY