Implanté à Wattrelos
Sin Rejac, le monde comme terrain de jeu
Depuis Wattrelos, Sin Rejac (45 collaborateurs – 13 M€ de CA) confectionne des rubans haut-de-gamme pour les plus grandes maisons de luxe. Avec 50 000 kilomètres de ruban fabriqué et imprimé par an, soit «le tour de la Terre», la PME qui exporte plus de 50% de sa production fait partie des leaders mondiaux sur ce marché de niche. Rencontre avec Jean-Philippe Hurfin, deuxième génération et désormais seul aux commandes de l'entreprise familiale.
Née en 1946, Sin Rejac est l'une de ces entreprises de l'ombre qui travaille pour les plus grandes marques mais dont l'activité reste très discrète et le nom jamais cité. Dans les années 1990, l'entreprise familiale déménage de Roubaix à Wattrelos et ouvre parallèlement des bureaux à Paris dans le quartier de l'Opéra, temple de la mode, pour être au plus près de ses clients. Sur un marché du luxe qui «ne connaît pas la crise», Sin Rejac s'impose au fil des décennies comme l'un des leaders mondiaux de la fabrication de ruban. «C'est dans la conscience collective d'avoir un ruban sur un cadeau et ça n'est pas prêt de s'arrêter» s'amuse le chef d'entreprise.
Dans son portefeuille, la PME nordiste compte toutes les plus grandes maisons de luxe à l'image de Dior et Chanel. De la maroquinerie, joaillerie, au prêt-à-porter en passant par l'automobile, les arts de la table ou encore la chocolaterie-pâtisserie, Sin Rejac a toujours su cibler des univers très variés. «On a beaucoup de mal à citer des grandes maisons avec qui nous n'avons jamais travaillé».
Pour l'anecdote, Sin Rejac a
livré des rubans pour le mariage du prince William et Kate, duchesse de Cambridge, ou encore
pour l'Elysée, la Maison Blanche et Buckingham Palace. Sin Rejac se
démarque par sa production made in France, sa rapidité à
livrer aux quatre coins du monde mais avant tout par sa «précision
d'impression». Un savoir-faire bientôt centenaire pour lequel le
dirigeant entend tout faire pour préserver.
4 lignes de production supplémentaires en 7 ans
Malgré
un impact sur les commandes au printemps 2020, Sin Rejac n'a pas
tellement souffert de la crise. «L'activité a été
freinée mais est vite repartie. On note qu'il y a beaucoup plus de
gens à fort pouvoir d'achat qu'avant et ces personnes n'hésitent
plus à s'offrir du grand luxe. En 2021, nous avons énormément
progressé» confie le chef d'entreprise.
Sin
Rejac s'entoure depuis toujours de partenaires essentiellement dans
la région pour les métiers à tisser. «Ici, nous
fabriquons les matrices d'impression mais aussi l'encre. Nous avons
intégré toute la chaîne de production». Si le tissu
arrive non imprimé, le site de Wattrelos, qui a ajouté 4 lignes de
production (10 au total) en 7 ans, fabrique la matrice d'impression et l'encre, passe le tissu en machine, effectue le
contrôle qualité manuellement et s'occupe du conditionnement. «Le
métier d'imprimeur nécessite 1 an de formation, celui de
conditionneur quelques semaines. Nos métiers s'apprennent sur le
tas. Nous n'avons pas forcément besoin de gens expérimentés».
50% de la production exportée
Si
70% des clients sont français, 30% des clients sont internationaux. Ils sont essentiellement basés à Paris, Milan, Londres, Tokyo et New York.
Sin Rejac ambitionne d'ici deux ans de s'implanter Outre-Atlantique.
«Le marché américain est de plus en plus important pour nous.
Il faut être sur place» assure le dirigeant. Côté
français, Sin Rejac prévoit de déménager en 2025 sur un site plus vaste, l'usine de Wattrelos de 2 500 m² devenant trop juste en
termes d'espace. En croissance en 2022, tout comme en 2021, Sin Rejac
entrevoit 2023 et l'avenir sereinement. Jean-Philippe
Hurfin émet un souhait par dessus tout : que l'entreprise reste
familiale, «la
clé du succès»
selon lui...
Sin Rejac recrute
«Pour grandir, il faut grossir et pour grossir, il faut forcément embaucher mais nous ne bénéficions pas d'aides pour cela» regrette le chef d'entreprise. Cela n'empêche pas Sin Rejac de recruter en permanence. Actuellement, des postes sont ouverts dans le conditionnement et le contrôle qualité. À bon entendeur donc...