Signature des premiers contrats d’avenir à Amiens
En visite à Amiens, François Lamy, ministre délégué chargé de la ville, a parrainé les cinq premiers signataires des contrats d’avenir et présenté les quatorze mesures du plan d’action global pour la ville.
Promesse de campagne de François Hollande, les contratsd’avenir ont été créés pour donner une première expérience à des jeunes de 16 à 25 ans, jusqu’à 30 ans pour les travailleurs handicapés, avec peu ou pas de qualification. Le dispositif est accessible aux jeunes diplômés jusqu’à bac +3 issus deszonesurbainessensibleset des zones de revitalisation rurale. Sauf dérogation, seul le secteur public (associations, collectivités…) peut mettre en place des contrats d’avenir. Seront proposés des CDI ou CDD pour une durée de trois ans. La rémunération de ces emplois sera assurée à 75 % par le gouvernement à hauteur du Smic.
Gilles Demailly, maire d’Amiens, avait annoncé en septembre dernier la volonté de la collectivité de participer à l’expérience avec la création à venir de 100 postes “contrats d’avenir”.
Emplois d’avenir
« Je suis fier de pouvoir participer au déploiement des emplois d’avenir en Picardie, d’assister aux engagements d’Amiens Métropole, du conseil général de la Somme, du conseil régional de Picardie, et de parrainer cinq jeunes issus des zones urbaines sensibles du territoire », a déclaré François Lamydevant un parterre d’associations et d’acteurs de terrain comme la Mission locale et le Pôle emploi.
Parmi les cinq jeunes présents, Sinan Bozkaya, 23 ans, qui, après un bac sciences et techniques de gestion et un BTS management des unités commerciales, souhaitait travailler dans le service au public et à la collectivité : « J’ai fait des démarches avec la Mission locale pour trouver un emploi et on m’a dirigé vers le conseil régional. J’ai passé un entretien d’embauche et, par la suite, j’ai pu obtenir une promesse d’embauche grâce au contrat d’avenir. »
Pendant trois ans, Sinan Bozkaya occupera un emploi d’assistant de mission au conseil régional de Picardie, ce qui permettra une formation appuyée au concours de la fonction publique territoriale. « Je pense que ça va permettre aux jeunes d’accéder plus rapidement et plus facilement à la formation et à l’emploi. Je trouve que c’est une très belle prise d’initiative du gouvernement d’avoir choisi ce type de système. Cela va être un encouragement pour nous, jeunes, diplômés ou non, qualifiés ou non,à obtenir un emploi », conclut le jeune homme. Si le dispositif concerne principalement les collectivités et les associations, Claude Gewerc, président du conseil régional de Picardie, veut impliquermalgré tout le secteur marchand dans le dispositif : « Nous voulons nous mobiliser, en particulier avec les industriels, pour offrir une formation professionnelle et un emploi en particulier à des jeunes qui ont fait l’effort de poursuivre de longues études. J’ai demandé à mes services de travailler sur une hypothèse d’une centaine d’emplois, permettant d’accéder à des postes que les entreprises peinent à pourvoir et qui pourraient l’être, moyennant une formation qualifiante adaptée. »
Plan d’action
François Lamy a ensuite présenté un plan regroupant quatorze mesures issues d’une stratégie globale en matière de politique de la ville. Parmi ces mesures phare, le ministre a donné une priorité absolue à l’emploi en utilisant plusieurs axes : les contrats d’avenir, l’expérimentation des emplois francs (encourager le recrutement de jeunes diplômés issus des quartiers sensibles), et la mise en place d’un accompagnement particulier pour les jeunes cherchant un travail en partenariat avec Pôle emploi.
Si ces mesures concernent principalement trois zones sensibles, François Lamy a rappelé que « l’avenir de l’agglomération amiénoise se joue dans les quartiers et dépend de notre capacité à intégrer complètement dans la société les habitants des quartiers, notamment les plus jeunes, à exploiter leur potentiel, à valoriser leurs talents, à leur donner la place et la reconnaissance qu’ils méritent ».