Artisanat

Seringes-et-Nesles : l’Atelier Watier, l'art de la sculpture sur bois

Dans l’atelier du sculpteur sur bois Jérôme Watier, c’est l’ornemental qui prime. Passionné depuis ses 14 ans, il est devenu Meilleur ouvrier de France en 2004.

Dans son atelier, le sculpteur travaille sur des statuettes de 50 centimètres comme sur des portes de trois mètres de long. ©L’Atelier Watier
Dans son atelier, le sculpteur travaille sur des statuettes de 50 centimètres comme sur des portes de trois mètres de long. ©L’Atelier Watier

À Seringes-et-Nesles, dans l’atelier de 100 m² qui porte son nom, Jérôme Watier sculpte et ornemente le bois. Aujourd’hui entouré de forêts et de champs, l’artisan, passionné par ce métier depuis ses 14 ans, a créé son entreprise en 2000 à Paris. 

Son déménagement dans l’Aisne en 2004, lui a permis de prendre ses aises. « J’étais à Paris dans un 15 m²… Ce déménagement m’a permis de m’agrandir », se souvient-il. Il se rapproche ainsi également de sa matière première : le chêne, l’érable, le noyer ou encore le frêne…

Une technique du XVIIe siècle

Que le style soit moderne ou ancien, qu’il s’agisse d’une création, d’une copie ou d’une restauration, l’artisan s’appuie sur le même savoir-faire. « Sur les commandes que je reçois, que ce soit d’une paroisse ou de décorateurs, j’utilise une technique qui remonte au XVIIe siècle, elle est inchangée », précise Jérôme Watier. 

On retrouve très souvent dans le travail de l’ornemaniste, la feuille d’acanthe, datant de la Rome antique ou encore des guirlandes de fleurs… Tous ces symboles, observés dans l’histoire, se retrouvent encore principalement dans le mobilier liturgique d’aujourd’hui, tout comme sur les portes et les meubles classiques qu’enjolive l’artisan d’art.

Les pièces créées, il les travaille à la main avec une massette et les dessine en fonction de la demande de ses clients. « Le dessin est omniprésent dans toutes les étapes de conception », souligne-t-il. 

L’artisan réalise ensuite un plan technique afin de reproduire le dessin sur le bois, puis donne sa forme à la pièce : rond, creux, orienté à droite, à gauche… Arrive l’étape de la création des feuilles – un motif très utilisé – de tous leurs détails comme leurs nervures, puis le peaufinage avec, si besoin, l’ajout de cire ou de vernis. « Je peux réaliser aussi d’autres design comme des blasons familiaux », précise le sculpteur sur bois.

Jérôme Watier, artisan sculpteur, a été élu meilleur ouvrier de France en mars 2004. Il accueille les visiteurs dans son atelier. ©L’Atelier Watier

Meilleur ouvrier de France

Un travail exigeant, pour des particuliers comme pour les monuments historiques, qui nécessite une haute maîtrise technique et qui a valu à Jérôme Watier le titre de meilleur ouvrier de France en mars 2004. La consécration d’un parcours exigeant qui a compris trois ans d’études à l’école Boulle de Paris, la formation de référence pour les ébénistes. « Ensuite, j’ai trouvé du travail au faubourg Saint-Antoine à Paris, l’endroit où tous les ébénistes travaillent et sculptent », raconte Jérôme Watier.

Ce savoir-faire rare, l’artisan espère bien le transmettre. Cependant, son volume d’activité ne lui permet pas d’avoir des salariés. « Mais j’ai des stagiaires qui viennent apprendre et découvrir ce métier, je leur fais travailler la sculpture, le dessin. Je leur apprends à ne pas aller trop vite, et surtout à respecter le style » conclut Jérôme Watier.