Sealar : une nouvelle ère pour les aéroports du Havre et de Rouen

Depuis le 1^er janvier, le groupe Sealar a acquis la gestion de l’aéroport de Rouen Vallée de Seine. Récemment, le groupe a désigné ses directeurs pour le dernier aéroport obtenus en date, Rouen Vallée de Seine, avec Hervé Boulant, et Le Havre acquis en 2022 avec Donald Demeester. Entretien avec Fanny Charles, directrice générale du groupe Sealar, créé en 2019.

Qui sont les directeurs nommés et comment les avez-vous choisis ?

Fanny Charles : À l’aéroport du Havre-Octeville, c’est Donald Demeester qui faisait déjà partie du groupe. À l'aéroport de Poitiers, il a occupé les fonctions de responsable qualité, sécurité, sûreté environnement, puis de responsable des opérations à partir de 2021. Il avait l’expérience suffisante pour prendre la direction d’un aéroport. Il est donc à la tête de l'aéroport du Havre depuis le 1^er janvier 2025. Quant au directeur de l’aéroport Rouen Vallée de Seine, il s’agit d’Hervé Boulant, qui était déjà à ce poste avant notre arrivée. Nous avons échangé avec ce dernier qui a souhaité, en effet, rester directeur au vu du fonctionnement que nous lui propositions au sein de Sealar.

Pourquoi s’implanter en Normandie ?

Étant donné que nous avions déjà, au sein du groupe, l’aéroport du Havre depuis 2022, nous connaissions bien le terrain. C’était une étape importante pour les groupes et une belle opportunité. C’était la première fois qu’on voyait quatre concédants se mettre autour de la table pour un appel d’offres commun concernant quatre aéroports. Ils avaient un objectif commun : créer des synergies. Ça nous a plu, car notre vision de la gestion aéroportuaire est justement de ne pas isoler les aéroports, de travailler ensemble. Cela permet également de créer des synergies entre les sites. Au total, nous posséderons sept aéroports d’ici le 1^er juillet 2025 avec l’acquisition de deux futurs aéroports normands à Caen et Deauville.

Quelles sont les ambitions de Sealar pour Le Havre et Rouen ?

Au Havre, les activités sont très spécifiques. Aujourd'hui, cet aéroport se concentre sur l'activité commerciale avec du charter. Notre objectif à présent, c’est de conserver et développer ce travail aérien qui est essentiel pour les besoins économiques du port et de la métropole du Havre. Depuis trois ans, nous travaillons aussi de pair avec les agences de voyages locales qui sont de plus en plus convaincues de l'intérêt de proposer des départs de proximité. Nous poursuivons nos efforts, ainsi que les activités charter, et peut-être proposerons-nous des vols en dehors de la période estivale.

Pour Rouen, nous sommes encore dans la période de prise en main, de découverte des enjeux avec les partenaires locaux, mais c'est un aéroport qui est tout aussi riche en activités, pas forcément commerciales. À proximité de Paris, il y a notamment l’aviation d’affaires que nous souhaiterions développer. Il s'agit du moins d'accueillir les passagers dans de meilleures conditions, avec davantage de prestations de services. Et pourquoi pas aussi ici proposer des vols saisonniers… Tout cela doit se faire de façon raisonnée, on ne peut pas proposer n'importe quel développement commercial, sachant qu'il y a déjà quatre plateformes en Normandie, en ayant justement cette proximité avec les aéroports parisiens. Il faut réussir à trouver une stratégie de développement commune aux quatre aéroports.

Quels sont les objectifs premiers du groupe ?

Le groupe Sealar souhaite continuer son maillage territorial partout en France. En termes de chiffre, nous projetons d’accueillir 315 000 passagers en 2025 dans l’ensemble de nos aéroports, contre 93 000 en 2024. Le groupe Sealar fait un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros en 2024, et avec nos nouveaux aéroports normands, nous prévoyons de réaliser 13 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.

Pour Aletheia Press, Eléonore Chombart