Se faire accompagner, l'essentiel pour un plan de cession réussi

Si la majorité des défaillances concerne des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs d'activité, le périmètre de cette étude, auprès de 458 plans de cession, s'est portée sur les PME et les ETI de plus de 20 salariés dans la construction, l'industrie, le commerce de gros et de détail...

La métallurgie : un des secteurs prisés par les repreneurs étrangers. Crédit photo ludex2014
La métallurgie : un des secteurs prisés par les repreneurs étrangers. Crédit photo ludex2014

Reprendre une entreprise est un parcours du combattant comme peut l’être une création. Appréhender un nouveau marché, intégrer des notions techniques et juridiques… bref, fluidifier le processus d’acquisition est partie prenante des administrateurs judiciaires. Comme le précisent Pascal Bonnet et Julien Sortais, respectivement associé Deal Advisory, responsable de l’activité Restructuring KPMG et directeur de missions Deal Advisory, Restructuring, “au-delà du prix, le défi pour le repreneur consiste à bien évaluer les besoins de financement nécessaires post-reprise pour procéder à la restructuration de l’entreprise et à la reconstitution en besoin de fonds de roulement“. Ils ont également observé que peu de candidats repreneurs s’entourent de professionnels spécialisés, qu’il s’agisse d’avocats ou de professionnels du chiffre, alors que le plan de cession sauvegarde en moyenne trois quarts des emplois menacés.

Le tribunal de commerce de Lille à la 5e place

Selon cette étude, les trois régions concentrant le plus de plans de cession sont l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes. A elles seules, elles représentent 47% des dossiers et 54% des dossiers supérieurs à 100 salariés. Alors que des disparités importantes apparaissent également sur le nombre moyen de dossiers traités par les tribunaux de commerce au sein d’une région – deux dossiers par an traités en moyenne en province, sept pour l’Ile-de-France –, les Hauts-de-France ont connu 51 plans de cession visant des entreprises de 20 salariés ou plus, entre 2017 et 2018. Dans le détail, neuf ont concerné des entreprises de 100 salariés ou plus, quatre dossiers ont été traités en moyenne par tribunal sur 24 mois pour un taux d’emploi repris de 65%. Au top 20 des tribunaux de commerce traitant des plans de cession supérieurs à 20 salariés, le TC de Lille Métropole occupe la 5e place avec 16 dossiers instruits pour 65 juges (ils sont aujourd’hui environ 70), derrière Paris, Lyon, Nanterre et Bobigny.

Le commerce et l’industrie attractifs

Les secteurs concentrant le plus grand nombre d’emplois menacés étaient la métallurgie avec 5 911 emplois menacés (on se rappelle du dossier d’Asco industries, d’Arche industries ou de TIM à Quaëdrype), le commerce de détail (5 060 emplois, avec par exemple Tati ou Toys “R” Us) ou les industries alimentaires (4 330 emplois menacés et des dossiers marquants comme William Saurin ou Doux). Plus globalement, les secteurs qui concentrent le plus grand nombre de dossiers sont les travaux de construction spécialisés, la fabrication de produits métalliques (à l’exception des machines et des équipements) et le commerce de gros, sauf les automobiles et les motocycles. Si ce dernier secteur occupe la 4e position en termes de nombre de dossiers, il concerne cependant la majorité des emplois menacés… Il en est de même pour les industries alimentaires, deuxième secteur en nombre de salariés, notamment parce que les entreprises concernées sont en moyenne de taille plus importante (188 salariés contre 83 salariés en moyenne sur l’ensemble des dossiers). Bonne nouvelle cependant sur ces secteurs : la quasi-totalité des salariés sont repris (85%) contre 64% dans le secteur des “Travaux de construction spécialisés” ou encore du “Commerce de gros, à l’exception des automobiles et des motocycles”, ce dernier secteur restant tout de même particulièrement attractif avec un nombre d’offres déposées de 3,1 (alors qu’il n’est que de 1,5 pour les entreprises du secteur “Travaux de construction spécialisés”).

Des repreneurs majoritairement français

Les repreneurs étrangers ne représentent que 8% du total. Cependant, leur quote-part atteint 15% dès lors qu’il s’agit de dossiers supérieurs à 100 salariés, les repreneurs étrangers étant particulièrement attirés par les entreprises industrielles, et notamment la métallurgie et le secteur “Fabrication de machines et équipements”, qui regroupent beaucoup de sous-traitants automobiles. Autre phénomène à noter : 75% des repreneurs étrangers sont européens.

Le commerce de détail fait partie des secteurs qui concernent le plus d’emplois menacés lors d’un plan de cession.


En synthèse

• 135 jours : la durée moyenne d’une procédure

• 66% des dossiers n’ont fait l’objet que d’une seule offre de reprise

• 53% des repreneurs sont de la même région que la cible

• 15% sont des repreneurs étrangers sur des entreprises de plus de 100 salariés

• 52% des repreneurs exercent dans le même secteur que celui de la cible

• 86% de chances de succès pour une offre qui a recueilli l’avis favorable de l’administrateur judiciaire