Plan de Santé au travail

Santé au travail : le secrétaire d'État Laurent Pietraszewski en visite chez Alloga à Glisy

Lundi 25 octobre, Laurent Pietraszewski, secrétaire d'État, était à Glisy, dans le cadre de la préparation du quatrième plan de Santé au travail. Il a visité l'entreprise de logistique Alloga, qui fait figure d'exemple.

Laurent Pietraszewski a notamment découvert le cutter anti-coupures utilisé chez Alloga depuis cette année. ©Aletheia Press/ B.Delabre
Laurent Pietraszewski a notamment découvert le cutter anti-coupures utilisé chez Alloga depuis cette année. ©Aletheia Press/ B.Delabre

« 550 personnes décèdent chaque année au travail. Ce n'est pas acceptable. » Laurent Pietraszewski était lundi 25 octobre à Glisy près d'Amiens pour parler santé au travail. Constatant une sorte de "plafond de verre", le Secrétaire d'État auprès de la ministre du Travail, de l'emploi et de l'insertion souhaite en effet impulser une nouvelle dynamique pour franchir ce seuil et aller vers toujours moins d'accidents. 

« Tout accident grave et mortel est un accident de trop. On ne peut pas, dans notre pays, accepter que l'on décède au travail. C'est la mobilisation des services, l'engagement des employeurs, qui vont nous permettre de faire baisser ce nombre d'accidents. »

Ce n'est donc pas par hasard que le ministre avait choisi de visiter l'entreprise Alloga à Glisy. Spécialiste de la logistique pharmaceutique, l'entreprise a considérablement diminué son accidentologie en l'espace d'un an. Sur l'ensemble de ses cinq sites en France, elle n'a enregistré "que" huit accidents en 2021, contre 28 en 2020. Une évolution due à une forte mobilisation au sein de l'entreprise, notamment autour de la manutention manuelle, principale cause d'accidents.

(de g. à dr.) Sébastien Robillard, directeur des opérations chez Alloga et Laurent Bendavid, président d'Alliance Healthcare Group France, accompagnent Laurent Pietraszewski durant la visite de l'entreprise. ©Aletheia Press/ B.Delabre

Tous les matins : cinq minutes d'échauffement

Des formations ont été organisées, avec notamment l'utilisation de gilets à détection de posture. Et sur chaque site, des salariés référents sont détachés une heure par semaine à l'observation des postures de leurs collègues. 

« On voulait que ce soit un regard d'égal à égal, qu'il n'y ait pas de rapport de hiérarchie, explique Sébastien Robillard directeur des opérations chez Alloga. Pour montrer que ce n'est pas une décision imposée d'en haut. » Par ailleurs, des échauffements spécifiques à chaque atelier sont pratiqués chaque matin à l'embauche. Cinq minutes seulement qui ne grèvent en rien la productivité, au contraire, si l'on en croit la croissance constante enregistrée par Alloga ces derniers mois.

D'un point de vue purement comptable, la réduction des accidents, permet de réduire les arrêts maladie, et d'abaisser les cotisations... Elle permet aussi de conserver des équipes compétentes en pleine capacité. 

« Cela nous permet aussi de fidéliser nos salariés », insiste Sébastien Robillard. Un argument qui compte, en des temps où le recrutement est parfois difficile. À Glisy, au sein d'un site de 33 000 m2 construit au début des années 2000, la moyenne d'âge des 220 salariés employés sur le site avoisine les 45 ans, avec une ancienneté qui atteint jusqu'à 20 ans. 

« C'est d'autant plus important que nos salariés vieillissent bien », insiste Sébastien Robillard. « C'est un bel exemple de ce que l'on doit faire, s'est réjoui Laurent Pietraszewski. On investit dans le bien-être au travail, dans la santé de ses salariés. Cet investissement, ils le retrouvent dans les résultats de leur entreprise. »

Accompagner les entreprises

Ces exemples le secrétaire d'État compte bien les voir reproduits dans d'autres entreprises. Il compte pour cela sur les services décentralisés qui pourront s'appuyer sur le quatrième plan de santé au travail en cours de préparation. « Le choix que nous avons fait, c'est de multiplier la prévention, notamment, grâce à la nouvelle loi sur la Santé au travail. Elle va permettre à tous les services de santé au travail d'accompagner les entreprises, surtout les petites boîtes, celles qui n'ont pas les structures comme on a vu ici, pour rédiger le document unique d'évaluation des risques professionnels et les prévenir par des plans d'action. »

La région Hauts-de-France mauvaise élève

La région des Hauts-de-France est en sur-sinistralitée par rapport à la moyenne nationale, à +5 points en indice de fréquence. « Pour autant, dans le département de la Somme, on arrive à un taux plus proche de la moyenne nationale », se félicite Laetitia Creton directrice adjointe de la Direction départementale de l'emploi du travail et de la solidarité. Cet indice de fréquence (nombre d'accidents du travail pour 1 000 salariés) est de 38,5 dans la région. À l'échelle de la Somme, il tombe à 34,1 - et même à 33,4 dans le bassin amiénois.