Stratégie

Saint-Quentin : les agences Synergie élargissent leur sourcing

À Saint-Quentin, les deux agences d'intérim Synergie sont elles aussi confrontées au manque de main d'œuvre. Depuis plusieurs mois, elles déploient des efforts particuliers pour continuer à répondre aux attentes de leurs clients.

L'agence Synergie de l'avenue Faidherbe est spécialisée dans les métiers de l'industrie, de la logistique et des services. ©Synergie
L'agence Synergie de l'avenue Faidherbe est spécialisée dans les métiers de l'industrie, de la logistique et des services. ©Synergie

Cela n'aura échappé à personne : le marché du travail est en tension. Et pour le travail temporaire, le sujet se pose de la même manière. À l'instar des ressources humaines des entreprises, les agences d'interim travaillent donc ardemment à élargir leurs espaces de recrutement. C'est le cas par exemple des agences Synergie de Saint-Quentin. « Le marché du travail temporaire est en léger recul par rapport à l'an dernier, particulièrement dans les services et le commerce, qui souffrent de la baisse du pouvoir d'achat, et dans une moindre mesure dans la logistique. Mais partout, il reste en tension », témoigne Julien Tillon, responsable de la zone Picardie-Champagne-Ardennes chez Synergie.

Créé en 1969, le groupe Synergie compte 360 agences réparties dans 17 pays... Et deux à Saint-Quentin, ainsi que le siège de la zone Picardie-Champagne-Ardennes. L'une, boulevard Gambetta, est spécialisée dans les métiers du BTP. L'autre, qui a déménagé l'automne dernier avenue Faiherbe, est plus orientée sur l'industrie, mais aussi la logistique et les métiers du tertiaire. Et partout, la tension se fait sentir.

Élargir les zones de recrutement

« On dépense beaucoup d'énergie à recruter des candidats pour pouvoir les délégués auprès de nos clients, avoue Julien Tillon. Il y a eu une forte baisse du taux de chômage sur St Quentin. Il y a moins de gens disponibles, et aussi des métiers sur lesquels on forme peu. » Certaines filières de formation peinent à faire le plein et évidemment, cela se ressent sur le marché du travail. « On investit beaucoup dans la formation, et encore plus qu'avant, pour permettre à certaines personnes de prendre des postes commente encore le responsable régional. Il nous faut donc conduire différentes actions de sourcing. »

À Saint-Quentin (comme ailleurs) Synergie le fait bien sûr en s'appuyant sur ses agences physiques et la dizaine de collaborateurs qui y travaillent. Mais d'autres actions sont menées pour se rapprocher de personnes plus éloignées des agences de travail temporaire. Synergie élargit d’ailleurs sa zone de recrutement. « On va par exemple chercher les candidats plus loin avec des job-tours, commente Julien Tillon. Mais dès qu'on s'éloigne un peu de l'agglomération, la question de la mobilité se pose. »

De nouveaux profils dans la CVthèque

L'agence d'intérim diversifie aussi les publics prospectés : les moins de 26 ans d'abord, avec une démarche d'insertion, notamment dans les quartiers de politique de la ville. Les plus de 45 ans ensuite, dont l'expérience et les compétences peuvent être particulièrement recherchées, notamment dans l'industrie. Cet élargissement conduit aussi à donner encore plus de valeur à la féminisation du recrutement. « La féminisation est avérée dans l'industrie comme dans le BTP, assure encore Julien Tillon. Dans la logistique, elle est déjà bien implantée, mais il y a encore du travail à faire. » Un travail collectif qui suppose aussi de sensibiliser les employeurs. Labellisée "Handi c'est oui", les agences Synergie de Saint-Quentin recrutent aussi des personnes porteuses d'un handicap, dont la place dans l’industrie est à faire.

Les agences hébergées : une solution qui se développe

En parallèle de ses agences classiques, le groupe Synergie développe de plus en plus d'agences hébergées chez des entreprises clientes. En Picardie-Champagne-Ardennes, elle en compte une dizaine sur les 32 pilotées que compte le groupe. « C'est une demande croissante, notamment pour les entreprises qui ont des besoins volumiques importants. » Cela permet une meilleure connaissance des métiers de l'entreprise et de ses besoins, mais aussi évidemment une plus grande réactivité. « Nous sommes à proximité immédiate des services RH de nos clients, conclut Julien Tillon. Quand ils sont en pleine production et qu'on nous annonce de forts besoins pour le lendemain, on est tout de suite réactif. »