Saint-Leu-d’Esserent veut se doter d’un complexe portuaire exemplaire

Ce projet a tout bon sur le papier : des berges et un parc naturel valorisés, des infrastructures écolos, un business plan qui tient la route et un timing parfait avec d’autres projets d’envergure comme le canal Seine Nord et l’arrivée duTGV. Six emplois seront créés pour son exploitation.

L’ancienne sucrerie de Saint-Leu-d’Esserent sera reconvertie en port à sec.
L’ancienne sucrerie de Saint-Leu-d’Esserent sera reconvertie en port à sec.
L’ancienne sucrerie de Saint-Leu-d’Esserent sera reconvertie en port à sec.

L’ancienne sucrerie de Saint-Leu-d’Esserent sera reconvertie en port à sec.

Saint-Leu-d’Esserent, petite bourgade du sud de l’Oise au passé médiéval, n’ambitionne rien de moins que de devenir « la porte d’entrée du tourisme dans l’Oise ». Il est vrai qu’elle a des arguments, à commencer par une position fluviale stratégique entre Compiègne et le réseau navigable francilien. Située à 45 kms de Paris, elle est voisine de sites touristiques majeurs du Val d’Oise et bien sûr de l’Oise comme Chantilly, distante de trois petits kilomètres. Ce pôle fluvial s’inscrit dans une double démarche de développement économique territorial et de haute qualité environnementale. Porté avec enthousiasme par son maire, Michel Euverte, il comprend trois volets : un port de plaisance, dit port étang, une escale fluviale et un centre technique dédié à la maintenance et à l’hivernage des bateaux. Le projet a fait l’objet d’une étude économique et technique fouillée moyennant quelques questions préalables : était-il réaliste ? Serait-il rentable ? « La réponse est oui », affirme Michel Euverte, chiffres à l’appui.« Un budget de 20 millions d’euros sur dix ans environ serait raisonnable, poursuit-il, tout en arguant que si sa commune dispose d’une « capacité d’autofinancement de 2,5 millions d’euros par an environ, il est évident qu’elle ne financera pas la totalité ».

En lice pour le concours “Port exemplaire”

Le maire, qui table sur un taux de fréquentation de 75% et plus de 500 000 euros de chiffre d’affaires, souligne que son port, complémentaire de celui de Cergy « saturé », afficherait des tarifs 20% moins chers. Et Saint-Leu-d’Esserent compte bien se mettre en quatre pour séduire ses potentiels clients. Dans la balance, son patrimoine naturel et historique (carrières souterraines, sept kilomètres de berges, parc naturel, abbatiale, cave, prieuré, château de la Guesdière) et l’excellence environnementale visée parce complexe portuaire. Pilier du projet, le port étang. Pourvu d’une autonomie énergétique et d’un système naturel d’épuration de l’eau, il sera intégré auparc naturel de 14 ha, d’une capacité de 60 anneaux, ses appontements modulables favoriseront la biodiversité aquatique. L’escale fluviale, qui pourrait être réalisée dès 2016, verra l’accostage de bateaux près du cœur médiéval et de l’axe cyclable Trans’Oise.

Le centre technique fluvial pouvant accueillir 130 bateaux de sept mètres maximum, profitera quant à lui de la reconversion d’une ancienne sucrerie datant de 1863. La ville qui a déposé son dossier au concours de “Port exemplaire” organisé par le ministère de l’Environnement, croise les doigts jusqu’au 4 décembre. À la clé, une reconnaissance nationale doublée d’un chèque de 150 000 euros : « Cela nous permettrait de financer les études », confie Michel Euverte qui espère fédérer une dynamique touristique et partenariale à l’échelle de l’Oise.