Saint-Gobain : 58 ans que Marc Vitu coupe les cheveux des hommes

Ses parents auraient voulu, comme pour ses trois frères, qu’il suive des études supérieures mais Marc Vitu a exprimé, dès son plus jeune âge, l’envie d’être coiffeur. À 15 ans, l’adolescent entre en apprentissage à Soissons et décroche son CAP "coiffeur hommes". L’ouvrier coiffeur débute son parcours professionnel dans des salons à Chauny puis à Crouy avant d’exercer ses talents au sein du 41^e RAMA à La Fère durant sa période de service militaire. En juillet 1973, Marc Vitu obtient son brevet professionnel.

Du lien social

58 ans plus tard, le patron du Salon Marc à Saint-Gobain, encore en activité dans le cadre du cumul emploi-retraite, continue de couper les cheveux de ses clients avec la même passion. L’artisan coiffeur a été mis à l’honneur le 27 octobre dernier en mairie de Saint-Gobain où il a reçu des mains du vice-président régional de la Chambre des métiers et de l’artisanat, Luc Potterie, la médaille de bronze de la reconnaissance artisanale. 

Cette médaille symbolise avant tout le lien que l’artisan coiffeur entretient avec ses clients : « Ce sont eux qui me donnent l’envie de continuer ». Patrick Ragaud, client du salon et ami du coiffeur, est à l’initiative de cette distinction, « un maître artisan menuisier comme son père l’était et son fils le deviendra » a salué Marc Vitu, souhaitant mettre en avant les métiers manuels : « On peut être très heureux en travaillant avec ses mains ». Présent lui aussi à la cérémonie, le président de l’Union nationale des entreprises de la coiffure dans l’Aisne, Luc Prieur a désigné le coiffeur de Saint-Gobain « comme un exemple ».

Artisanat de proximité

Pour Luc Potterie, vice-président de la CMA, le parcours de Marc Vitu fait mentir les économistes qui prédisaient « la disparition des petites entreprises » : « Ils ne connaissaient pas Marc Vitu qui, par sa passion du métier, sa rigueur, son professionnalisme contribue à faire vivre l’artisanat de proximité ». 

Marc Vitu se souvient avec fierté de l’ouverture de son premier salon à Coucy-le-Château en 1974 , « dans un bazar de campagne », un commerce multiservice ouvert six jours sur sept. Le coiffeur pour hommes exercera ensuite en milieu hospitalier à Saint-Gobain puis en salon mixte à Laon avant de venir s’installer en 1984 dans sa commune d'origine et d’exercer « à domicile » puisque le salon de coiffure est aménagé dans une partie de l’habitation du couple. « Je ne dis pas que je vais travailler », a confié le récipiendaire, « je dis que je vais au salon ».