Chambre d'hôtes
Saint-Ange, une halte dans la nature
Quatre chambres d’hôtes ont été aménagées au sein du château du hameau de Belloy-sur-Mer, aux portes de la baie de Somme, à Friville-Escarbotin. La propriété de 14 hectares rebaptisée Domaine Saint-Ange abrite quatre chambres d’hôtes et un gite de six personnes. Les projets ne manquent pas pour Aurélie et Éric Bécourt.
Depuis quelques semaines, le château du hameau de Belloy-sur-Mer, situé à Friville-Escarbotin, entame une nouvelle vie. Après avoir appartenu durant plusieurs décennies à une importante famille industrielle du Vimeu, puis à des Anglais qui en avaient fait une résidence secondaire, la belle demeure a été achetée en octobre 2022 par un couple. Aurélie et Éric Bécourt travaillaient dans le domaine de la construction immobilière sur Lille où ils se sont rencontrés.
Coup de coeur
Depuis plusieurs années, ils nourrissaient l’ambition de porter un projet ensemble autour du tourisme et des chambres d’hôtes. « Pour cela, il fallait retrouver le cocon familial indispensable pour nous épauler car nous avons deux enfants en bas âge, confie Aurélie Bécourt. Mon compagnon est natif de la région d’Arras et moi du village voisin de Bourseville. Nous avons visité quelques demeures dans le secteur. Depuis mon départ, la région est devenue attractive mais aucune ne se prêtait à notre projet. »
Un jour, elle a la grande surprise de découvrir une annonce dans laquelle le château de Belloy-sur-Mer avec ses 14 hectares était à vendre. « Dès que nous avons pénétré dans le parc, on s’est regardés et on a compris. La visite du château n’a fait que conforter notre ressenti, confie-t-elle, encore émue. Pour aménager nos quatre chambres d’hôtes à l’étage, dont une suite, nous n’avons dû casser qu’une seule cloison pour créer une salle de bain. Notre espace privatif dispose de son escalier pour aller au premier c’est comme si le lieu était fait pour ce projet. »
Pourtant collé à la ville, le château de Belloy-sur-Mer, entouré d’un bois de cinq hectares et de pâtures d’une même surface, se révèle un véritable havre de paix et de relaxation. « C’est d’autant plus marquant pour moi que petite, je venais dans le bois cueillir des jonquilles, raconte-t-elle. Je n’étais jamais rentrée dedans. Je n’aurai pas pensé en devenir propriétaire un jour. D’autant que jeune adulte, je ne voulais pas revenir par ici. Je voulais vivre en ville. Avec les années, mon mari et moi avions l’impression de ne plus être à notre place. Je sais maintenant que chez moi, c’est ici ! C’était écrit… »
Réaménagement
Construit dans les années 1840, le château de Belloy comportait à l’origine deux tours et un deuxième étage. Victime d’un incendie en 1951, il a été reconstruit en gardant tout ce qui pouvait l’être sur un étage et ne compte plus qu’une tour. Le socle de la seconde est devenu une terrasse. « Pierre Alexandre Bisson de la Roque, celui qui l’a fait érigé était né à Bourseville, continue Aurélie Bécourt. Comme quoi il n’y a pas de hasard… C’était un personnage haut en couleur, réputé pour sa force herculéenne. Il a valu à son village le qualificatif de "fort comme Bourseville". Il était également réputé pour son appétit pantagruélique, aussi ses amis l’avaient surnommé "le gros mangeur". Ce qui a donné son nom à notre salle des petits déjeuners. Nous espérons pouvoir organiser des dégustations dans la cave voutée en brique qui fait toute la surface du château. »
Même si chaque pièce est décorée différemment, le blanc, le turquoise, le doré, des matériaux naturels… rappellent avec tact le passé du château tout en évoquant sa reconstruction récente. « Nous avons voulu créer une ambiance chaleureuse, avec la présence notamment sur le pallier d’une grande armoire et d’un billard, mais aussi apporter une touche de moderne. Nous avons chiné du mobilier, acheté dans des boutiques locales et travaillé avec la partie business de Maisons du monde. Je me suis chargée de la décoration et mon mari d’une partie des travaux. Il continue d’ailleurs. »
Dans le parc, des artisans sont en train de s’affairer à construire, au milieu des frênes, des hêtres et des marronniers, un gîte en bois pour quatre personnes imbriqué dans des restes en brique d’un garage abandonné à l’orée du bois. Il sera terminé en fin d’été. À proximité, un autre gîte en bois pour quatre personnes avec bain nordique sera achevé en juillet. Rapidement, une cabine insolite pour deux personnes devrait être aménagée. « Ce sera une vraie immersion dans la nature, promet-elle. Dans la propriété, on observe des chevreuils, des faisans, des écureuils, des lapins… C’est un vrai paradis », ne se lasse pas Aurélie Bécourt.
La métamorphose des écuries
Avant de nous emmener vers les écuries, elle fait halte devant l’ancienne loge du gardien en brique qui est déjà un gîte pour six personnes... avec jacuzzi dans la cave. Les écuries ainsi que le bâtiment voisin, qui abritait les calèches, accueilleront à partir de septembre 2025 leurs premiers mariages. L’espace, avec un toit cathédrale, aura une capacité d’une centaine de places assises. Il disposera d’une cuisine équipée. La grande salle sera modulable en trois parties. Réceptions et séminaires pourront y être organisés.
Outre le fait d’être proche de la baie de Somme, le Domaine Saint-Ange (qui tient son nom de la chapelle située à l’entrée de la propriété et appartenant à la mairie), se situe au cœur d’un carrefour industriel important. Un tarif affaires est appliqué aux commerciaux ou personnels de ces entreprises. « Nous commençons à nous faire connaître des entreprises locales comme des touristes, ajoute-t-elle. Nous sommes contents car les réservations tombent. Nous sommes optimistes. Nous sommes heureux aussi que notre projet ait séduit le Conseil régional des Hauts-de-France. Nous avons obtenu une subvention de 100 000 euros car le territoire dispose d'un contrat de rayonnement touristique. La baie de Somme et le Vimeu fourmillent de pépites que nous sommes pressés de faire découvrir à nos hôtes. »