Décarbonation industrielle
RTE va développer son réseau électrique dans le Dunkerquois
Un nouveau poste électrique à Grande-Synthe et une nouvelle ligne très haute tension de 11 km. C’est l’énorme investissement que RTE va réaliser d’ici 2029 sur le territoire Dunkerquois afin de pouvoir absorber la très forte augmentation des besoins en électricité en raison de la décarbonation des process industriels.
Fours électriques chez ArcelorMittal pour la fabrication de l’acier à la place des Hauts-Fourneaux, unités de fabrication d’hydrogène vert par électrolyse, implantation de la gigafactory de modules pour batteries électriques Verkor… Sans compter les entreprises qui vont arriver en raison d’opportunités de développement liées à la décarbonation. C’est un fait : La décarbonation industrielle entamée à marche forcée sur le territoire dunkerquois va accroître fortement les besoins en électricité. Plusieurs demandes de raccordement de grands consommateurs électro-intensifs ont d’ailleurs déjà été formulées. RTE (Réseau de Transport d’Electricité) a fait ses comptes. À ce rythme, l’agglomération dunkerquoise aura besoin de 3 500 MW supplémentaires en 2030 et même de 4 500 en 2040.
Pour accompagner cette décarbonation, préserver l’attractivité du territoire et conserver une qualité d’alimentation électrique optimale, RTE va réaliser rien moins qu’un investissement global de 1,2 milliard à l’horizon 2030. 200 millions d’euros vont être consacrés à l’implantation d’un nouveau poste électrique baptisé «Flandre Maritime» de 400 000 volts sur la commune de Saint-Georges-sur-l’Aa en remplacement du poste dit «La Warande» à Bourbourg, construit il y a une cinquantaine d’années et complètement dépassé par les technologies actuelles. Ce projet a officiellement été acté en novembre 2022.
Trois circuits à l'étude
Parallèlement, RTE vient de lancer une concertation préalable à la construction d’un nouveau poste électrique de 400 000 volts à Grande-Synthe (sur 19 hectares), en plus de celui déjà existant, et d’une nouvelle ligne (400 000 volts) de 11 kilomètres pour relier ce poste à celui de Saint-Georges-sur-l’Aa. Le projet, à 270 millions d’euros, concerne sept communes qui seront impactées par le passage de la ligne. Celle-ci sera composée de deux liaisons parallèles de 22 pilonnes de 35 mètres de large pour une hauteur comprise entre 50 et 60 mètres. Pour une telle puissance, une ligne souterraine n’est pas envisageable. «Pour trois raisons», expose Cyril Wagner, directeur adjoint développement et ingénierie. «Une trop grosse emprise foncière qui aurait un fort impact sur les sols, une technologie qui n’est pas encore au point et un coût prohibitif estimé à plus d’un milliard d’euros».
Trois circuits sont actuellement à l’étude. La concertation préalable du public, qui doit se tenir jusqu’au 26 avril sous l’égide du Préfet de Région, entrera en ligne de compte pour le choix définitif. Selon le calendrier établi par RTE, les travaux devraient commencer en 2026 pour une mise en service courant 2029.