RTE branché sur le développement durable

Le Réseau de transport d’électricité (RTE) a présenté son bilan de l'année 2017, le 17 mai à Lille. Consommation, production et futurs investissements ont été exposés, les énergies renouvelables étant au cœur des problématiques de production.

Laurent Cantat Lampin, délégué régional RTE Nord.
Laurent Cantat Lampin, délégué régional RTE Nord.

Laurent Cantat-Lampin, délégué régional RTE Nord.

«Nous avons eu des évolutions significatives en 2017», résume Laurent Cantat-Lampin, délégué régional RTE Nord. RTE (Réseau de transport d’électricité) a dévoilé son bilan électrique régional de l’année 2017 dans son espace showroom à Lille.

Une production en hausse pour une consommation stable

La production a augmenté en 2017 de 8%, avec en figure de proue les énergies renouvelables, en hausse de 21% dans les Hauts-de-France. L’éolien reste la filière dominante tandis que la bioénergie se développe rapidement. «Les Hauts-de-France sont la première région en termes d’installation de sites de production de méthane.» Non dépendante de la météo, la bioénergie peut être produite quasiment en permanence. Sa production a augmenté de 8%. Si la part du thermique observe une spectaculaire hausse en 2017 – de l’ordre de 30% –, le délégué régional relativise : «La mise en service du parc thermique de Bouchain en 2016 a fortement contribué à cette augmentation.» Au total, la couverture électrique régionale est de 96% en moyenne sur l’année 2017. «Le développement du parc de production permet d’arriver à ce taux.» Le pourcentage restant fait l’objet d’une solidarité électrique entre les régions mais aussi les pays voisins. Avec un solde importateur légèrement positif (de 2 TWh), les Hauts-de-France se font principalement alimenter par le Grand Est et la Normandie, la Belgique et l’Allemagne. L’exportation est quant à elle tournée en majorité vers l’Île-de-France et l’Angleterre.

Quant à la consommation, elle est «plutôt stable depuis 2010», commente Laurent Cantat-Lampin. Les Hauts-de-France ont connu un pic record de consommation en janvier 2017. Pour supporter la demande en cas de basses températures, le parc énergétique français fait appel à la solidarité de ses voisins frontaliers comme la Grande-Bretagne, la Belgique ou l’Allemagne. «Les habitudes de consommation ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre, on les utilise pour s’entraider.» RTE identifie trois grands secteurs en matière de consommation d’énergie : la grande industrie dont les besoins ont augmenté, signe d’une reprise économique, les PME et PMI, dont la demande est stable, et enfin les professionnels et particuliers, dont la consommation est principalement liée au chauffage. «Elle a diminué de 2,9%, ce qui montre les effets positifs de la mesure d’efficacité énergétique.» Dans le détail, la couverture régionale compte 12,8% d’énergies renouvelables. Un chiffre relativement bas par rapport à l’objectif fixé par la loi relative à la transition énergétique : une part de 23% d’énergies renouvelables dans la production électrique en 2020. Une ambition qui dépend des politiques publiques.

Parmi les nouvelles constructions, seules les lignes à haute tension resteront aériennes.© Didier Doceux

100 millions d’euros d’investissement en 2017

Avec 100 millions d’euros investis en 2017, RTE compte continuer sur sa lancée avec un objectif de 500 millions d’euros bloqués entre 2018 et 2022. Une partie est injectée dans l’adaptation du réseau pour accueillir les énergies renouvelables afin d’augmenter la capacité des réseaux électriques de 3 000 MW. Les travaux comportent notamment le renforcement de six lignes, de nouvelles installations dans 30 postes électriques existants et la création de quatre lignes souterraines. Au total, 220 millions d’euros doivent être investis dans le renforcement des lignes sur cinq ans. «Les données sont partagées avec les collectivités», indique Alain Pennaneac’h, directeur de l’ingénierie RTE Nord. La qualité du réseau est désormais un enjeu majeur, notamment pour les industries et les data centers, qui y sont très sensibles. «C’est devenu un critère d’implantation territoriale pour les entreprises.» Par ailleurs, hormis les lignes à haute tension (400 000 volts), les nouvelles constructions seront souterraines. Autre projet : la numérisation du réseau, qui compte déjà 20 000 km de fibre optique. «Nous espérons numériser totalement le contrôle commande à l’horizon 2030.» Près de huit millions d’euros sont investis dans l’utilisation des technologies numériques. Par ailleurs, RTE a ouvert une plate-forme d’open data pour les collectivités et entreprises. Autre outil, l’application Eco2mix permet de connaître la connaître la consommation et la production régionale – quasiment en temps réel –, ainsi que les flux d’électricité entre territoires et avec les pays européens.

 

Des projets pour 2020

Parmi les futurs objectifs du réseau, un parc éolien offshore devrait émerger à l’horizon 2020-2025 à Dunkerque. Le raccordement en mer et sur terre sera réalisé par RTE. Autre investissement majeur, le projet Avelin-Avelgem, soit l’interconnexion en la Belgique et la France afin de consolider la solidarité électrique entre les deux pays.

 

RTE en chiffres 

  • 8 489 km de lignes aériennes
  • 312 km de lignes souterraines
  • 585 fournisseurs en Hauts-de-France
  • 200 centres de production raccordés
  • 5 secondes : le temps de coupure moyen des foyers en Hauts-de-France en 2017
  • Les énergies renouvelables ont couvert 12,8 % de la consommation en 2017

 

«Les Hauts-de-France sont la première région en termes d’installation de sites de production de méthane»