Richard Bally imprime perso
Parti d’un apprentissage en imprimerie, Richard Bally est devenu gérant de sa propre affaire. Son crédo : rendre visible les entreprises avec un concept unique en Lorraine. Regard d’un artisan passionné par son métier en mutation.
«Enfant, j’étais fasciné par les grandes affiches dans les vitrines des magasins !», se souvient Richard Bally. À l’âge de 16 ans, guidé par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat, il entre en apprentissage au CFA Ernest Meyer à Metz où il obtient un CAP de sérigraphie. Avant de devenir salarié de l’entreprise Serica, à Velaine-en-Haye. D’abord sérigraphe puis opérateur numérique et photograveur. Treize ans durant lesquels il acquiert toutes les facettes de la profession, aiguisant des qualités qui en font le cœur de métier : la méticulosité, le goût du travail bien fait. Richard Bally déroule le fl de son histoire : «L’entreprise a été en restructuration avec pour moi le chômage. J’avais deux choix : soit retrouver un emploi classique ou me mettre à mon propre compte.» Après mûre réflexion, il opte pour la seconde option. Une réelle prise de risques pour ce papa de deux jeunes enfants, soutenu par son cercle d’amis et sa famille. Nous sommes début 2012 : «J’ai contacté l’association Alexis avec laquelle j’ai travaillé tous les paramètres de mon activité future. Dans ma tête, c’était clair : je voulais faire de la décoration personnalisable, lier les aspects technologiques, créatifs, environnementaux. J’ai obtenu un prêt d’honneur». Une bonne année se passera avant que Richard Bally inaugure officiellement son enseigne Impression Perso, 91 avenue de Strasbourg à Nancy. À 32 ans, l’entrepreneur accueille à présent les visiteurs dans un local de 200 m2 . La vitrine est large, idéalement positionnée. La porte poussée ouvre sur un showroom clarteux et agencé avec un esthétisme certain.
La nouvelle com’ d’entreprise
Richard Bally note : «Dans ce vaste espace, on retrouve une synthèse de ce que je propose en terme de déco personnalisée. Je travaille sur des supports recyclables». La gamme est étendue : affichage multi-tailles, produits publicitaires, déco de vitrines, bâches, voiles, drapeaux, tee-shirts, signalétique, marquage au sol, papier peint, tissus d’ameublement, customisation de mobilier, habillage de véhicules… Impression Perso a déjà ses références -Yves Rocher, le musée des Beaux-Arts à Nancy, commerçants, collectivités- et collabore avec Julie Perrin, professionnelle de communication et marketing. Dans l’arrière boutique, Richard Bally a installé une imprimante 6 couleurs, un traceur plan et photo, un laminateur, un plan de découpe. Un endroit où se rencontrent high-tech et dextérité manuelle. Dans la même recherche d’ultra-précision. Ce dont Richard Bally est sans doute le plus fer est affiché à proximité du présentoir d’accueil : son logo d’artisan. Être son propre chef demande une vraie organisation dénuée de hasard : «Mon temps de travail est partagé entre la prospection, la production et l’administratif. Je m’accorde le lundi pour prendre du recul et penser au développement. Avant je trouvais mes journées trop longues. Maintenant, elles sont trop courtes. Le métier d’imprimeur a bien évolué et il reste méconnu. Nous travaillons désormais sur fichiers. Je tiens à ce que mes clients connaissent toute la chaîne de traçabilité de leurs demandes». Entre deux appels téléphoniques, Richard Bally évoque son statut d’artisan : «Vu les charges fiscales qui nous écrasent, il faut s’accrocher. C’est une vraie philosophie l’artisanat. On ne s’y improvise pas !» Lui a trouvé son chemin, d’ailleurs bien balisé, avec un père commercial, une mère décoratrice et une sœur designer. Il a su tracer son sillon, y semant son grain d’originalité.