Artisanat

Revelles : avec Délicatébèn’, Virginie Mahieu revisite l'art de la marqueterie

Après avoir exercé dans le milieu médical durant 23 ans, Virginie Mahieu a fait de sa passion d’enfance son métier. Elle rénove des meubles et en sublime certains grâce à l’art de la marqueterie de paille…

Virginie Mahieu s'est lancée dès l'adolescence dans la restauration de meubles anciens.
Virginie Mahieu s'est lancée dès l'adolescence dans la restauration de meubles anciens.

« Je n’ai pas l’impression de travailler. Je me fais plaisir », confie avec pudeur, Virginie Mahieu, créatrice de Délicatébèn’ à Revelles, entre Molliens-Dreuil et Quevauvillers. En 2017, cette ancienne sage-femme a fait de sa passion son travail. Dès l’adolescence, elle s’est lancée dans la restauration de meubles anciens.

Après quelques cours de marqueterie de paille avec un ébéniste, elle a passé neuf mois de formation à L’atelier des Aliziers de Breteuil, dans l’Oise. Elle passé son CAP d’ébéniste en candidat libre au lycée de l’ameublement de Saint-Quentin en juillet 2017. Une fois aguerrie, elle a pu notamment compter sur les réseaux sociaux, une agence immobilière, le marché des créateurs d’Amiens et le bouche à oreille comme tremplins.

Virginie Mahieu restaure surtout de petits meubles.

L’intérieur de sa maison ressemble un peu à un musée : y sont entreposés des petits meubles chinés dans les dépôts vente, trouvés dans les annonces en ligne, grâce à des connaissances ou récupérés aux encombrants. Il s’agit notamment de tables de chevets, de lampes, de guéridons, de tables basses, de chaises et de fauteuils.

« Pour moi, c’est important de redonner vie à un meuble qui est passé dans les mains d’un premier ébéniste et qui ne mérite pas d’aller à la benne. L’avant-l’après, c’est tellement gratifiant », ajoute t-elle alors qu’elle s’apprête à poser de la marqueterie de paille sur un petit cadre ancien de clients. La majorité de son travail est en effet rythmé par des meubles appartenant à des particuliers qui lui demandent de les restaurer à l’identique ou de les relooker, avec ou sans marqueterie de paille. Quand les meubles sont trop imposants, Virginie Mahieu peut intervenir à domicile.

Aujourd’hui, elle expose notamment lors des Puces amiénoises, à la deuxième Maison des brocanteurs de Péronne : « La Maison des brocanteurs, j’y suis allée par l’intermédiaire d’un professionnel qui est est présent depuis le début, raconte-t-elle. J’ai eu l’occasion de rencontrer Julien Cohen, qui en est à l’origine. Il est très proche de tous les exposants. J’ai eu la chance qu’il m’achète une ancienne table de télévision des années soixante que j’ai entièrement rénovée. Grâce à la marqueterie de paille, je l’ai transformée en table d'échiquier, Julien Cohen adore la marqueterie de paille, il trouve que c’est un boulot de dingue. »

Chaque restauration de mobilier commence toujours par un décapage. Parfois, elle le restaure à l’identique, d’autres fois, il est transformé par son talent et par la marqueterie de paille : « C’est un travail minutieux et de patience, présente t-elle. On réalise d’abord un dessin sur le support en bois, on fend en deux un épi de paille de seigle qui a été teinté préalablement puis on l’étale, on le colle et on le maroufle avant de couper ce qui dépasse au scalpel et à la règle. Contrairement à ce beaucoup pensent, la marqueterie ce n’est pas fragile, car au naturel, le brin de paille est déjà verni. Pour finir, il faut passer de la cire d’abeille, qui fait office de film protecteur. »

La marqueterie, un travail minutieux et de longue haleine.