Retailleau, un bilan après "six mois intenses" et de futurs "chantiers"

Bruno Retailleau, en campagne pour la présidence de LR, a tenté jeudi de défendre ses "six mois intenses" au ministère de l'Intérieur tout en promettant de "prochains chantiers" sur l'immigration...

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse au ministère de la Justice à Paris, le 7 avril 2025 © ALAIN JOCARD
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse au ministère de la Justice à Paris, le 7 avril 2025 © ALAIN JOCARD

Bruno Retailleau, en campagne pour la présidence de LR, a tenté jeudi de défendre ses "six mois intenses" au ministère de l'Intérieur tout en promettant de "prochains chantiers" sur l'immigration, notamment pour durcir les conditions de naturalisation.

Pièce centrale du gouvernement Bayrou, le ministre a énuméré pendant deux heures les sujets qui lui ont permis d'acquérir une visibilité inégalée et dit vouloir mener une politique de "rupture" que ce soit en terme de lutte contre le narcotrafic ou l'immigration. 

"J'ai toujours indiqué que notre action devait s'inscrire dans la durée", s'est défendu Bruno Retailleau qui peine à présenter des mesures concrètes.

Sur le volet immigration, dont il a fait un marqueur politique, il s'est targué d'une baisse des régularisations de "20%" depuis la diffusion le 23 janvier d'une circulaire demandant aux préfets de serrer la vis. 

Le ministère rapporte également une hausse du nombre d'"éloignements forcés" (+9%) et d'"éloignements aidés" (+15%) d'octobre 2024 à février 2025.

En concurrence avec Laurent Wauquiez pour diriger LR, Bruno Retailleau a répondu ne pas vouloir "polémiquer" mais a néamoins qualifié de "à première vue déroutante" la proposition de ce dernier d'envoyer "les étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Sur les "chantiers" à venir, il a souligné l'envoi "très prochainement" aux préfets d'"une circulaire pour durcir les conditions de la naturalisation. "Le droit de séjour est une faveur qu'on accorde à un étranger régulier sur le sol français. Donc on y met des conditions", a-t-il lancé en évoquant une hausse du niveau de français requis.

Déplacement au Maroc

Cette mesure déjà inscrite dans la loi Darmanin prévoit une hausse du niveau de français pour obtenir un titre de séjour au 1er janvier 2026.

Egalement prévue dans la dernière loi, la très attendue liste des métiers en tension grâce auxquels les travailleurs en situation irrégulière peuvent prétendre à être régularisés devrait être publiée "avant l'été ou au plus tard en septembre", a déclaré François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

Ecarté de la reprise des discussions avec l'Algérie après des mois de crise diplomatique, Bruno Retailleau a annoncé qu'il se rendrait ce week-end au Maroc "pour consolider les avancées (...) notamment sur les laissez passer consulaires".

Le ministre qui souhaitait engager un bras de fer, allant jusqu'à brandir sa démission si Alger ne reprenait pas ses ressortissants expulsés a dit "qu'il jugera aux résultats", mais que pour "l'instant" "il n'y a pas du tout de retour à la normale" sur les réadmissions.

Côté sécurité, le ministre a défendu concernant les narcotrafics "plusieurs coups de filet" et évoqué le prochain vote de la proposition de loi de lutte contre les narcotrafiquants, initiée quand il était au Sénat.

Quant à quitter Beauvau s'il devait être en mai président des LR, ce n'est pas une option qu'il envisage. "J'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là".

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