Le climat des affaires stagne depuis cinq mois
En septembre, le climat des affaires enregistre son cinquième mois de stabilité. La situation s’améliore dans l’industrie, mais se dégrade sensiblement dans le commerce de détail, selon l’Insee.
Encéphalogramme de nouveau plat en septembre. Le manque de ressort de l’économie française et l’essouflement de la demande continuent de peser sur la confiance des dirigeants en cette rentrée. L’indicateur qui synthétise le moral des patrons, se maintient encore tout juste au niveau de sa moyenne de longue période (100), et ce, depuis le mois de mai, selon l’enquête mensuelle publiée le 21 septembre par l’Insee. Derrière cette stabilité globale, les évolutions demeurent cependant contrastées, selon les secteurs d’activité.
Le moral des industriels rebondit, celui des commerçants fléchit
Dans l’industrie, la confiance des dirigeants repart, après une nette dégradation, pour gagner deux points par rapport à août, à 99. Cette amélioration traduit principalement des opinions plus favorables des chefs d’entreprise quant à leurs perspectives personnelles de production. Et les tensions sur les difficultés de recrutement s’affaiblissent : la part d’entreprises se déclarant limitées dans leur production par une insuffisance de personnel reflue à 25 %, après trois mois consécutifs de hausse. En ce qui concerne les sous-secteurs industriels, le moral des patrons est très détérioré dans l’agroalimentaire (86), mais rebondit dans la fabrication de biens d’équipement.
De son côté, le climat des affaires lié au commerce de gros, publié tous les deux mois par l’Insee, progresse légèrement passant de 92 en juillet à 94 en septembre. Cette évolution s’explique par un regain d’optimisme concernant les livraisons reçues de l’étranger et les intentions de commandes. La confiance quant aux perspectives générales d’activité reste stable depuis mars 2023.
Dans le commerce de détail (y compris la réparation automobile), en revanche, le moral des patrons fléchit. À 103, l’indicateur se replie de deux points sur un mois. Les perspectives générales restent défavorables. Les soldes d’opinion liés aux ventes, passées et prévues, s’affichent en baisse, tandis les anticipations de commandes demeurent stables. Et les responsables sont plus nombreux que le mois précédent à considérer que l’évolution de la situation de leur entreprise est difficile à prévoir.
Les services et le bâtiment se stabilisent
En baisse depuis janvier, le climat des affaires dans le bâtiment semble quasi-stable en septembre. À 105, ce dernier demeure supérieur à sa moyenne historique. Les professionnels du secteur sont plus pessimistes concernant leur activité, passée comme prévue. Leur opinion sur leurs carnets de commandes se dégrade légèrement.
Dans les services, le climat des affaires reste stable lui aussi, depuis le mois de mai. L’indicateur associé se situe à 102 en septembre. S’il s’améliore dans l’immobilier et le transport routier de marchandises, il reste bien inférieur à sa moyenne. Dans l’hébergement-restauration, impacté par les arbitrages de consommation des ménages, le moral des patrons « se replie nettement et passe, pour la première fois depuis janvier 2022, sous son niveau moyen », indique l’Insee.
Le dernier baromètre trimestriel Bpi France le Lab/Rexecode confirme que les perspectives dégradées de la demande pèsent de plus en plus sur l’activité des entreprises : 41 % des dirigeants interrogés, fin août-début septembre, les citent parmi les principaux freins à l’activité, soit 6 points de plus par rapport au second trimestre, devant les coûts et prix trop élevés (34 %).
Globalement, le climat de l’emploi, s’améliore quant à lui légèrement en septembre (+2 points à 104). Il est porté par un meilleur ressenti quant à l’évolution future des effectifs dans les services (hors agences d’intérim).
A.B et B.L