Remaniement attendu après de derniers "ajustements"

Macron Encore quelques heures de suspense: le remaniement du gouvernement d'Elisabeth Borne est désormais attendu pour jeudi, le temps que le couple exécutif procède aux derniers "ajustements"...

Le ministre de l'Education Pap Ndiaye à la sortie de l'Elysée, le 5 juillet 2023 à Paris © JULIEN DE ROSA
Le ministre de l'Education Pap Ndiaye à la sortie de l'Elysée, le 5 juillet 2023 à Paris © JULIEN DE ROSA

Macron Encore quelques heures de suspense: le remaniement du gouvernement d'Elisabeth Borne est désormais attendu pour jeudi, le temps que le couple exécutif procède aux derniers "ajustements", avec Gabriel Attal pressenti à l'Education.

Selon des sources du camp présidentiel, l'annonce du nouveau casting, un temps espérée mercredi soir, aura finalement lieu jeudi.

A l'Elysée toutefois, rien ne filtre. Les réunions se sont enchaînées mercredi, sur la politique nucléaire le matin, la préparation des JO l'après-midi, comme si de rien n'était.

Seul indice notable, la Première ministre s'est attardée après la deuxième réunion. Avec sans doute des réglages à arbitrer pour peaufiner la liste des ministres.

Ces tergiversations donnent l'image d'un "bras de fer" entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne "autour d'un remaniement qui n'était pas censé en être un", puisque le président espérait initialement minimiser cette séquence, commente un cadre macroniste.

Le chef de l'Etat a concédé mercredi soir, lors du traditionnel apéritif de fin de session avec les parlementaires de la majorité, que ministres et majorité vivaient des "moments qui ne sont jamais très agréables".

"Mais il faut toujours les traverser avec le maximum de calme, d’esprit du collectif et de respect les uns pour les autres", a-t-il lancé, cité par des participants.

Il a aussi appelé son camp à "continuer de ferrailler sur le fond" et à garder son unité face à l'adversité, faute de majorité absolue à l'Assemblée. Avec deux batailles en perspective, une écologique, facteur de "recomposition politique", et l'autre sur l'immigration qu'il ne faut "pas laisser aux oppositions sinon on laissera les extrêmes se nourrir". 

Attal à l'Education ?

En attendant, les ministres restent sur le qui-vive. Le sort de plusieurs d'entre eux, dont Pap Ndiaye, qui n'a jamais vraiment "imprimé" politiquement à l'Education nationale, semble scellé.

Le ministre du Budget Gabriel Attal, 34 ans, étoile montante de la Macronie, semblait tenir la corde pour lui succéder. "Avec la crise des banlieues, il y a un besoin de retour de l’autorité, de l’ordre à l’école qu'il peut incarner", estime un conseiller.

A la Santé, le devenir de François Braun, autre ministre issu de la société civile jugé trop peu politique, ne semblait pas tranché. Il a en tout cas quitté l'Elysée tout sourire après la réunion sur les JO.

Quant au porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, il pourrait sauver son poste, alors que les noms des députées Renaissance Maud Bregeon ou Prisca Thevenot circulaient avec insistance pour lui succéder.

La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale et solidaire Marlène Schiappa est en revanche, de l'avis de tous, sur le départ après avoir été épinglée pour sa gestion du Fonds Marianne. 

Tout comme le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe. Il pourrait, selon des sources du camp présidentiel, être remplacé par la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, à moins que le poste ne revienne in fine à la députée du parti présidentiel Astrid Panosyan-Bouvet.

Une seule certitude, selon plusieurs conseillers ministériels, "le président ne veut pas d’un gros remaniement, la Première ministre pousse pour".

Rien ne change

Des "ajustements" d'envergure risqueraient de passer inaperçus en plein milieu des vacances, soulignent certains, pour qui la manœuvre a surtout pour but de faire sortir des ministres jugés trop faibles.

La cheffe du gouvernement espère de son côté reprendre de la hauteur, après la crise des retraites et les émeutes urbaines, avec une équipe plus à l'offensive et bien identifiée.

Pour l'opposition, le combat reste le même. Le maintien d'Elisabeth Borne, "c'est un signal que rien ne va changer", martèle la cheffe des députés Rassemblement national, Marine Le Pen.

"On va se retrouver avec un gouvernement dans lequel les ministres jouent à la chaise musicale", assène son homologue côté LFI, Mathilde Panot.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui semblait tenir la corde pour Matignon avant que le chef de l'Etat ne confirme Elisabeth Borne, pourrait de son côté prendre le titre de ministre d'Etat, une marque de plus de son poids grandissant au sein de l'exécutif.

Pour Aurore Bergé, Elisabeth Borne, qui a enchaîné les épreuves du feu depuis son arrivée à Matignon en mai 2022, a en tout cas "gagné le respect" de son camp par sa "force de caractère" et de "travail".

Mais pour 56% des Français, elle reste une mauvaise Première ministre, même si son image s'améliore légèrement depuis le début de l'année, d'après un sondage ELABE/BFMTV publié mercredi. Plus de huit Français sur 10 estiment qu'Emmanuel Macron a "raté" ses "100 jours" décrétés mi-avril après la réforme des retraites.

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