Vallée de la Seine

Les maires de Rouen, Le Havre et Paris veulent relancer le développement de l'axe Seine

Ce jeudi 11 février, Anne Hidalgo et Edouard Philippe, respectivement maires de Paris et du Havre, ont répondu à l’invitation de leur homologue rouennais Nicolas Mayer-Rossignol. Au programme : le développement de l’axe Seine.

Edouard Philippe et Anne Hidalgo ont répondu à l’invitation de Nicolas Mayer-Rossignol, pour lancer de nouveaux projets de développement. (© Aletheia Press / B.Delabre)
Edouard Philippe et Anne Hidalgo ont répondu à l’invitation de Nicolas Mayer-Rossignol, pour lancer de nouveaux projets de développement. (© Aletheia Press / B.Delabre)

Il y a la fusion des ports… il y aura la Ligne nouvelle Paris Normandie… Et après ? Dix mois après les élections municipales, les maires de Paris et du Havre, sont venus s’entretenir, à son invitation, avec leur homologue rouennais pour relancer le développement de l’axe Seine. Un projet majeur pour le territoire seinomarin, pour Paris… et même plus. « Nous partageons depuis longtemps la conviction que ce qui se joue dans la vallée de la Seine est très important pour le territoire, et important pour le pays », a déclaré Edouard Philippe. Des propos partagés par Nicolas Mayer-Rossignol et Anne Hidalgo, qui ont rappelé l’origine de ce grand projet.

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(@Aletheia Press / Benoit Delabre)

Emploi, culture et environnement

C’est en effet Nicolas Sarkozy, qui avait lancé l’idée d’un développement territorial tout le long de la Seine, de son estuaire jusqu’à Paris, appelant alors à « faire le choix stratégique que nous dicte la géographie ». Un projet immédiatement adopté par les acteurs politiques locaux de l’époque. Dix ans se sont écoulés, et des projets ont vu le jour. « Des réflexions importantes ont été lancées, des crédits significatifs apportés (…), une réforme majeure engagée à travers la fusion des Ports de la vallée de la Seine », soulignent les trois maires, dans une déclaration conjointe. Une fusion, aujourd’hui effective et qui va permettre une hausse significative des investissements. « Avec Haropa, nous avons un levier pour développer un projet stratégique majeur, et nous permettre, par exemple, plus de marchandises sur le fleuve et sur le rail », a déclaré Nicolas Mayer-Rossignol.

Celui-ci, en accord avec ses partenaires du jour, compte en effet bien orienter le développement de l’axe Seine sur le terrain du développement durable. « Nous avons là un territoire volontaire pour expérimenter de nouvelles choses », a-t-il insisté. « La crise climatique, la crise sanitaire bouleversent les repères, accélèrent les transformations. Face à ces évolutions, il faut aller plus vite, plus loin, faire preuve de courage et d’audace », affirment les trois élus. Ce projet dépasse aussi les bonnes intentions. « Notre rôle de maires, c’est de répondre aux besoins des gens qui vivent à proximité de ce fleuve, a insisté Anne Hidalgo. La question de l’emploi dans cette transition, nous préoccupe beaucoup. Il y a aussi des choses à développer sur la mobilité, car beaucoup de gens ont des déplacements domicile - travail sur cet axe. »

Lever les freins « un à un »

Développement d’une économie décarbonée, créatrice d’emploi, de nouvelles formes de mobilité, préservation de la biodiversité et mise en valeur du patrimoine culturel… voilà les pistes de travail qui sont envisagées. « Nous constatons que les atouts de la vallée de Seine ne sont pas assez défendus pour cristalliser de nouveaux projets (comme par exemple le développement d’un pôle industriel autour de l’hydrogène, NDLR). Nous devons tout mettre en œuvre pour qu’ils se fassent ici plutôt qu’à Rotterdam, à Anvers ou ailleurs. » Pour cela, la méthode est simple : réunir tous les acteurs concernés, soulever les points de blocage et « lever un à un les freins qui empêchent leur développement », a ajouté Nicolas Mayer-Rossignol. Une méthode qui devrait par exemple permettre d’accroître le fret fluvial et libérer un peu les routes des camions qui les encombrent… surtout sans contournement Est de la ville de Rouen.

Pour cela, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues. Y compris les Régions, qui rappelaient, la veille dans une tribune, qu’elles restent « des partenaires de premier ordre pour la réussite des vastes projets territoriaux dont il est question ici. » Au-delà des clivages politiques, « l’enjeu, c’est le projet, a conclu Anne Hidalgo. Il faut coopérer, car personne n’a seul la bonne solution. »

Pour Aletheia Press, Benoit Delabre