Biodiversité

Regnière-Écluse : le parc du château lauréat de la Fondation du patrimoine

En janvier, 180 arbres de 80 variétés différentes prendront racines dans le aprc du château de Regnière-Écluse. Ce projet financé par le Conservatoire du littoral, l’association pour la promotion de l’environnement dans le Vimeu et des mécènes a été sélectionné parmi les 18 projets lauréats du programme Patrimoine naturel et biodiversité de la Fondation du patrimoine à hauteur de 15 000 euros.


Le château de Régnière-Écluse est un joyau du patrimoine. (c)Conservatoire du littoral
Le château de Régnière-Écluse est un joyau du patrimoine. (c)Conservatoire du littoral

Le réchauffement climatique a de multiples répercussions négatives sur la nature. Le domaine de Régnière-Écluse (815 hectares) composé notamment de son incroyable château, d’un parc de 125 hectares et d’une forêt de 450 hectares, n’échappe pas à la règle : « La forêt est composée en grande majorité de hêtres, explique Jacques Boddaert, délégué Patrimoine naturel et biodiversité à la Fondation du patrimoine. Or, les spécialistes estiment que les hêtres pourraient disparaitre d’ici 30 ans… »

Des greffons venus de Versailles

Afin de trouver une solution à son possible éclaircissement, deux hectares de tilleuls, soit 180 arbres de 80 variétés différentes vont être plantés en lisière de forêt. Un projet associatif qui n’aurait pas été possible sans la rencontre entre le Conservatoire du patrimoine, le propriétaire des lieux, l’association pour la promotion de l’environnement dans le Vimeu, des mécènes et du club de mécènes Picardie club de la Fondation du patrimoine qui l'a sélectionné parmi les 18 projets lauréats du programme Patrimoine naturel et biodiversité 2023, à hauteur de 15 000 euros.

Remontons un peu en arrière. En 2012, l’association APEV, fondée en 1985 et reconnue d’utilité publique depuis 2017, a entamé la sélection de greffons de tilleuls provenant pour la plupart de l’arboretum du musée d’histoire naturelle de Versailles-Chèvreloup. Ces greffons, mis en développement au sein de l’association, ont abouti à une population de 180 arbres de 80 variétés différentes de tilleuls, représentant une essence historique de la Picardie.

Deux hectares de tilleuls seront plantés. (c)Conservatoire du littoral

Depuis 2021, le Conservatoire du littoral soutient fortement cette opération. Un terrain d’accueil de ces végétaux a été repéré : le château de Regnière-Écluse, propriété du Conservatoire du littoral. Il servira d’écrin à ce projet de reboisement. Cette coopération a finalement abouti en septembre 2023, à la signature d’une convention entre l’APEV, l’association pour la sauvegarde du domaine, la commune et le conservatoire du littoral pour engager les travaux.

Le projet se tourne aujourd’hui vers la pérennisation de la démarche. Cela passe notamment par la plantation, l’étiquetage et le référencement des espèces de tilleuls. Le tout se concrétise par le choix d’un milieu ouvert et fréquenté par un large public, mais aussi par l’aménagement du site en une scénographie paysagère et le développement d’un programme de sensibilisation pédagogique, l’axe scientifique reposant sur l’adaptation des sujets aux changements climatiques et la réponse de reboisement face à la disparition annoncée du hêtre.

Un cheminement et une signalétique seront prévus pour le public. (c)Conservatoire du littoral

Après la plantation, dans le courant de l’année 2024, le projet aboutira donc par l’aménagement du site, la création d’un cheminement et la pose de mobilier facilitant l’appropriation du lieu par le grand public. Cette valorisation prendra aussi la forme d’une signalétique sur site et d’actions de communication. Le coût de l’opération totale représente une dépense totale de 54 000 euros.

Le projet figure parmi les deux lauréats bénéficiaires du programme Patrimoine naturel et biodiversité de la délégation Hauts-de-France de la Fondation du patrimoine. Il mettra également le château, situé dans le Parc naturel régional baie de Somme Picardie Maritime et un grand site de France, dans la lumière. Chaque année, il accueille environ 10 000 visiteurs : « Dans les années soixante, il était en ruine, abandonné, souligne Jacques Boddaert. Son ancien propriétaire l’a patiemment rénové. Le lieu est bien vivant. Ce projet va permettre de le faire connaître encore plus. »