Réfugiés, déplacés : une main-d’œuvre bienvenue

Quoi qu’on en dise, l’arrivée plus ou moins massive de réfugiés et déplacés, notamment ukrainiens, commence réellement à afficher une bouffée d’oxygène en matière de recrutement, histoire de pallier le manque de compétences. Quelles sont les démarches à suivre pour une entreprise pour embaucher cette typologie de collaborateurs.

Réfugiés, déplacés : une main-d’œuvre bienvenue

L’accueil des déplacés ukrainiens, une nécessité vitale. Leur insertion via l’emploi est une réponse aux difficultés de recrutement de bon nombre d’entreprises aujourd’hui. Fin octobre, Julien Le Goff, secrétaire général de la préfecture de Meurthe-et-Moselle se rend chez Car Avenue afin de prendre connaissance de la démarche mise en œuvre par le groupe de distribution automobile lorrain. Le groupe a embauché trois ressortissants ukrainiens, Ivan, Dimitrov et Arakel. Les deux premiers, dans l’entrepôt logistique de Car Avenue Services à Lesménils et le troisième comme mécanicien chez Peugeot Car Avenue à Laxou. Si l’accueil de ces trois nouveaux collaborateurs s’expliquent par la volonté d’implication du groupe lorrain par rapport à la situation en Ukraine, c’est également une des solutions trouvées pour faire face aux difficultés de recrutement. «Nous avons aujourd’hui une centaine de postes à pourvoir actuellement», assure Paola Zanetti, secrétaire général du groupe Car Avenue. Une action solidaire et salvatrice pour tout le monde. En Meurthe-et-Moselle, près de 2 000 réfugiés ukrainiens sont aujourd’hui présents. «À un moment où les entreprises souffrent d’une pénurie de main-d’œuvre, l’arrivée de ces personnes compétentes représentent une opportunité pour elles», assure une responsable d’un cabinet de recrutement. Au niveau local, l’ensemble des secteurs d’activité apparaît aujourd’hui concernés par cet accueil et insertion version emploi. Si le terme de réfugié est souvent employé, au niveau des personnes fuyant la guerre en Ukraine, la terminologie exacte est celui de déplacé. Depuis le mois de mars dernier, les Ukrainiens arrivés en France peuvent bénéficier d’un dispositif de protection temporaire, qui leur permet d’obtenir une autorisation provisoire de séjour de six mois (renouvelable) et leur donne le droit d’exercer immédiatement une activité professionnelle dans l’Hexagone.


Communauté Les Entreprises s’engagent

Pour ce faire, ils doivent valider leur dossier à la préfecture avant d’être orientés vers l’OFFI (Office français de l’immigration et de l’intégration). La communauté Les Entreprises s’engagent, lancée en 2018 (sous la forme d’un groupement d’intérêt public créer par le ministère du Travail, de l’Emploi, de l’Insertion, Pôle emploi et une association d’entreprises engagées) pour fédérer les entreprises souhaitant s’engager pour une société plus inclusive et durable, possède un volet spécifique concernant les déplacés ukrainiens. Sur la plateforme : https://lesentreprises-sengagent.gouv.fr/, les employeurs peuvent trouver les informations liées au don de matériel, à la proposition de logements aux populations déplacées et ce fameux volet recrutement. Les employeurs peuvent ainsi proposer un poste aux personnes qui sont réfugiées en France. «Il suffit de renseigner le nom, la taille, le code postal et le numéro de Siret de l’entreprise ainsi que le nombre de postes à pourvoir et les coordonnées de la personnes à contacter», expliquent les responsables de cette communauté. Pôle emploi prend alors le relais. «Nous avons souhaité nous associer avec Pôle emploi comme tiers de confiance car le diagnostic des conseillers rassurer les recruteurs. Cet accompagnement sécurise le recrutement et garantit le meilleur accueil possible en entreprise», assure le cabinet du ministère du Travail. D’après les chiffres mis en avant par le ministère du Travail, les choses semblent avoir été prises. «Nous avons aujourd’hui plus de demandes d’entreprises que de candidats en provenance d’Ukraine. C’est pourquoi, nous précisons que conformément au principe de non-discrimination, Pôle emploi est susceptible de transmettre d’autres profils pouvant répondre aux besoins des entreprises. »

Lever les freins

Réfugiés ou déplacés, la barrière de la langue s’affiche comme l’un des principaux obstacles à l’embauche. Vu l’urgence de la situation, aussi bien du côté des réfugiés et déplacés que des besoins forts en recrutement dans certains métiers pénuriques, les entreprises apparaissent s’adapter. «Les entreprises ont des besoins immédiats mais les personnes déplacés ont besoin d’un temps de stabilisation et de se familiariser avec la langue», assure un responsable d’un groupe de transport. «Nous nous sommes mis en ordre de marche pour les former au français et nous nous inspirons d’une expérience réussie en Suède pour l’accueil de réfugiés syriens.»