Reculer pour mieux sauter ?

«Le mot d’ordre aujourd’hui, c’est la vigilance, un retournement de l’économie pourrait bien s’opérer», et pas vraiment dans le bon sens ! «C’est un nouveau rythme qui s’annonce. Notre accompagnement, en tant que syndicat patronal se doit d’être renforcé.» Stéphane Heit, réélu mi-décembre à la tête de la CPME Grand Est, devrait évoquer ce sentiment, quasi général, à l’occasion de la soirée des vœux de l’antenne meurthe-et-mosellane de sa confédération (ce 16 janvier à Nancy). 

À la fin de l’année dernière, la baisse de l’activité était en tête des préoccupations des chefs d’entreprise. Les semaines qui passent ne cessent d’alimenter cette perspective. D’après l’enquête nationale de la CPME, parue le mois dernier, 91 % des dirigeants de TPE et PME assurent ressentir l’impact de l’inflation qui se traduit par une baisse des marges pour la moitié d’entre eux. 

Un tiers d’entre eux assurent avoir vu une dégradation de leur situation globale et ils sont aussi nombreux à s’inquiéter d’une baisse de leur CA impactant directement leur trésorerie. 69 % assurent être «pris en sandwich» entre les augmentations de prix de leurs fournisseurs et la pression de leurs clients réclamant une diminution de leurs prix. 

Entre le marteau et l’enclume, c’est aujourd’hui le sentiment que bon nombre d’entrepreneurs semblent ressentir. Sans parler des difficultés d’accès au financement et des difficultés rencontrées pour le remboursement des PGE (Prêt garanti par l’État). 

Sur ce dernier point, les choses pourraient s’arranger depuis l’annonce par Bruno Le Maire de la prolongation jusqu’en 2026 de la possibilité de repousser à l’amiable avec les banques leurs échéances de PGE. Reste que cela demeure un mauvais signal sur la santé des TPE et PME. Reculer pour mieux sauter... dans le vide ?