Réconcilier les start-ups et l’administration

D’abord espace de co-working au sein de la pépinière Hope à Dijon, les Dock Numériques, créées en 2011, ont pris un virage en 2019 comme l’explique Alexia Aubelle, directrice de la structure. « Il n’y avait pas d’acteurs pour aider les start-ups dans leur accélération et leur développement. » Si les porteurs de projet peuvent bénéficier d’un accompagnement pour leur incubation ou encore au lancement de la phase de commercialisation, les Docks Numériques interviennent désormais dans les phases suivantes. « Nous les épaulons pour attaquer les marchés après l’incubation mais aussi, après plusieurs années, quand elles ont besoin de se positionner par rapport à un nouveau marché ou un nouveau public. » Enfin, les start-ups numériques peuvent compter sur les compétences de la structure dans leur phase de scaling, quand elles se développent rapidement, de façon plus ou moins inattendue.

L’innovation pour tous

A côté des 5 start-ups que les Docks Numériques suivent dans ces différentes phases, l’accélérateur se positionne également comme opérateur de programmes pour les entreprises, qu’elles relèvent de la PME ou du grand groupe, ainsi que pour les collectivités. « Avec l’open innovation, nous mettons en relation un partenaire exprimant un besoin avec une start-up susceptible d’ y répondre » précise Alexia Aubelle. En complément de ses offres, la structure devrait lancer au printemps prochain un programme d’accompagnement dédié cette fois à la levée de fonds, un passage souvent nécessaire pour les start-ups.

Mieux comprendre l’autre

« Les start-ups considèrent au mieux l’administration comme une obligation lente, au pire, comme une perceptrice, mais très rarement comme un soutien potentiel. » Face à ce manque d’intérêt des jeunes pousses pour les services de l’Etat, l’administration française répond avec son programme French Tech Central pour renouer le dialogue et la compréhension. Les services publics engagés dans la démarche comptent notamment l’Urssaf, Pôle Emploi, la Direccte, les douanes, BPI France ou encore l’Inpi et l’Arcep. En Bourgogne-Franche-Comté, les Docks Numériques, en tant qu’acteur de la communauté french tech régionale, ont ainsi été retenus comme lieu totem pour la French Tech Central. A ce titre, la structure a la charge d’organiser des conférences, partout sur le territoire, visant à montrer le rôle de partenaire que peuvent revêtir ces services. Parallèlement, les acteurs publics proposeront des permanences destinées aux start-ups avec la possibilité de réunir plusieurs interlocuteurs en même temps. « French Tech Central vise à montrer que ce partenariat ne peut être qu’à l’avantage des start-ups, une opportunité plus qu’une contrainte. » Les start-ups, quel que soit leur secteur d’activité, leur stade de maturation, qu’elles utilisent ou non les outils numériques, où qu’elles soient sur le territoire, peuvent désormais faire appel aux Docks Numériques pour améliorer leur relation avec les services publics.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert