Rassemblements pro-IVG pour réclamer des "garanties" au gouvernement

Six mois après l'inscription de l'IVG dans la Constitution, des rassemblements sont organisés samedi à Paris et dans plusieurs villes à l'occasion de la journée internationale du droit à l'avortement, pour réclamer des...

Manifestation organisée par le mouvement "l'avortement en Europe" à Paris le 28 février 2024 © Kiran RIDLEY
Manifestation organisée par le mouvement "l'avortement en Europe" à Paris le 28 février 2024 © Kiran RIDLEY

Six mois après l'inscription de l'IVG dans la Constitution, des rassemblements sont organisés samedi à Paris et dans plusieurs villes à l'occasion de la journée internationale du droit à l'avortement, pour réclamer des "garanties" au nouveau gouvernement de Michel Barnier.

A Paris, le rassemblement est prévu à 14h30 à Port Royal à l'appel du collectif "Avortement en Europe, les femmes décident", qui regroupe associations féministes et syndicats dont le Planning Familial, la CFDT ou encore le Collectif national pour les droits des femmes.

L'inscription en mars de la "liberté garantie" d'accès à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution - une première dans le monde - "ne suffit pas", estime le collectif dans un communiqué. "Les conditions dans lesquelles s'exerce" cette liberté "pourraient toujours être revues à la baisse".

"Rien ne garantit les moyens humains et matériels, la double clause de conscience du personnel médical existe toujours", déplore-t-il.

Le collectif réclame l'accès à l'IVG "sur tous les territoires", la "garantie pour toutes du choix des méthodes" (chirurgicale ou médicamenteuse), l'effectivité des séances d'éducation à la vie affective et sexuelle en milieu scolaire et des mesures contre les "activistes anti-IVG" qui "propagent de fausses informations" sur internet. 

Selon une étude réalisée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) et publiée mercredi, 243.623 IVG ont été enregistrées en France en 2023, soit 8.600 de plus qu'en 2022.

Mais pour les associations féministes et pour 9 Français sur 10 (89%), des freins persistent notamment en termes de structures et de délais, selon un baromètre Ifop publié par le Planning Familial jeudi.

Plus de la moitié des femmes interrogées (54%) qui ont avorté dans un établissement de santé disent ainsi avoir dû attendre plus de sept jours pour avoir un rendez-vous, contre les cinq recommandés par la Haute autorité de santé (HAS).

"Il reste de nombreux obstacles" et des "freins ont été clairement identifiés" que ce soit "en termes d'information, d'accès aux centres de santé, de délais", a déclaré la nouvelle secrétaire d'Etat chargée de l’Égalité femmes-hommes Salima Saa lors de la présentation du baromètre. "Ces situations ne doivent pas durer."

Pour l'association Alliance Vita, qui milite contre l'avortement, l'accès à l'IVG a été au contraire "simplifié, voire banalisé" par la "suppression des délais de réflexion" et "la possibilité maintenue du recours à la téléconsultation pour une IVG médicamenteuse".

Taxé d'avoir choisi un gouvernement "réactionnaire" avec des ministres conservateurs sur les questions sociétales, le Premier ministre Michel Barnier a assuré mi-septembre que les "droits acquis", notamment en matière d'avortement, seraient "intégralement préservés".

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