Rapatriement ce week-end du jeune Britannique retrouvé en France
Disparu en 2017, un adolescent britannique retrouvé cette semaine en France, dans la région de Toulouse, doit être rapatrié ce week-end en Angleterre, près de Manchester, et rendu samedi ou dimanche à sa...
Disparu en 2017, un adolescent britannique retrouvé cette semaine en France, dans la région de Toulouse, doit être rapatrié ce week-end en Angleterre, près de Manchester, et rendu samedi ou dimanche à sa grand-mère maternelle, qui en a la garde.
"Il va être rendu à sa grand-mère maternelle demain (samedi) ou après-demain (dimanche) au plus tard", a déclaré vendredi le procureur adjoint de Toulouse, Antoine Leroy, qui a été en contact avec l'ambassadeur de Grande-Bretagne en France afin d'organiser au mieux le rapatriement de ce jeune homme, Alex Batty.
"Notre priorité est de le ramener au Royaume-Uni", avait indiqué un peu plus tôt la police du Grand Manchester, dans le nord-ouest de l'Angleterre, d'où est originaire l'adolescent aujourd'hui âgé de 17 ans.
"Il reste du travail pour établir les circonstances précises de cette disparition" il y a six ans, avait déclaré en conférence de presse le commissaire en chef adjoint, Chris Sykes.
Alex Batty, alors âgé de 11 ans, avait quitté le Royaume-Uni le 30 septembre 2017 pour passer des vacances en Espagne avec sa mère Melanie Batty, qui n'en avait pas la garde, et son grand-père David Batty.
Le "périple" d'Alex Batty
Mais, contrairement à ce qui était prévu, il n'était pas rentré en Angleterre le 8 octobre de cette même année. Des recherches poussées, avec l'aide des autorités espagnoles, n'avaient pas permis de le localiser.
M. Leroy a décrit le "périple" d'Alex Batty, de sa mère et de son grand-père, passés par l'Espagne puis le Maroc, avant de rejoindre les Pyrénées françaises où, selon les enquêteurs, ils auraient séjourné dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude et l'Ariège.
Pendant six ans, dont deux en France, il a vécu une vie "nomade" au sein d'une communauté "spirituelle", ne restant jamais plus de quelques mois au même endroit, a décrit le procureur adjoint.
Si le jeune homme n'a évoqué devant les enquêteurs aucune violence physique au cours des six ans qu'a durés son enlèvement, il a en revanche "indiqué avoir subi des agressions sexuelles quand il était petit", à l'âge de "cinq ou six ans (...) au sein de sa famille, sans en dire plus", a noté M. Leroy.
Alex Batty, décrit par le procureur adjoint comme étant d'une "intelligence vive, très calme", aurait décidé de s'échapper après que sa mère lui a annoncé son intention de rallier la Finlande, où elle se trouve "probablement désormais", sans le grand-père, qui serait mort il y a six mois.
L'adolescent, qui ne parle pas français, a marché pendant quatre nuits, en direction de Toulouse, avant d'être découvert à 03H00 du matin mercredi, selon le magistrat, par un jeune livreur qui l'a amené à la gendarmerie de Saint-Félix-Lauragais, d'où il a été confié à la brigade des recherches à Villefranche-de-Lauragais.
Grâce à une étroite collaboration avec les autorités françaises et la famille d'Alex Batty, l'identité du jeune homme avait ensuite été confirmée, selon la police du Grand Manchester.
Actuellement, le jeune homme "est à l'abri, les services sociaux l'ont pris en charge", avait auparavant indiqué à l'AFP le procureur de Toulouse, Samuel Simon-Vuelta, sans préciser le lieu où il se trouvait, mais en soulignant que "la reconnaissance est bien établie, il n'y a pas de souci".
"C'est un moment extraordinaire pour Alex, sa famille et la population d'Oldham", la ville du Grand Manchester dont il est originaire, avait pour sa part ajouté M. Sykes, selon le communiqué de la police du Grand Manchester.
Grand-mère heureuse
"Je suis très heureuse", a pour sa part déclaré la grand-mère au journal britannique The Sun jeudi.
"Je lui ai parlé (...) et il n'y a aucun doute que c'est lui. Quand il était avec nous, je parlais à un enfant, maintenant je parle à un homme", a-t-elle par ailleurs affirmé selon le Times vendredi.
"C'est tellement incroyable de ne pas savoir si quelqu'un est mort ou vivant", a encore ajouté Susan Caruana à ce quotidien britannique.
Sa grand-mère avait déclaré en 2018 qu'elle pensait que la mère d'Alex et le grand-père, dont elle est divorcée, l'avaient emmené vivre dans une "communauté spirituelle" au Maroc.
"Mercredi, comme souvent, j'ai conduit de nuit. Vers 2 heures, entre deux pharmacies, du côté de Chalabre dans l'Aude (à une centaine de kilomètres au sud-est de Toulouse, NDLR), j'ai croisé un jeune homme sur la route. Il marchait alors que la pluie tombait à grosses gouttes (...) J'ai décidé de lui proposer de le déposer quelque part", a déclaré au quotidien régional La Dépêche du Midi le chauffeur livreur, Fabien Accidini, également étudiant en chiropractie.
"Il a raconté que sa mère l'avait enlevé (...) Depuis, il avait vécu en Espagne dans une maison de luxe avec une dizaine de personnes. Il serait arrivé en France vers 2021. Au milieu du week-end, il avait décidé de quitter sa mère pour rejoindre sa famille en Angleterre. Cela faisait plus de quatre jours qu'il marchait dans la montagne!", a-t-il encore dit.
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